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Analyse de la logique et de la portée de l'intervention de l'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR) auprès des organisations de producteurs dans la communauté rurale de Gandon:l'exemple de l'ANCAR de Saint-Louis en partenariat avec le foyer de Sanar

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par Mamadou DIAKHO
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master 2 2009
  

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1.4.2- La stratégie de croissance accélérée (SAC)

Concernant la politique agricole, la nouvelle vision du Président de la République s'articule autour de trois axes fondamentaux selon S.M. Seck : la mise en place d'un réseau hydrographique national, l'aménagement des bassins de rétention, la promotion de l'agriculture d'entreprise grace notamment à l'installation des jeunes diplômés dans les fermes modernes, (S.M Seck, 2001 : 233).

En effet, l'adoption de cette stratégie trouve son explication dans le fait que la totalité des diverses réformes devait inscrire l'agriculture dans une perspective de croissance avec comme effet recherché une augmentation de son produit intérieur brut. C'est d'ailleurs sous ce rapport que selon son initiateur le Président Abdoulaye Wade, la SAC repose sur deux piliers fondamentaux : « d'abord rendre le Sénégal attractif et compétitif dans un environnement mondial concurrentiel et de plus en plus exigeant en poursuivant les réformes nécessaires pour un environnement des affaires de classe international ; ensuite, renforcer les investissements publics et accompagner le secteur privé dans ces initiatives d'investissements dans les domaines porteurs de croissance, de potentiel d'exportation et pourvoyeurs d'emplois : agriculture et agro-industrie, produit de la mer et aquaculture, textile et habillement, tourisme, industrie, culture et artisanat d'art, technologies de l'information et de la télécommunication et téléservices »2. La logique qui sous-tendait la SAC était de créer les conditions de nouveaux gains de productivité afin d'atteindre un taux de croissance de 7 à 8%. Elle devait reposer essentiellement sur une large démarche d'accroissement du taux d'investissement afin de développer le secteur privé pour placer au centre de la création de richesses et d'emplois durables et ensuite une politique de promotion et de diversification des exportations.

C'est également dans la recherche de solutions palliatives aux problèmes causés par les PAS que le Sénégal a adopté dans les années 90, la Lettre de Politique de Développement Rural ou Décentralisé (LPDR).

1.4-3- Lettre de Politique de Développement Rural Décentralisé (LPDR) :

Au nombre des nouvelles orientations stratégiques dans les différents secteurs, la mise en place et l'évolution du cadre légal et réglementaire de la décentralisation traduit un changement plus général dans l'approche du gouvernement vis à vis des questions de développement. De nouveaux principes de responsabilisation et participation locales, de désengagement de l'Etat, de transparence dans les mécanismes de prise de décision, et de redevabilité des structures et des prestataires de services devant les populations, guident la conception et la mise en oeuvre des actions de développement dans les secteurs.

En fait, la décentralisation au Sénégal remonte en 1972 avec la réforme administrative territoriale, et en 1994, une nouvelle collectivité locale à savoir la région est créée. Mais ce

2 - Abdoulaye Wade, le Sopi en marche, ficher électronique en format PDF

n'est qu'en 1996 que la politique de décentralisation sera consacrée au Sénégal à travers l'adoption de textes fondamentaux de la décentralisation et de la régionalisation par l'Assemblée Nationale. Le développement rural décentralisé a ainsi pour ambition de contribuer à améliorer la qualité de la vie et l'accès aux services essentiels de base en milieu rural, en permettant aux communautés rurales de prendre en charge les affaires locales et en créant un cadre permanent aux divers acteurs d'utiliser aux mieux leurs compétences respectives.

En effet, après une description des dimensions de la pauvreté, la présente Lettre de Politique de Développement Rural Décentralisé s'articule autour de trois axes : la présentation des stratégies de développement actuellement mises en oeuvre, la prise en compte des insuffisances rencontrées dans la mise en oeuvre des stratégies notamment en milieu rural et la détermination des images finales de la vision à l'horizon 2015. La LPDR affirme que l'accès à l'éducation de base et professionnelle, à l'alphabétisation fonctionnelle, et aux services de santé essentiels (préventifs et soins de santé primaires) est une condition nécessaire pour que les populations rurales contribuent pleinement au développement socio-économique du pays, et en profitent équitablement. Par ailleurs, la disponibilité d'infrastructures économiques de base constitue un préalable à l'implantation d'investissements productifs en milieu rural et à l'intégration des populations rurales dans l'économie de marché.

Le développement rural décentralisé a ainsi pour ambition de contribuer à améliorer la qualité de la vie et l'accès aux services essentiels de base en milieu rural, en permettant aux communautés de prendre en charge les affaires locales et en créant un cadre permettant aux divers acteurs que sont les populations, les collectivités locales, l'Etat et ses services déconcentrées, les ONG, le secteur privé et les partenaires au développement d'utiliser au mieux leurs compétences respectives.

Malgré cette volonté politique de développement local, les collectivités locales semblent avoir beaucoup de mal à s'approprier les compétences issues de la décentralisation, du fait des déficits techniques et financiers au moment où se posent des contraintes multiples. Ceci peut s'expliquer par la faible maîtrise de la fiscalité locale, les difficultés de la majorité des élus locaux à s'approprier des modalités et les outils de la décentralisation.

Ainsi à travers une telle analyse, on peut être amené à affirmer que « l'alternance » qui constituez le premier changement de régime politique à la tête de l'Etat, à défaut de rater sa mission, a tout de même déçu les sénégalais puisque le revenu des habitants a considérablement baissé. Elle révèle si l'on peut ainsi dire, d'un changement de leaders et non un changement du mode de régulation sociale, économique et politique en ce sens qu'après sa

mise en place, elle a favorisé une certaine recomposition politique mais n'est pas encore arrivée à rompre avec la logique de régulation du pouvoir précédent. C'est tout simplement dire que l'alternance n'a pas encore favorisé l'émergence d'alternatives au Sénégal, ni dans la promotion d'un développement équitable, ni dans la transformation des modalités de régulation socio-économique et politique.

Finalement, les politiques de développement agricole, malgré les quelques réalisations notées, ont dans leur majorité abouti à ce que Boudon appelle des effets pervers. Il semble évident que le passage d'une logique d'intervention catégorique de l'État à une stratégie de désengagement de ce dernier avec les PAS sous le slogan « moins d'État, mieux d'État » n'ait pas aussi réussi à réformer structurellement la politique agricole. L'État reste toujours l'acteur déterminant du monde rural et en nous référant à sa lecture partielle voire partiale des accords signés avec les bailleurs, on constate que le régime au pouvoir s'est plus soucié de sa reproduction et de son désengagement de ses fonctions onéreuses. La politique agricole du Sénégal traduit davantage une logique d'encadrement qui consiste à s'adapter aux changements du contexte mondiale qu'à dégager une politique cohérente et porteuse. L'État continue ainsi d'être le principal bénéficiaire politique de toutes ces réformes et demeure volontairement prisonnier à la fois des réseaux clientélistes nationaux que de la pression des bailleurs de fonds extérieurs, plus soucieux d'universaliser l'économie de marché.

Par ailleurs, une analyse uniquement en termes de crise se révèle insuffisant pour comprendre et saisir les dynamiques actuelles du pays. Dans ce contexte de crise, se manifestent des processus innovants et émergents qui constituent de nouveaux acteurs cherchant à se positionner parmi les acteurs stratégiques. Ainsi ces dynamiques au Sénégal, peuvent être situées à différents niveaux. Et dans le cadre de ce travail, c'est-à-dire en rapport avec notre recherche, nous avons décidé de nous appesantir sur les stratégies d'intervention des structures ou organismes étatiques dans le développement local initié par les communautés rurales à travers la création d'Organisation de producteurs.

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