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Koutougou,un terroir Temberma enclavé dans la Kéran

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par Tchoou Adong NOYOULEWA
Université de Lomé - Maà®trise de géographie rurale 2005
  

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2.1.2- La délimitation des propriétés foncières

Le terroir hérité de Owa M'poh est d'après 95% de nos enquêtés délimité par des faits naturels. Ce sont entre autres, la chaîne de l'Atakora au nord et à l'ouest, la rivière Kéran au sud. Néanmoins, il faut noter que la limite est reste très imprécise eu égard au fait que les habitants de KOUTOUGOU ne considèrent pas les frontières nationales comme étant d'une quelconque importance. En effet, de part et d'autre de celles-ci vit un même peuple ayant les mêmes traditions et la même culture. Ainsi, il n'est pas rare de voir que des familles vivant sur des territoires nationaux différents partagent les mêmes terres familiales. D'ailleurs, cette réalité n'est pas surprenante quand on sait que les frontières en question ne sont que l'héritage de l'époque coloniale avec ses subdivisions qui n'ont tenu compte d'aucune réalité ethnolinguistique.

Quant aux propriétés individuelles, elles connaissent presqu'un sort similaire. En fait, les 93,4% de ceux que nous avons interrogés sur cette question, affirment connaître les limites de leurs terres d'exploitation, mais aucun n'est à même de les indiquer avec précision. Cependant, certains indiquent soit un arbre, soit un ruisseau pour montrer la limite de leurs terres.

Au demeurant, il faut dire que la notion de limites des terres ne constitue pas une préoccupation dans le terroir que nous étudions. Cela se justifie sans doute par l'existence de vastes terres cultivables encore non exploités. D'ailleurs, contrairement à ce que l'on pouvait croire sur les conflits liés à la question de la terre, les rares qui existent soit 19,6% sont plutôt inhérents à des questions de préférence d'une parcelle par rapport à une autre. De l'avis de 94,7% des enquêtés, ces conflits très souvent, opposent des frères d'une même famille qui

convoitent les mêmes parcelles de culture soit pour leur proximité géographique par rapport à l'espace habité soit à cause de leur disponibilité naturelle à accueillir telle ou telle autre culture. Cette situation est analogue à celle du pays Bassar plus précisément dans le terroir de Kalang'na où les conflits entre individus de clans différents à propos de la terre sont plutôt rares à en croire WAGBE L-Y. (1987).

Dans l'ensemble, il existe une nette différence dans le mode d'appropriation de la terre, entre KOUTOUGOU et Boua, un terroir Kabyè décrit par SAUVAGET C. (1971) où les propriétés font l'objet d'une différenciation dans l'espace à partir d'entrepôts de pierres ou de gros arbres de baobab (Adansonia digitata). A Notsè et à Tohoun par exemple, ce sont les arbres et autres plantes bien choisies qui constituent la haie délimitant les champs appartenant soit à des individus différents, soit à des collectivités différentes (ABOTCHI T. et KLASSOU K., 2002). Néanmoins, comme à KOUTOUGOU, c'est la propriété individuelle qui prend le dessus sur la propriété collective qui est pratiquement inexistante. Quels en sont les mobiles ?

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