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Décentralisation et mise en Å“uvre des stratégies de développement local: analyse du système de gouvernance territoriale du cas de Croix-des-Bouquets

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par Edy FILS-AIME
Université d'état d'Haà¯ti département des sciences du développement - Maitrise en sciences du développement 2012
  

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VI.2 DECENTRALISATION DANS LA LEGISLATION HAÏTIENNE A PARTIR DE 1987

La Constitution de 1987 a tracé, depuis son préambule60
·
, le mécanisme méthodologique et institutionnel de la décentralisation, particulièrement, à travers les articles 61, 63, 66, etc. (voir annexe II).

La Constitution a crée donc de nouvelles institutions et donné de nouvelles orientations à d'autres. Elle établit pour la première trois niveaux de Collectivités Territoriales (CT) et des instances hautement participatives (les assemblées, les conseils de développement, etc.) Conformément aux principes de la décentralisation, sont partagées certaines compétences comme l'éducation, la formation professionnelle, l'administration de la justice, la gestion des biens fonciers du domaine privé de l'État, la planification du développement, etc. Certaines compétences partagées sont explicites, d'autres sont implicites (voir annexe III) :

La décentralisation, en droite ligne aux textes de loi haïtiens, se caractérise par le transfert de compétences et de pouvoirs en faveur des Collectivités Territoriales autonomes jouissant de la personnalité juridique (voir annexe IV).

IV.3 DECENTRALISATION HAITIENNE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT LOCAL

Depuis Mars 1987, la Constitution prévoit que le mode d'organisation et de fonctionnement des Collectivités Territoriales soit réglé par la loi (art. 63, 69, 82). Mais ce n'est qu'en 2006, soit 19 ans après, que soit publié un arsenal de cinq décrets ayant pour objectif de


·
60 idem

Même si la Commune jouissant de personnalité morale dans des constitutions antérieures comme celle de 1843, mais c'est en mars 1987, à partir de la nouvelle constitution, que la Commune devient une collectivité territoriale dans le sens plein du terme avec ses nouvelles attributions.

fixer le cadre général de la décentralisation, de l'organisation et du fonctionnement des Collectivités Territoriales départementale, communale et de section communale, crées par la Constitution.

Si la décentralisation, comme stratégie a été choisie par le peuple haïtien, pour instaurer un régime politique basé sur les droits de l'homme, la justice sociale, l'équité économique, la concertation et la participation stratégique de toute la population, c'est le décret fixant le cadre général de l'organisation et du fonctionnement des Collectivités Territoriales qui allait spécifier les objectifs spécifiques de la décentralisation. Ces objectifs sont au nombre de trois (3)61 :

(i) La fourniture adéquate des services publics à la population ;

(ii) Le développement local ;

(iii) Et la démocratie participative.

Pour faciliter le développement local et la participation citoyenne, le décret a mis en place un Conseil de Développement (CD) dans chacune des Collectivités Territoriales. Le CD est composé des autorités locales, des représentants des secteurs de la Société Civile locale enregistrés dans le Conseil de la Collectivité, des techniciens de l'administration déconcentrée, et des représentants des ONG ou OI oeuvrant dans la collectivité Le CD constitue l'instance participative par excellence pour la prise des décisions, la planification, l'exécution et le suivi des actions de développement de la collectivité. 62

61 Décret cadre-général de la décentralisation, de l'organisation et du fonctionnement des Collectivités Territoriales haïtiennes, 2006, Port-au-Prince, Article 1

62 Idem, Article 58

Les citoyens et citoyennes ayant besoin suffisamment d'information et de formation pour participer à la vie collective, sont censés être régulièrement informés des décisions prises par es organes des CT. En plus, ils ont le droit de participer aux séances des Assemblées et le libre accès aux documents (budgets, projets, plan de développement, etc.) traitant de la vie collective. Les Conseils peuvent consulter les citoyens et citoyennes pour toutes les affaires locales sous forme de referendum. Dans le cadre de la loi, les habitants d'une collectivité peuvent faire valoir leurs positions sous la forme de pétitions adressées aux organes des CT. Les Conseils des CT sont contraints par la loi de mettre en place des structures de participation, de concertation regroupant divers secteurs et espaces géographiques- en protégeant particulièrement les secteurs marginalisés- afin de d'établir une gouvernance locale participative. 63

Les citoyens et citoyennes sont donc en position de participer et d'exiger la reddition des comptes de leurs élus locaux qui sont chargés, au travers des institutions qu'ils dirigent, de fournir les services publics de proximité à la population. Les citoyens et citoyennes exercent leur contrôle sur la gestion des affaires locales des CT au moyen des Assemblées qui regroupe des représentants des associations de quartiers reconnus par les Conseils des CT (Article 28, 29). Les Assemblées ont comme attributions, entre autres, de délibérer sur le budget, le plan de développement local, l'état d'exécution des activités du Conseil, la décision de convoquer des consultations locales sur des sujets relevant du ressort des CT.

Pour permettre aux CT de faire face à leurs charges et obligations courantes, les CT reçoivent la contribution des citoyens et citoyennes par le biais des recettes fiscales, des droits, des conventions, des revenus d'investissement, etc. (article 130). En plus des apports des contribuables locaux, les CT bénéficient des finances décentralisées de la République. Le budget national contient en principe une ventilation territoriale des dépenses où la différence est clairement établie entre les ressources alloués aux services déconcentrés et celles destinés aux CT (article 118). Vu la multiplicité des acteurs engagés dans le développement local au niveau

63 Idem, Article 82- 84

des CT, celles-ci reçoivent des financements additionnels en provenance des coopérations décentralisées, des ONG et des OI (article 119).

La stratégie participative mise en place par le décret cadre sur la décentralisation (2006) en Haïti s'aligne sur les prescrits de la Constitution (1987) qui établit les CT en trois piliers (article 61) emboités. Le Département est composé des Communes. La Commune est composée des Sections Communales. Par exemple, chacune des CT est censée mettre en oeuvre un plan de développement local dans le strict respect de l'unité nationale et des Lois de la Républiques (Article 3). Par cette structure d'emboitement, d'aucuns pensent qu'il serait impossible de parler des affaires locales car :

`'Chaque citoyen, par son lieu de résidence, appartient à trois Collectivités Territoriales, en même temps. Chaque bâtiment, chaque équipement se trouvent sur le territoire de trois Collectivités Territoriales à la fois64''

Encore plus impossible d'envisager des plans de développement pour chacune des CT dans une logique de coordination efficace de la planification de développement national. Vu que chaque CT soit autonome et, par le fait même, capable de se doter des plans de développement qui ne s'aligneront pas nécessairement sur le pallier supérieur, en terme de division territoriale. Des auteurs pensent que la planification du développement local représente une difficulté épineuse en ce qui a trait à la coordination du développement de l'ensemble du territoire haïtien.

`' Additionnera-t-on les plans communaux, pour avoir ceux des départements ? Ou les départements réaliseront les leurs sans tenir compte de

ceux des Communes ? Comment procède-t-on pour la planification nationale

dans tous les cas, nous sommes en présence de problème sérieux.''65

Cependant, nous pensons que le problème soulevé par Elie ne se pose même pas, car ce même décret cadre (2006) que l'auteur cherche à critiquer stipule en son article 6 que :

`' Les Collectivités Territoriales ont les vocations respectives suivantes :

a) La Section communale est le premier cadre de regroupement, de mobilisation et de participation de la population. Elle est le premier niveau de prise de décision collective et de prise en charge directe des services publics de proximité, de planification et de gestion des ressources locales.

b) La Commune a pour vocation d'assurer la priorisation et l'harmonisation des intérêts collectifs des Sections communales qu'elle regroupe. Elle prend en charge les services collectifs de proximité dont la loi lui confie la charge ainsi que ceux qui pour une raison ou pour une autre ne peuvent pas être assurés par des Sections communales. Elle assure également la planification stratégique du développement et l'aménagement du territoire communal.

c) Le Département a pour vocation d'assurer la priorisation et l'harmonisation des intérêts collectifs des Communes qu'elle regroupe. Il coordonne la définition et la mise en oeuvre des politiques de développement et d'aménagement du territoire élaborées par les collectivités qui le constituent. Il concourt également à la définition et à la mise en oeuvre des politiques d'aménagement du territoire et de développement économique, social et culturel, au niveau national».

Par vocation, les CT sont inscrites dans un mode et un niveau de planification de développement précis. Pour expliquer ce mode de planification, il importe de préciser le concept

affaires locales qui renvoient aux affaires qui engagent seulement et uniquement une CT. Par exemple, les affaires locales de la Section Communale n'engagent que la Section Communale sans affecter fonctionnellement la Commune. Ce sont par exemple des problèmes qui affectent uniquement le bon fonctionnement de la Section Communale pendant que la Commune ou le Département continuent à fonctionner normalement. Pour être plus précis, la population d'une Section Communale peut avoir besoin d'un moulin de maïs ou d'une garderie pour enfants sans que ces besoins paraissent évidents pour la Commune. Le désenclavement des Sections Communales entre elles mêmes est une des affaires communales, cependant le désenclavement d'une Section Communale donnée vers une direction ou une autre reste une affaire locale propre à la Section Communale. De même une Commune peut ravagée par l'insécurité (des actes de criminalité, de banditisme, etc.) pendant qu'elle fait partie d'un Département réputé tranquille et sécurisé.

De par les vocations circonscrites, la Section Communale planifie son développement sur la base des ses affaires ou besoins propres. Toute affaire passant outre les besoins propres d'une Section Communale donnée, ou impliquant à la fois plusieurs Section Communales (supra section communale) tombe automatiquement dans le cadre de la planification communale. Ce qui est vrai pour une Section Communale par rapport à une Commune est tout aussi vrai pour une Commune par rapport à un Département, et d'un Département à une région.

Tout ceci est pour démontrer que les craintes de Renol Elie ne sont pas tout à fait justifiées à ce niveau. Le Plan de Développement de la Section Communal (PDSC) se base sur les affaires locales de la Section Communal, le Plan de Développement Communal (PDC) est tout à fait l'objet de priorisation et l'harmonisation des intérêts collectifs des Sections communales, et le Plan de Développement Départemental (PDD) doit refléter la priorisation et l'harmonisation des intérêts collectifs des Communes.

Les craintes d'Élie sont aussi injustifiées par rapport au fait que chaque citoyen ou chaque bâtiment qui- par son lieu de résidence ou de localisation- appartiendrait à trois Collectivités Territoriales à la fois. Car les lois du pays sont sans ambiguë là-dessus. Chaque citoyen sait ce qu'il doit à sa Section Communale, à sa Commune ou au Département suivant la transaction ou le problème administratif à régler ou encore les services à exiger.

Le décret cadre est encore plus claire dans son titre III, chapitre I traitant du développement et de l'aménagement du territoire. Il est précisé que les CT élaborent et exécutent leurs politiques et plans de développement dans le respect des grandes orientations de l'État (article 90). C'est dire que les CT étant autonomes, mais non indépendantes, ne sont pas libres de se doter des Plans de Développement sans tenir compte aucunement des autres paliers. En principe, les CT sont appelées à aligner leur Plan de Développement sur les axes prioritaires nationaux servant de niveau stratégique par rapport au niveau local estimé comme opérationnel.

Dans le domaine du développement et de l'aménagement du territoire, les compétences des CT sont clairement définies : La Section communale doit, entre autres, élaborer son plan de développement; participer à l'élaboration du plan de développement et du schéma d'aménagement de la Commune ; participer à la construction et à l'entretien des routes vicinales; entretenir la voirie, les places publiques et de loisirs. La Commune doit réaliser le zonage de son territoire ; élaborer son PDC et schémas d'aménagement communaux et urbains, construire la voirie ; établir et exécuter des plans de lotissement, délivrer les autorisations de construire, des certificats de conformité, réglementer la circulation urbaine, construction des places publiques, des espaces de loisirs, des infrastructures d'assainissement, etc. Le département doit élaborer, entre autres, son Plan de Développement et Schéma d'aménagement et participer à l'élaboration du Schéma d'aménagement du territoire national.

Par exemple, les impôts locatifs sur les résidences sont réglés par la Mairie et la DGI. Suivant l'ampleur d'une affaire le citoyen va au tribunal de paix, au parquet ou au tribunal de première instance, voire directement au palais de justice. Des affaires sont réglées par un sous-commissariat, d'autres ne peuvent être traitées que par le Commissariat.

Le développement local, comme signalé avant, n'est pas seulement l'affaire des CT. L'État devrait mettre en place un ensemble de mécanismes et de structures pour encadrer les CT. Les fonctions de celles-ci, dans le cas d'Haïti, se révèlent importants pour appréhender les contours du développement local dans le pays.

IV.3.1 Instances d'encadrement et de régulation du processus de développement local en Haïti

La présentation des instances qui encadre le processus du développement local exige que soit pris en compte un CT spécifique afin de limiter notre propos, car toutes les CT n'ont pas les mêmes relations avec toutes les institutions participant au processus de leur développement. Dans le cadre de notre communication, la Commune reste le pallier privilégié des CT.

