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Analyse de la logique et de la portée de l'intervention de l'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR) auprès des organisations de producteurs dans la communauté rurale de Gandon:l'exemple de l'ANCAR de Saint-Louis en partenariat avec le foyer de Sanar

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par Mamadou DIAKHO
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master 2 2009
  

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1.3-2- La création de la NPA :

La Nouvelle Politique Agricole (NPA) a été lancée en 1984 en vue de créer les conditions de la relance de la production dans un cadre qui favorise la participation effective et la responsabilisation poussée des populations rurales à chacune des étapes du processus de développement et, en conséquence, réduit l'intervention de l'État à un rôle catalyseur et d'impulsion. A travers la NPA, l'État voulait rompre avec le jacobinisme dont il avait toujours fait part en responsabilisant désormais les paysans. La teneur de cette politique agricole selon M. Mbodj « tourne autour de l'idée que le secteur agricole doit désormais etre régi par les règles du marché en général, et par celles du profit au niveau du paysan en particulier. Cela se traduit par la nécessaire réorganisation du monde rural, marquée par le désengagement de l'État » (M. Mbodj, 1992 :117). Les buts avoués de la NPA tournent en principe essentiellement vers une meilleure réorganisation du monde rural qui favoriserait une plus grande responsabilisation du paysan. Cela suppose donc une intervention moins marquée

1 - Abdou Diouf, « Discours devant le Conseil économique et social », cité par M. Mbodj, 1990 : 115.

de l'État dans le secteur et un nouveau mode d'encadrement des sociétés de développement rural plus souple et léger. En d'autres termes, les dispositifs de la NPA tournent autour de la restructuration des sociétés d'intervention par le désengagement de l'État et l'allègement de l'encadrement, la réorganisation des producteurs autour des sections villageoises.

C'est donc dire que la NPA doit aboutir à une restructuration sociopolitique avec l'État chargé de l'animation et de la coordination, les paysans chargés des actions de développement et l'apparition de nouveaux partenaires comme les ONG, les bailleurs de fonds etc. C'est dans ce cadre que les mesures de réforme entreprises, dans le cadre de la NPA, ont porté essentiellement sur : la responsabilisation des producteurs ruraux, la redéfinition des missions des organismes d'encadrement, la promotion de nouvelles formes d'organisations paysannes, l'application d'une politique de prix incitative, la mise en place d'une politique de gestion et de distribution des facteurs de production, la poursuite de la réalisation d'un taux d'autosuffisance vivrière de 80% en l'an 2000, et enfin la mise en place de la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA).

Cependant, après plusieurs années de pratique de la NPA, on a constaté qu'il y a eu un renforcement du malaise paysan puisque le producteur tarde toujours à émerger. En plus, ce sont toujours les contraintes économiques qui déterminent non seulement les choix techniques des paysans, l'inaccessibilité de l'engrais, des semences, du matériel agricole mais aussi la baissent sensible de la productivité et le désordre institutionnel à la suite du désengagement brusque des sociétés d'encadrement qui sont insuffisamment remplacées par les Organisations de Producteurs (OP). A ce sujet, François Boye, repris par Sambou Ndiaye affirme que : « Contrairement à ses objectifs, la NPA en pratique décourage la production agricole (~), encourage la dépendance alimentaire (E) et creuse le déficit de la filière arachidière (~) », (S. Ndiaye, 1995-1996), p39).

C'est dire que certes cette alternative avait produit quelques évolutions pratiques pertinentes, mais il reste que l'absence de consensus dès le départ autour de la conception même de la NPA avait manqué pour parfaire sa réussite. M. Kassé en est bien conscient lorsqu'il note que : « La NPA n'a donc pu ~tre qu'un compromis, et comme tel, cumule des demi-mesures qui ont fini par produire beaucoup d'inconvénients et de contradictions » (M. Kassé, 1996 :119 ).

En conséquence, à la faillite presque certaine de la NPA, le Sénégal signait avec les bailleurs de fonds un nouveau programme baptisé Programme d'Ajustement Structurel du Secteur Agricole (PASA). Dans ses grandes lignes, le PASA n'est rien d'autre que la poursuite des réformes initiées avec la NPA et porte notamment sur l'accélération de l'État

des activités de production et de commercialisation, la suppression des distorsion entre les prix et les subventions, la promotion des céréales locales pour remplacer le riz, l'adoption d'une politique d'irrigation moins coateuse et plus soutenue (M. Kassé, 1996). En termes de bilan de l'exécution du PASA, Eliot Berg, cité par Kassé constate qu' « il y a un plus grand nombre de preuves de stagnation continuelle que de signes de changement » (M. Kassé, 1996 : 20). Manifestement, on était plus proche de l'échec du programme que de sa réussite espérée au regard de la situation du monde rural qui ne s'améliorait guère.

En somme, le résultat bénéfique des PAS résiderait au niveau sociopolitique, car induisant une révision des modalités de gestion publique, et ouvrant un espace ouvert à une intervention plus importante des acteurs privés et sociaux. En ce sens, les elles constituent une des composantes de la structure d'opportunité politique ayant favorisé le repositionnement des différents acteurs, à travers notamment la reconfiguration du rôle de l'État, la promotion de l'intervention du secteur privé et d'acteurs intermédiaires et enfin, le renforcement de l'implication de la «société civile» comme contre pouvoir des institutions publique.

Cependant, le repositionnement des acteurs locaux, pour reprendre Sambou Ndiaye, « semble être plus une conséquence de l'ajustement qu'un objectif préalablement défini », (S. Ndiaye, 2007, p37). En lieu et place de la responsabilisation des populations, c'était plutôt la réduction du rôle de l'Etat dans le développement économique en vue d'assurer le libre jeu du marché et la privatisation du social qui était visée. D'autres conséquences des PAS peuvent etre appréciées à travers l'abolition de la gratuité de l'accès aux soins de santé, l'enchérissement des prix des denrées de premières nécessités, la détérioration des conditions de vie des populations, la fragilisation du tissu agricole local avec la suppression des subventions accordées aux paysans. Toutefois, les effets combinés de la crise économique et des PAS conduisent à l'affirmation de nouveaux groupes stratégiques, à savoir les collectivités locales et les organisations de producteurs. En outre, les exigences en matière d'auto-promotion des acteurs sociaux, d'équité et de bonne gouvernance sont désormais mises de l'avant.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery