WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

De la reconnaissance de l'individu en tant que sujet de droit international: controverse doctrinale et perspectives d'avenir

( Télécharger le fichier original )
par Edison MUTELA MBAU
Université de Kinshasa - Licence en droit 0000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

§2 : La conception démocratique du droit international

Selon la conception démocratique du droit international, pour que ce dernier soit légitime, il faut que les destinataires de ces normes puissent se comprendre comme en étant en même temps les auteurs.

92 HABERMAS(J),op.cit, p.48

93 Idem, p.62

45

On pourrait comprendre cette définition d'une manière restrictive, en se disant que les destinataires des normes du droit international, ce sont les Etats. A partir du moment où il existe des principes procéduraux qui permettent de faire en

sorte que les Etats puissent se penser comme étant les auteurs des normes dont ils
sont les destinataires, on pourra penser que l'on a affaire à un droit « démocratique ».

Mais ce serait faire une mauvaise interprétation de la conception démocratique du droit dont on parle.

Le droit, selon cette conception, a pour objet la conciliation effective des libertés des personnes physiques, des individus, pas des Etats, qui sont des sujets de droit fictifs. C'est l'être humain qui est à la fois au fondement et à la fin de tout ordre juridique qui se réclame de la démocratie.

Une conception démocratique du droit a valeur prescriptible, elle constitue un programme d'action, et non une théorie explicative de la réalité. Elle se fixe un objectif idéal, qui constitue l'horizon de toute démocratie, à savoir la réalisation pleine et permanente des droits de tous94.

Kant distingue à cet égard trois états du phénomène juridique :

> Le droit privé : c'est le droit que forment des sujets libres dans l'état de nature. L'instrument qu'ils utilisent pour édicter des normes applicables entre eux est le contrat. Le problème est que, dans l'état de nature, il n'existe aucune règle objective, aucun droits des contrats ni, a fortiori, aucune autorité pour faire garantir le respect de ces règles et, plus généralement, de nature, le tien et le mien, c'est-à-dire les droits subjectifs des individus, sont toujours mis en danger. Pour Kant, comme pour Hobbes, l'état de nature est un état de guerre permanent ;

> Kant considère que les hommes n'ont pas d'autres alternatives que de conclure le contrat social pour sortir de l'état de nature et rentrer dans l'état civil. Ce faisant, ils définissent les limites réciproques qu'ils entendent fixer à leurs libertés respectives. Sur le plan juridique, cela signifie qu'ils instituent ce que Kant appelle « le droit public ». Sur le plan politique, ils abandonnent l'état de guerre permanente représenté par l'état de nature pour rechercher un état de paix au moins provisoire.

> Provisoire, parce que la paix à l'intérieur des Etats n'est jamais acquise si la paix internationale ne l'est pas complètement. La réflexion de Kant s'appuie ici sur

94 VIRALLY(M),Droits de l'homme et théorie générale du droit international, in Mélanges Cassin, vol.4,Méthodologie des droits de l'homme, Pedone, Paris, 1972, p.275

46

la philosophie de l'histoire : les guerres entre Etats trouvent leur origine dans les guerres internes ; mais inversement, la guerre entre Etats met constamment en danger la paix durement acquise sur le plan interne.

Sur le plan juridique, cela signifie que le droit public n'est jamais totalement « péremptoire », c'est-à-dire reste dans une certaine mesure instable et imparfait tant que les Etats ne sont pas eux-mêmes sortis de l'état de nature pour rentrer dans l'état civil.

Pour Kant, de même que les individus n'ont pas eu d'autre choix que de

sortir de l'état de nature pour instituer le droit public, les Etats n'ont pas d'autre choix
que d'instituer le droit « cosmopolitique », c'est-à-dire droit public à l'échelle des

Etats.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault