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Contribution à  l'étude structurale et microstructurale de films ZnO obtenus par ablation laser

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par Adel TAABOUCHE
Université Mentouri Constantine Algérie - Magister en sciences des matériaux 2010
  

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I.4.1.3.3. Le principe du dépôt.

La cible et le substrat sur lequel le film mince va être déposé sont placés en vis-à-vis dans une enceinte sous vide. Avant le dépôt, le substrat est chauffé à haute température (300<T<750°C). Le faisceau laser de haute énergie (souvent 2J/cm2) est focalisé sur une cible en rotation du matériau massif (voir figure I.13). Le processus de dépôt du laser pulsé est un phénomène physique complexe. Ceci n'implique pas seulement l'interaction photonique de la radiation de haute énergie avec la cible solide, mais aussi la formation du plasma avec des espèces de haute énergie et le transfert du matériau arraché de la cible au travers du plasma (la plume) vers la surface du substrat. Le processus de dépôt par ablation laser pulse se fait donc en plusieurs étapes :

1. Interaction de la radiation avec la cible

2. Dynamique des matériaux ayant subi l'ablation

3. Dépôt des matériaux arrachés de la cible sur le substrat

4. Nucléation et croissance du film mince sur la surface du substrat.

Chaque étape du processus est importante pour la qualité cristalline et épitaxiale du film, ainsi que son uniformité et l'obtention d'une faible rugosité de surface.

La première étape consiste en la destructuration du matériau de la cible sur une faible
épaisseur. A une densité de flux suffisamment forte et un temps d'impulsion assez court, le

laser va transmettre son énergie aux atomes de la cible en créant un champ électrique tel que les liaisons dans le solide sont rompues. Les éléments sont ainsi dissociés de la surface de la cible et une très forte différence de potentiel va être créée. Les atomes vont alors être éjectés perpendiculairement à la surface de la cible. Le taux d'ablation instantané est fortement dépendant de la fluence du laser (ou énergie par unité de surface déposée par le laser) focalisée sur la cible. Les mécanismes d'ablation impliquent plusieurs phénomènes physiques complexes comme collisions, excitations thermiques, électroniques et autres.

Lors de la seconde étape, il y a formation d'un plasma et son expansion (voir image de la plume sur la figure I.13). Le matériel arraché de la cible est ainsi transmis de la cible vers le substrat d'après les lois de la dynamique des gaz. Ce plasma permet le transfert des atomes ou des ions de la cible vers le substrat. Différents paramètres jouent un rôle significatif sur la dynamique des matériaux arrachés de la cible. Tandis que la taille de l'impulsion laser et de la température du plasma ont des effets sur l'uniformité du film déposé, la distance cible-substrat va gouverner la propagation angulaire de l'ablation. La pression du gaz introduite dans l'enceinte influence aussi l'expansion de la plume. En effet, plus la pression dans l'enceinte est importante, plus la probabilité de collision entre les éléments du gaz de l'enceinte et le plasma va être grande.

La troisième étape est importante pour déterminer la qualité du film. Les atomes ou ions projetés sur le substrat vont se condenser et réagir avec l'atmosphère réactive dans le bâti, ce qui conduira à la croissance du film. Les espèces éjectées ayant une haute énergie affectent la surface du dépôt et peuvent induire différents types de dommages.

(A) (B)

Figure I.13. Schéma en coupe du bâti d'ablation laser pulsé (A) et photo de la plume produite
par le laser excimer (B)

Ces espèces énergétiques arrachent des atomes de surface et une région de collision est formée entre le flux incident et les atomes arrachés. Le film croît après qu'une région thermalisée soit formée. La région sert comme une source pour la condensation des particules. Lorsque le taux de condensation est plus important que le taux de particules fournies par l'ablation, les conditions d'équilibre thermique peuvent être rapidement atteintes. La croissance du film sur la surface du substrat est ainsi obtenue par rapport au flux direct des particules arrachées de la cible et de l'équilibre thermique.

Enfin, il faut noter que la nucléation et la croissance de films cristallins dépendent aussi de plusieurs facteurs tels que la densité, l'énergie, le degré d'ionisation et le type de matériel condense ainsi que la température et les propriétés physico-chimiques du substrat. Les deux principaux paramètres thermodynamiques dans le mécanisme de croissance sont la température du substrat T et la sursaturation Dm. Ils peuvent être donnés par l'équation suivante :

 

(I.1)

où k est la constante de Boltzmann, R est le taux de dépôt et Re est sa valeur d'équilibre à la température T [80].

Le procédé de nucléation dépend des énergies interfaciales entre les trois phases

présentes : substrat, matériel condensé et la vapeur. L'énergie minimum à la formation du germe correspond à une valeur critique. La taille critique du germe dépend de la force motrice comme le taux de dépôt et la température du substrat. De larges germes sont caractéristiques d'une faible sursaturation. Ceci est dû à la création d'îlots isolés du film sur le substrat qui, par la suite, croissent et coalescent ensemble. Si la sursaturation augmente, la taille critique des germes diminue jusqu'à ce qu'elle atteigne le diamètre de l'atome. Il en résulte une nucléation à deux dimensions et leur forme serait des couches épitaxiées. Pour de plus large sursaturation, la nucléation couche par couche va dériver sur des couches incomplètes de croissance 3D.

Enfin, la croissance cristalline des films dépend de la mobilité de surface des atomes arrivant (ou atomes de la vapeur). Normalement, les atomes arrivant diffuseront sur plusieurs distances atomiques avant de se stabiliser et former le film. La température de surface du substrat détermine ainsi la capacité des atomes à diffuser. De hautes températures vont favoriser la croissance rapide de cristaux et la formation de cristaux sans défauts, tandis que de faibles températures impliquent une sursaturation importance qui favorisent des structures désordonnées ou même amorphes.

Metev et Meteva (1989) ont suggéré qu'à travers la formule N99 correspond au nombre de monocouches nécessaires pour que 99% du substrat soit recouvert. [80], l'épaisseur moyenne a partir de laquelle la croissance des films minces discontinue atteignent la continuité est donnée par :

 

(I.2)

où R est le taux de déposition (relié à la sursaturation), T est la température du substrat, A est une constante relative au matériau, Edes et Esd sont les énergies d'activation pour la désorption des atomes arrivant et de diffusion de surface respectivement.

Dépendant des conditions expérimentales, telles que la densité de flux de plasma (déterminant le taux de déposition R) et la température du substrat, différentes structures peuvent être synthétisées allant de couches minces monocristallines, polycristallines aux couches amorphes. Ainsi, sous certaines conditions, une nucléation couche par couche est favorisée et un film plat et/ou ultrafin peut être produit. De plus, le dépôt rapide des espèces énergétiques d'ablation aident à augmenter la température de surface du substrat. Ainsi donc, la méthode PLD nécessite une plus faible température du substrat pour la croissance de films cristallins.

Le principal avantage de cette technique est donc le mécanisme d'ablation du matériau. Contrairement à l'évaporation thermique, qui produit une vapeur dépendante de la pression de vapeur des éléments de la cible, l'expulsion de matière produite sous l'impact du laser crée une plume de stoechiométrie similaire à celle de la cible. C'est ainsi que l'on comprend l'avantage de cette technique de dépôt lié à la relative facilité d'obtenir un film contenant plusieurs éléments dans les mêmes proportions stoechiométriques que dans la cible.

De plus, cette technique permet un très bon contrôle de croissance couche par couche, permettant d'obtenir une épaisseur choisie. Par changement de cible, des multicouches peuvent aussi être synthétisées.

Par exemple, les premiers super-réseaux de film supraconducteurs ont été réalisés par Norton et al. [81] avec les composés BaCu02/SrCu02. Des propriétés originales peuvent être étudiées comme le couplage d'échange magnétique entre différentes épaisseurs de couches ferromagnétiques et antiferromagnétiques dans les composes SrMn03/SrRu03 préparés à l'aide de la méthode PLD par Padhan et al. [82].

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