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Analyse de la logique et de la portée de l'intervention de l'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR) auprès des organisations de producteurs dans la communauté rurale de Gandon:l'exemple de l'ANCAR de Saint-Louis en partenariat avec le foyer de Sanar

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par Mamadou DIAKHO
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master 2 2009
  

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1.3.3. La dynamique des organisations des producteurs au Sénégal

L'étude de la dynamique des OP se limite ici à celle des organisations ayant des objectifs opérationnels précis sur la promotion non de valeurs, mais plutôt celle du producteur et des filières agricoles dans lesquelles il s'investit. Dans cette perspective, il s'agit d'éclairer soit les interventions de l'État, soit les efforts d'adaptation des producteurs dans les contextes

définis. Autrement dit, notre analyse s'attache à expliquer la diversité, l'influence et l'importance des OP au regard du contexte de leur émergence et des mutations qu'elles ont subies depuis la fin de la période coloniale.

En effet, l'histoire des OP au Sénégal est étroitement liée aux interventions de l'État visant à promouvoir la culture de l'arachide dans le bassin arachidier ou au développement d'autres filières de production (riziculture dans le Delta) dans les zones agro-écologiques, depuis la création des Sociétés Indigènes de Prévoyance (SIP) en 1910 jusqu'aux années 1980/1990 qui consacrent à la fois l'avènements des Groupements d'Intérêt Economique (GIE) et la multiplication des groupements d'organisation paysannes avec la naissance du CNCR et du regroupement des OP dans la Vallée, (E.S.N.Touré, 2004 :25). Donc l'historique des OP remonte aux SIP qui devaient jouer un rôle d'assurance mutualiste dans l'économie local des pays africains exposés à des crises chroniques de disettes. Ces sociétés continueront d'exister après 1960 à coté des coopératives qui finiront par les absorber. Cependant la participation paysanne dans le développement agricole varie peu, car cette participation s'exprime dans le nouveau contexte de souveraineté nationale dans les mémes conditions qui prévalaient sous l'administration coloniale.

Les coopératives se sont développées dans un contexte où l'encadrement technique fait défaut et où la faiblesse de l'épargne ne leur permet pas de fonctionner de façon autonome. Toutefois le développement de la production arachidière a bénéficié de la conjonction de plusieurs facteurs dont l'intervention de l'État par l'intermédiaire de la SODEVA et son alliance avec les forces sociales qui ont joué un certain rôle dans l'expansion de la culture arachidière. Ces coopératives restent donc le premier stade de structuration du monde paysan après les indépendances. Elles ont permis de rassembler des forces pour réaliser des actions communes menées sous la tutelle de l'ONCAD qui, néanmoins ne furent pas bénéfiques pour les paysans.

Le deuxième stade de structuration du monde paysan a été confirmé avec l'objectif d'autosuffisance alimentaire par la riziculture au niveau du Delta par la création de la SAED en 1965, en tant que société régionale de développement rural (S. Ndiaye, 1995-1996 : 41). De 1965 jusqu'en 1980, cette structure va détenir à elle seule les facteurs et moyens de production à travers un système d'encadrement dirigiste et centralisé et une approche techniciste. La SAED se proposait d'organiser les paysans autour du mouvement coopératif pour les associer au procès de production. Mais le clientélisme politico-économique de l'époque va bloquer ce mouvement (S. Ndiaye, 1995-1996 : 41). C'est à partir des dérives des Société Régionale pour le Développement Rural (SRDR) (primat du fonctionnement sur

l'investissement, personnel pléthorique et gestion gabégique) que seront élaborées des mesures de restriction de leurs tâches ainsi que le cantonnement de leurs activités dans des contrats/plans établis par l'État. Ainsi la SAED va désormais se limiter aux fonctions de pilotage, suivi-évaluation, vulgarisation, coordination etc., et laisser aux OP les activités productives autour de la gestion du crédit, du matériel agricole, de l'approvisionnement en intrants etc.

Le troisième stade de structuration est caractérisé par l'émergence d'OP plus autonomes. En effet, consacré par la réforme de la NPA en 1984, le désengagement de l'État favorise la création de GIE. Ceux-ci continuent à proliférer dans tous les villages, surtout au Nord et au Sud-est qui sont les zones d'intervention de la SAED et de le SODEFITEX, où les opportunités offertes aux producteurs sont encore plus grandes en raison des barrages et de l'importance de flux d'investissements publics et privés injectés dans cette zone par rapport au reste du Sénégal (E.S.N.Touré, 2004 :34). Ainsi la volonté de regroupement traduit la nécessité, pour celles-ci, de renforcer leur pouvoir de négociation et de prendre en charge les revendications exprimées dans le milieu paysan. C'est cela qui explique l'importance prise par le Comité National de Concertation et coopération des Ruraux (CNCR) et la fédération des producteurs de la Vallée qui regroupent beaucoup d'OP sur l'ensemble du territoire national et dans la vallée du fleuve Sénégal. C'est deux organisations ouvrent de nouvelles perspectives aux revendications paysannes, en raison de leur dimension, de leur proximité vis-à-vis de leur base et du nouvel environnement lié au désengagement de l'État et à la politique de décentralisation.

Les dispositions institutionnelles évoquées plus haut vont donc créer un cadre d'émergence particulièrement favorable aux OP privilégiés. Le GIE va être instauré par la loi n°84_37 du 11 Mai 1984, les communautés rurales vont gérer l'affectation des terres, la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) va aussi s'installer dans la région en 1987. Dans un second mouvement, ces dispositions institutionnelles largement dominées par le capital international vont favoriser le regroupement des GIE et OP autour des structures fédératives comme les Organisations Fédératives Paysannes (OPF) du Delta (ASSESCAW, AFEGIED ETC.), pour en faire des cadres privilégiés afin de faciliter l'accès au foncier et au financement agricole, (S. Ndiaye, 1995-1996 : 42).

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