La Commune est dirigée par le Conseil Municipale (CM) ou Conseil Communal, comme organe exécutif chargé d'exercer les compétences et les attributions propres de la Commune, et d'administrer le patrimoine et les ressources de la Commune sous le respect des attributions de l'Assemblée Municipale (AM) qui est l'organe de délibération et de contrôle. Le CM entretient des relations de collaboration et de coordination avec le Conseil d'Administration de Section Communale (CASEC) et le Conseil Départemental qui assiste le CM, assure la suppléance en cas vacance, finance des projets, et règle certaines allocations au profit de la Commune.

Conformément à l'esprit de la Constitution, la décentralisation est accompagnée d'une déconcentration adéquate des services de l'État afin de renforcer les capacités d'action des CT. Par le principe de suppléance, les services publics de proximité dont les CT ne peuvent assurer, faute de capacités, sont automatiquement pris en charge par la CT supérieure ou par l'État (Décret cadre de la décentralisation: article 4 et 5). Ainsi tout un ensemble d'institutions étatiques interviennent directement ou in directement pour collaborer et coordonner avec la Commune :

 

Contrôle de tutelle ou de légalité des Collectivité Territoriale

Selon le décret du 17 Mai 1990, la mission du Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICTDN) est de définir et de concrétiser la politique du pouvoir exécutif en ce qui concerne l'Immigration et l'émigration, la protection civile et la tutelle des Collectivités Territoriales. Le MICTDN, à travers sa Direction des Collectivités Territoriales (DCT), constitue le lien administratif et technique privilégié entre l'État et les Collectivités Territoriales. Ainsi le MICTDN pilote la politique de l'Exécutif dans le domaine de la décentralisation, de la déconcentration des services administratifs de l'État et du développement local.

La DCT défini les règles de fonctionnement et l'organisation des Collectivités Territoriales, veille à la répartition des compétences entre l'État et les CT et celles transférées à celles-ci. La DCT organise et élabore conjointement avec les autorités concernées le programme de renforcement technico-administratif des CT, participe à l'exécution dudit programme, à la préparation des budgets, à la réforme de la fiscalité locale, et collabore étroitement avec toutes les autres institutions impliquées dans le processus de décentralisation et du développement local.

Les deux organes de Délégation placés sous la tutelle du MICTDN sont définis par la Constitution de 1987 dans ses Articles 85 et 86 :

Article 85 : » Dans chaque Chef-lieu de département, le Pouvoir Exécutif nomme un Représentant qui porte le titre de Délégué. Un Vice-Délégué est également nommé dans chaque Chef Lieu d'arrondissement».

Article 86: `'Les Délégués et Vice-Délégués assurent la coordination et le contrôle des Services publics et n'exercent aucune fonction de police répressive».

Les Délégations et Vice-délégations participent au contrôle de tutelle sur les CT. Représentation du pouvoir exécutif et délégataire de ministère, et donc du MICTDN, la Délégation (et vice-délégation) est une structure de proximité qui permet d'encadrer les CT. Le Délégué constitue l'interlocuteur privilégié des élus locaux et du MICTDN. La Délégation assure le contrôle de légalité a priori et/ou à posteriori des actes financiers des Communes à travers les Contrôleurs Financiers Territoriaux (CFT).

 

Système de planification du développement local

Le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE) a pour mission d'élaborer des plans de développement national, d'améliorer les systèmes de planification afin de permettre l'utilisation maximale et optimale des ressources disponibles pour un développement économique et social harmonieux (décret du 6 avril 1989). Ses principaux champs d'intervention sont entre autres:

· La planification globale,

· La planification sectorielle,

· La planification régionale,

· La planification spatiale (regroupant l'aménagement du territoire et le développement local).

Conformément à l'esprit de la Constitution de 1987 et au décret du 6 avril 1989 fixant l'organisation et le fonctionnement du Ministère, le MPCE, par son cadre d'intervention territoriale, est appelé à mettre en oeuvre une approche de la planification décentralisée. Par cette approche, le MPCE entend promouvoir une stratégie de planification visant à diagnostiquer les problèmes de manière localisée et dispersée afin de répondre aux besoins des populations des CT en proie à des difficultés structurelles. Par la planification décentralisée, le Ministère peut

identifier les problèmes, les moyens, les stratégies, les buts et objectifs à la base pour une meilleure harmonisation du Système de Planification Nationale (SPN).

La démarche à suivre en vue de la réalisation de la planification décentralisée passe par le l'élaboration des programmes départementaux qui regroupent plusieurs sous-programmes :

o Le sous-programme de développement local

Pour améliorer le niveau socio-économique des collectivités locales, le MPCE construit- à partir d'un processus de planification locale participative incluant les élus locaux et la société civile- une banque de microprojets générateurs de revenus et porteurs de croissance. Le Ministère vise, en ce sens, la consolidation et l'extension des infrastructures de base, l'établissement de filets de sécurité particulièrement dans les bassins de poche de pauvreté extrême.

o Le sous-programme municipal

Le cap est mis sur le renforcement de la capacité des municipalités à transformer leurs collectivités en des milieux incubateur d'entreprises. Il s'agit d'aider les municipalités à étendre la couverture et à améliorer la qualité de la fourniture des services publics locaux, notamment dans le domaine de l'eau et assainissement, d'infrastructures sanitaires, d'infrastructures éducatives, etc.

.

o Le sous-programme d'interventions spécifiques

A ce niveau, le Ministère met en oeuvre des microprojets susceptibles de renforcer les actions structurantes en faveur de la protection des démunis et des populations locales des plus

vulnérables comme les vieillards, les enfants orphelins, les personnes déplacées, les sans-logis, etc.

La première étape de la démarche pour la planification décentralisée part des Sections Communales comme CT de base. Tel est le niveau d'identification des besoins, d'évaluation des moyens, et de priorisation. Les idées de projets sont formulées, et les projets sont élaborés sous la demande et la direction des CASECS qui bénéficient l'appui technique des Directions départementales sectoriels (de tous les ministères), des ONG, des OI, etc. Pour finir, les projets sont soumis à l'assemblée des Sections Communales pour validation et approbation.

Pour la deuxième étape de la démarche se poursuit au niveau des municipalités avec le même processus d'identification et d'élaboration pour des projets d'envergure communale. A ce tournant, est évalué le niveau de cohérence et d'interpénétration des deux catégories de projets (section communale et communale). La consolidation et la priorisation des projets s'effectuent au regard des moyens disponibles avec l'appui technique des Directions départementales sectoriels (de tous les ministères), des ONG, des OI, etc. Pour boucler cette étape, comme pour les Sections Communales, les projets retenus sont soumis à l'AM pour validation et approbation.

L'ensemble des projets des Sections Communales et des Communes sont analysés, évalués, consolidés et priorisés au niveau départemental et soumis à l'Assemblée Départementale (AD) pour validation et approbation. Au cours de cette troisième étape, le processus d'élaboration conduit aux sous programmes sectoriels contribuant à l'élaboration des programmes départementaux.

Comme quatrième et dernière étape, les programmes départementaux de développement constitue le document stratégique du Conseiller départemental siégeant au Conseil Indépartemental qui est l'organe chargé de présenter et défendre les projets au Conseil des Ministres. Le MPCE, comme organe central de planification, assure la consolidation et

l'harmonisation de l'ensemble des programmes départementaux dans le cadre du programme national de développement économique et social.

 

Mode de financement de la gestion et du développement des Collectivités Territoriales

 

Le Ministère de l'Économie et des Finances (MEF) a pour mission de formuler et de mettre en application la politique économique et financière de l'état, et exerce entre autres les attributions suivantes :

· Déterminer la politique fiscale de l'état, assurer la perception des impôts et taxes, gérer les biens de l'état ;

· Coordonner les travaux d'élaboration du budget général de la république et en assurer l'exécution ;

· Fixer les normes de la comptabilité publique et veiller à leur application;

· Exercer le contrôle financier des Collectivités Territoriales des entreprises et établissements publics ou mixtes ;

En plus de sa Direction Générale, assistées par une Direction Administration et des Directions techniques, le MEF a des Directions déconcentrées dont la Direction Générale des Impôts (DGI), l'Administration Générale des Douanes (AGD), et le Fonds d'Assistance Économique et Sociale (FAES) qui entretiennent des relations directes avec les CT.

É La Direction Générale des Impôts (DGI) :

Les attributions de la DGI sont essentiellement l'application des lois fiscales et la collecte de droits, de taxes, impôts, redevances, et autres revenus de l'État et des Collectivités Territoriales. La DGI est pratiquement déployée sur tout le territoire national. Elle établit en principe dans

chaque Commune une Agence Locale des Impôts (ALI) coiffée par une Direction Départementale des Impôts (DDI) située dans le chef lieu de Département. Les DDI sont au moins au nombre de dix. Les DDI sont coordonnées par l'Unité de Coordination des Directions Départementales (UCDD) qui assure la liaison entre le pouvoir central et le reste du pays.

A partir de Juillet 1996, l'État créé un Fonds de Gestion et de Développement des Collectivités Territoriales (FGDCT) qui est alimenté par :

I Les dotations et allocations de l'Administration Centrale;

I Les dotations prévues aux programmes de coopération, d'aide, de dons et accords financiers impliquant les Collectivités Territoriales;

I Un régime fiscal particulier déterminé par la loi;

I Les revenus, impôts, centimes additionnels ou toutes autres contributions au profit des Collectivités Territoriales.

Les articles 4 et 6 du FGDCT précisent respectivement que :

`' Les revenus du Fonds sont destinés exclusivement à financer les activités des Collectivités Territoriales (Départements, Communes et Sections Communales) suivant les modalités fixées par la Loi.»

`'Chaque Département, chaque Commune et chaque Section Communale est gestionnaire exclusif des valeurs qui lui sont allouées par le Fonds.»

En septembre 1996, l'État haïtien a créé des droits internes nommés "Contributions au Fonds de Gestion et de Développement des Collectivités Territoriales" (CFGDCT) qui est alimentée, suivant son article 3 par :

9 5% sur les primes d'assurance;

9 Vingt (20) gourdes sur les plaques ou vignettes d'immatriculation de véhicules à percevoir en même temps que la taxe d'immatriculation;

9 Huit (8) gourdes par appel téléphonique international placé en Haïti à percevoir au moment du règlement de la facture;

9 2% de majoration des bordereaux de douane, excepté les bordereaux de produits pétroliers, de produits pharmaceutiques, de colis postaux, de produits alimentaires. des intrants agricoles et de papier à percevoir par l'Administration Générale des Douanes en même temps que la TCA ou d'autres droits internes;

9 Vingt-cinq gourdes (Gdes 25.00) par billet d'avion à destination de l'étranger à percevoir à l'émission du billet;

9 1% de retenue sur tout salaire à partir de cinq mille gourdes (Gdes 5,000.00) par mois, à percevoir à la source;

9 1% du revenu net imposable de tout contribuable (personne physique et morale), calculé en tenant compte des impôts déjà acquittés suivant l'alinéa 3 (g);

9 5% des montants gagnés à la loterie ou tous autres jeux et paris assimilés.

La CFGDCT couvre, suivant son article 4, les charges de :

· Tenue des Assemblées des Collectivités Territoriales;

· Fonctionnement des CASEC de la République;

· Fonctionnement des Mairies;

· Fonctionnement des Conseils Départementaux;

· Fonctionnement du Conseil Interdépartemental.

Le CFGDCT couvre en priorité les salaires du personnel des services administratifs et les indemnités des élus locaux. Les autres charges et activités des CT sont couvertes par des crédits en proportion de leurs recettes respectives. Il est prévu des subventions spéciales, suivant les

disponibilités, pour les activités sociales (activités scolaires et sanitaires) des Communes aux plus faibles revenus (article 5).

- Fonds d'Assistance Économique et Sociale (FAES)

Le Fonds d'Assistance Économique et Sociale (FAES), créé en 1990 est un organisme public autonome à caractère financier placé sous la tutelle du MEF. Il a pour mission d'accompagner les communautés défavorisées dans le développement de leurs capacités et la valorisation de leurs potentialités en vue de dégager une vision commune de leur avenir en apportant l'appui nécessaire à leur renforcement et en finançant des projets prioritaires identifiés par ces communautés. De ce fait, il constitue un des instruments utilisés par le gouvernement dans le cadre de sa lutte contre la pauvreté.

Le FAES intervient dans les secteurs de l'Éducation, la Santé, l'Assistance Sociale, la Nutrition, l'Assainissement, l'Eau Potable, l'Agriculture l'Artisanat, la Micro finance, l'Environnement et le Transport, en s'assurant du respect des normes établies par les ministères sectoriels concernés.

Les projets financés par le FAES sont répartis sur l'ensemble du territoire national et une attention particulière est accordée aux régions les plus défavorisées, aux zones rurales et aux régions marginales urbaines généralement démunies. Les projets financés par le FAES dans le cadre de ces programmes sont de courte durée, leur période de mise en oeuvre varie généralement entre six à dix mois et dépasse rarement une année.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille