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Réutilisation des eaux usées

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par Jean-Laurent Bungener
Ecole polytechnique fédérale de Lausanne - Thèse 1996
  

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Chapitre 3. Les techniques culturales et la gestion de la fertilité.

En raison de l'augmentation démographique, les techniques traditionnelles de gestion de la fertilité ne peuvent être perpétuées. Pour la même raison, la gestion foncière de l'espace rural est rendue plus difficile. L'équipement rural occupe une place importante dans les programmes de développement. La construction de barrages de dimensions variables et d'ouvrages anti-érosifs réclame une définition des projets adaptée à chaque situation. Il ne semble pas qu'il existe de solutions "miracles" mais plutôt des solutions cohérentes définies à la fois par les techniciens et les futurs usagers.

3.1. Présentation générale des techniques culturales.

La gestion traditionnelle de la fertilité des sols consiste à observer des temps de jachère importants (7 à 20 ans) qui permettent une régénération naturelle des sols. Le défrichement s'effectue par essartage. Les arbres fruitiers notamment le Karité sont laissés en place.

Les cultures sont effectuées en semis direct dans des poquets et le contrôle des adventices est assuré par un sarclage qui permet également l'élimination des croûtes superficielles (Casenave et Valentin, 1989). Si le temps de jachère est respecté, la régénération du stock de matières organiques humifiées s'effectue totalement. Les rendements obtenus durant les trois premières années après la remise en culture sont élevés (Chabalier cité par Piéri, 1989). Malheureusement la densité de population empêche ce type de pratique. Le couvert végétal subit en conséquence la forte influence de l'homme en raison des pratiques culturales (défrichement, feu, élevage) ou simplement par son utilisation directe comme source de combustible (déboisement). On observe une transformation de la composition floristique des zones ainsi modifiées. Cette situation est considérée comme l'une des causes majeures de la tendance à la dégradation des sols (Mainguet, 1994) et correspond à une modification rapide de la nature des apports biochimiques dont dépend le turn-over. La dégradation des sols peut alors conduire à des surfaces stériles tels les Zippélés (Kaboré, 1994).

Cependant, cette technique traditionnelle n'est mise en pratique que sur les champs de brousse qui occupent les surfaces les plus importantes. C'est pour cette raison qu'elle est la plus fréquemment présentée et critiquée.

L'apparition de possibilités d'effectuer des cultures toute l'année, le développement des méthodes de gestion rationnelles de la matière organique (compostage) et les difficultés de mise en oeuvre des ouvrages anti-érosifs ont permis de mieux comprendre l'organisation d'un village.

3.1.1. Le terroir villageois.

Le terroir villageois se décompose en deux zones cultivées caractérisées par le degré d'intensification des cultures ( Berton, 1988). La taille moyenne des exploitations est de 3.5 ha. Selon la proximité ou la situation topographique, le mode de gestion de la fertilité des sols est différent.

- zones de culture intensives (jardins et champs de cases). - zones de cultures extensives (champs de brousse).

Il faut ajouter à ces zones, les zones de cheminement, de friches, les "bois sacrés". Ainsi, sur un terroir villageois tout l'espace est utilisé soit sous forme d'espaces mis en culture, soit sous forme de jachères ou de zones de parcours. Les bas-fonds ont, suivant les villages, une attribution variable comme zone de parcours, lieu d'abreuvement du bétail, champs de culture de sécurité, zone de riziculture ou de jardinage.

Les outils de culture sont principalement des houes de type traditionnel (Daba) et des machettes.

Le développement de la pratique du labour ou de techniques plus lourdes (billonnage cloisonné) s'observe surtout dans le sud du pays. Malgré la volonté d'établir un droit foncier d'origine étatique, les règles coutumières sont généralement les plus respectées. Elles se basent sur le principe (en pays Mossi) que la terre appartient à celui qui la travaille. Trois modes d'acquisition de la terre sont observés, soit par héritage, soit par dons temporaires ou acquisitions "de fait". Un chef de terre se charge de la distribution des terres. Ce droit foncier aux règles variables se heurte dans son application à la pression démographique. Il en résulte un morcellement parcellaire de plus en plus important qui diminue progressivement l'espace cultivable familial. Il impose également des contraintes qui touchent autant les nouveaux arrivants que les natifs du village. Ces contraintes ont une incidence sur le mode de gestion de la fertilité car elles concernent directement la responsabilité du cultivateur vis-à-vis de la terre. Les terres les plus éloignées du village seront attribuées aux nouveaux arrivants. Ils les exploiteront de façon extensive, afin d'occuper le maximum de surface. Ils y gagneront un droit d'usage sur les surfaces ainsi conquises. Car l'octroi d'un droit d'usage d'un champ de brousse est temporaire. Si l'agriculteur à qui l'on a «prêté» le champ pratique une fertilisation et améliore ainsi le rendement de sa terre, il prend le risque de se voir retirer un droit d'usage au bénéfice d'une autre personne (Faho, 1995). Il a donc intérêt à disposer du maximum de surface pour compenser l'absence de fertilisation.

Pour les membres de la communauté, l'obligation de participer aux travaux collectifs des champs de la "grande famille", parfois dénommés les "champs du père", contribue à diminuer l'intérêt direct de celui qui cultive ces parcelles. Le bénéfice de la récolte de ce type de parcelle est géré par le chef de famille. En conséquence la motivation de ceux qui sont obligés d'effectuer les travaux culturaux sera faible et le champ mal entretenu voire abandonné.

Ces considérations générales nous montrent la complexité de l'interprétation exacte des raisons de la baisse de fertilité d'un champ. Les techniques culturales ne sont que le reflet des inerties provoquées par les problèmes d'ordre sociologique. Les champs de case dont la propriété est clairement définie sont l'objet d'une attention particulière. Leur proximité permet une gestion de la fertilité par le biais de techniques variables (fertilisant organique d'origine animale, cendres et autres déchets liés à l'activité humaine, protection contre l'érosion par protection végétale)qui permet d'obtenir de bons rendements. Mais leur surface est limitée. Le droit de pacage est également source de conflit inter-communautaire mais également de lutte de pouvoir à l'intérieur du village.

Un cas particulier est constitué par les itinéraires qui conduisent à l'aménagement des bas-fonds.
Généralement les sols de bas-fonds présentent des caractéristiques minérales (présence d'argiles

gonflantes) qui les rendent plus résistants à la mise en culture. Ils sont traditionnellement utilisés pour les cultures de sécurité qui permettent d'assurer l'alimentation de la communauté lors des sécheresses les plus fortes. L'aménagement des bas-fonds (construction d'ouvrages permettant la rétention temporaire ou permanente de l'eau) induit une modification des habitudes et change le statut foncier de la zone concernée. Les possibilités d'irriguer obligent les acteurs économiques à définir au préalable le mode de répartition des terres afin de garantir la réalisation des objectifs d'un projet à cette échelle.

Plus le peuplement est important, plus les aménagements effectués risquent d'être abandonnés pour des raisons purement foncières (Berton, 1988). Mais dans la mesure où les questions foncières sont résolues, on observe très rapidement l'adoption de techniques de cultures" modernes".

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard