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Etude de communautés de pratique et mécanismes de partage des connaissances via les réseaux numériques:le cas du Pnud

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par Félicien MAMBULU
Université Cheikh Anta Diop école des bibliothécaires archivistes et documentalistes (EBAD) - Diplome supérieur en sciences de l'information et de la communication (DSSIC) 2005
  

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6.3 Bilan des conclusions et propositions

Nous présentons avant tout une synthèse des résultats issus des analyses réalisées au niveau global du PNUD concernant l'application pratique de la gestion des connaissances et des perceptions de participants sur l'enquête menée au Bureau du PNUD-Angola. Nous formulons ensuite pour chaque cas des suggestions sous forme de propositions.

6.3.1 Synthèse au niveau global du PNUD

Il ressort de nos analyses que les réseaux de pratique et de connaissances qui font office de communautés de pratique sont institutionnalisés, internes à l'organisation et auto-organisés par la hiérarchie.

Ce sont des communautés pratiques thématiques par opposition aux communautés d'innovation /progrès et aux communautés de pratiques projet ; car, elles ressemblent des membres intéressés ou travaillant dans les mêmes thèmes d'intervention ou dans des mêmes pratiques. Elles sont également stratégiques parce qu'elles ont des buts bien définis et leurs leaders charismatiques : experts, champions, chefs et responsables des pratiques.

Ceux-ci ne sont pas choisis par les membres des réseaux mais désignés par la hiérarchie.

Nous avons également observé que chaque réseau a son site Intranet avec son propre contenu et son propre système de régulation. Il rassemble ses membres autour d'un intérêt et d'un thème communs qui dérivent parfois vers des sousthèmes. Les membres partagent des ressources communes (savoirs, expériences, documents) et utilisent des outils communs pour soutenir la démarche d'une résolution des problèmes.

Tous les réseaux répondent aux critères énoncés par Etienne Wenger (1998) : engagement mutuel, entreprise commune et répertoire partagé.

Dans le même ordre d'idées, nous avons observé dans l'organisation des communautés de pratique du PNUD, différents niveaux de compétence et un mouvement qui va de la périphérie vers le centre lesquels traduisent la progression d'un statut de membre de la communauté (novice) à un expert. Cela nous a rappelé la perception de Nicolas Michinov (2000) dans la revue des écrits. Bien plus, les réseaux de pratique et de connaissances fournissent au PNUD une structure pour la mise en oeuvre de processus collaboratifs et sont des supports opérationnels au travail collaboratif et au partage des connaissances. En contribuant au fonctionnement de l'organisation, ils entrent dans les processus classiques de management étant donné qu'ils bénéficient de l'allocation des ressources financières de l'organisation pour leur fonctionnement.

Cependant, si de manière générale, ces réseaux apportent une plus-value importante au développement d'une culture de partage des connaissances dans l'organisation, ils s'apparentent en bonne partie à des communautés hiérarchiques du fait qu'ils sont constitués et organisés par une instance hiérarchique qui a fixé les objectifs et les règles de fonctionnement. D'où, ils sont particulièrement exposés à un retour de la hiérarchie lié à une volonté de contrôle de la part des dirigeants laquelle est incompatible à la nature des communautés de pratique. Ce qui risque d'affecter le climat et la qualité des échanges et de la collaboration.

Nous avons vu dans la revue des écrits que parmi les ressources internes destinées à assurer le fonctionnement d'une communauté de pratique, il y a un facilitateur, un gestionnaire de la documentation, d'experts thématiques, etc. Les communautés de pratique sont constituées au PNUD d'une équipe composée d'un coordinateur global, d'un conseiller à la mise en application des pratiques, des champions, des chefs et responsables des pratiques, des animateurs de réseaux des pratiques et des connaissances.

Mais par ignorance ou méconnaissance, les autorités du PNUD se passent de
gestionnaires de la documentation. Les activités documentaires sont assumées

non pas par des professionnels de l'information mais par des responsables de pratique et les animateurs des réseaux.

Ce qui nous paraît une grande lacune qui risque à la longue de rendre difficile le travail de capitalisation de l'information, de la conservation et de l'archivage des résolutions expérimentées ; bref, de la gestion de la documentation.

A ce titre, les participants de l'atelier sur la planification stratégique de la gestion des connaissances dans les Bureaux de pays du PNUD organisé à Lomé au Togo du 23 au 26 septembre 2003 par le Centre de Contact SousRégional (SURF) d'Afrique de l'Ouest avaient tiré la sonnette d'alarme en stigmatisant cette triste situation tout en reconnaissant que la documentation est l'un des maillons faibles du PNUD. Selon eux, la fonction de documentaliste n'y est pas bien connue. Ils ont fait état également du manque de personnel qualifié dans ce domaine. Ce constat nous pousse à avancer que la réforme de ses structures organisationnelles n'a pas pris en compte le secteur de la documentation pour mettre celui-ci au centre des préoccupations du PNUD au moment ce dernier s'était engagé à devenir une organisation intelligente. La conséquence est telle que la fonction Information-documentation est reléguée à l'arrière zone et n'y est pas bien considérée et valorisée. Le titre de bibliothécaire ou documentaliste a été d'ailleurs classifié comme une fonction subalterne de services généraux (Librarian technician) dans la nomenclature des emplois utilisés au PNUD contrairement au Secrétariat Général des Nations Unies ou aux autres agences spécialisées comme l'UNESCO ou le FAO où il est une fonction de commandement et de responsabilités.

Propositions

Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ont transformé la société de l'information dans laquelle nous évoluons. Dans ce contexte, le métier de documentaliste s'adapte et évolue dans ce nouvel environnement et comporte plus de responsabilités qu'auparavant.

Outre sa formation classique de base sur les techniques documentaires, le documentaliste actuel a des compétences techniques spécialisées qui lui permettent à titre d'exemple l'utilisation des NTIC dans la création, la gestion et le management des centres de ressources numériques et des portails. Il est aussi rompu aux méthodes de recherche des informations sur Internet et aux techniques telles que la numérisation et l'utilisation des outils de Gestion Electronique des Documents (GED), le Records Management (RM), le Knowledge Management (KM), la veille informationnelle et l'Intelligence économique. A ce titre, il joue le rôle clé de relais de mémoire, de circulation de l'information, de conseiller technique dans la définition d'une politique documentaire, de partenariat et de coopération institutionnelle permettant d'isoler l'information utile et de la transmettre au bon utilisateur et au bon moment.

Eu égard à ce qui précède, il sied aux autorités du PNUD de modifier leurs façons de penser et de s'adapter aux évolutions vers le travail collaboratif et le partage des connaissances en s'affranchissant de quelques freins naturels qui poussent certains dirigeants à négliger ou à reléguer au second ou à l'arrière plan le travail des activités documentaires. A ce titre, elles devraient comprendre que le métier de documentaliste n'est plus simplement celui de documentaliste retranché dans un centre de documentation mais surtout celui de gestionnaire d'information et des connaissances (Information Management Specialist ou Information Manager) de tous les services ou de toutes les structures de l'organisation. La configuration d'organisation en réseaux offre pour ainsi dire au spécialiste de l'information documentaire des positions et des rôles nouveaux tels que la gestion des bases de connaissances et des portails documentaires.

Pour ce faire, au regard de la situation actuelle, il est vivement conseillé en cette période de transition où le PNUD est en voie de passer d'un rôle d'agence de financement à celui de fournisseur de services de connaissances en capitalisant ses expériences et ses expertises sur base de ses activités dans le monde, de bénéficier de l'expertise et des compétences des spécialistes de l'information documentaire en valorisant la fonction information et documentation (Information Manager) au Siège, dans les Centres de Contacts Sous-régionaux (SURF) et dans tous les Bureaux de pays (CO), et en définissant une politique de l'information documentaire conséquente hors du système de gestion intégré Atlas.

Pour y parvenir, l'autorité hiérarchique du PNUD pourrait avant tout recruter un consultant international en système de gestion de l'information documentaire dont la mission serait d'établir un diagnostic général sur la manière dont sont menées actuellement les activités documentaires au Siège et dans les Bureaux des pays en vue de déceler les forces et les faiblesses. Les résultats de ce diagnostic permettront la définition d'une politique de l'information documentaire claire et cohérente en fonction des objectifs que s'est assigné le PNUD.

Il conviendrait par la suite de créer un service au Siège composé des spécialistes de l'information documentaire avec à la tête un expert qui jouerait le rôle de conseiller technique. Ce service serait chargé de la mise en oeuvre de cette politique documentaire définie au travers de l'élaboration des directives, des documents, des règles, des normes et procédures. Ce service se chargerait également de la détection des compétences et de l'expertise qui existent déjà dans l'organisation et de chercher à les valoriser en leur confiant des postes de commandement et de nouvelles responsabilités.

Dés lors, il serait judicieux que la fonction Information-Documentation soit totalement intégrée dans les structures du PNUD au Siège ainsi que dans les Centres de Contact Sous-régionaux (SURF) et les Bureaux de pays (CO) en promouvant dans chaque structure la création d'une unité de gestion de l'information (Information Management Unit) avec du personnel qualifié de haut niveau à temps plein (Information Management Specialist ou Information

Manager). Celui-ci prendrait en charge la gestion de la totalité de l'information interne de sa structure (rapports, documents techniques, documents de projets, capitalisation, entrepôt de données, livres de connaissances, bases de meilleures pratiques, système à base de connaissances, portail documentaires, recherche de l'information pertinente sur Internet...). Comme on le voit, cette fonction ayant pour base la documentation est très pointue et exigerait des responsabilités qui pourraient se situer au niveau de la catégorie P3.

Il serait avantageux en fin de compte de mener une bonne politique de recrutement des spécialistes de l'information documentaire de haut niveau (master et maîtrise) suivant les besoins de l'organisation. On trouverait parmi ces spécialistes : des médiathécaires, des cyberthécaires, des recherchistes, des documentaliste-ingénieurs, des veilleur-documentalistes, des administrateurs de données, des records manager, des knowledge manager... qui pourraient donner une nouvelle impulsion aux activités documentaires dans l'organisation au Siège et dans les Bureaux des pays. Tous pourraient occuper des postes de commandement classés aux catégories d'administrateur selon les fonctions qu'ils pourraient assumer.

Parmi ces experts, certains veilleur-documentalistes pourraient être affectés aux réseaux de pratiques et de connaissances pour travailler en collaboration avec les responsables des pratiques et les animateurs des réseaux dont les fonctions nous paraissent surchargées. Ces veilleur-documentalistes auraient pour principales tâches la création et l'animation des cellules de veille informationnelle et la gestion de la base des connaissances de chaque réseau. Parmi les produits documentaires qu'ils pourraient réaliser, il y a surtout des dossiers documentaires sur des « best practices ».

Il est aussi vivement conseillé à l'autorité hiérarchique du PNUD de promouvoir la création au niveau mondial d'une bibliothèque virtuelle en matière de développement humain que l'on pourrait nommer « Centre d'information pour le développement humain ». Celui-ci pourrait contenir outre toutes les publications du Siège et des Bureaux des pays, tous les documents sur différents supports

intéressant ses domaines d'intervention. Cette bibliothèque virtuelle serait accessible gratuitement au public et pourrait être une grande contribution du PNUD au monde sur les questions liées au développement humain. L'entrée pourrait se situer directement sur la page d'accueil de son site Internet. Les compétences et l'expertise d'un spécialiste d'information documentaire s'avéreraient primordiales pour parvenir au bon résultat.

Nous pensons aussi qu'il serait de bon aloi de compléter les espaces de travail des réseaux des pratiques et des connaissances par un moteur de recherche et d'adopter les trois langues de travail du PNUD comme c'est le cas du site Internet afin d'élargir le champ de membres qui comprennent peu l'anglais et dont l'adhésion aux réseaux, basée sur le volontariat, constitue ce handicap.

Etant donné que le PNUD se veut une organisation intelligente, il serait également souhaitable de lier les réseaux des pratiques et des connaissances aux centres de documentation qui existent et qui sont bien organisés.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault