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Menaces sur la mangrove au Cameroun

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par Uilrich WAFFO
Université de Yaoundé 1 - Maitrise 2009
  

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2- Objectifs visés

La détermination des potentialités réelles des mangroves Camerounaises et l'exploitation rationnelle des ressources passe par l'analyse de leur composition biologique, la compréhension de leur fonctionnement et leur évolution. Les principaux résultats à atteindre sont entre autres:

- l'identification des principales caractéristiques physico-chimiques et biologiques qui conditionnent la dynamique des mangroves;

- l'inventaire de la biodiversité dans les diverses stations de mangrove;

- la détermination des relations entre les paramètres physico-chimiques des sites et la variabilité globale de la végétation;

- la connaissance des affinités entre les espèces caractéristiques des mangroves et les espèces de forêts voisines qui envahissent l'espace mangrove lorsque la salinité et l'inondation le permettent;

- la détermination de l'amplitude de dégradation aux environs des agglomérations et le sens de l'évolution dans les autres peuplements;

- l'évaluation de l'impact des activités anthropiques sur l'évolution des écosystèmes côtiers et particulièrement sur les mangroves;

- l'identification des taxa ayant des potentialités morphologiques et écologiques en vue de la reforestation des espaces dégradés;

- l'évaluation des besoins des populations en relation avec une utilisation durable des ressources et la garantie des réserves adéquates destinées à la préservation;

- la détermination des zones d'utilisation, de conservation et de réhabilitation en fixant des critères ou normes d'exploitation;

- la définition des stratégies appropriées nécessaires à l'utilisation et la préservation des ressources des mangroves du pays.

Compte tenu de l'ampleur de la situation, le gouvernement camerounais et le peuple ne sont pas restés de marbres car ils ont fait des efforts notables en vue d'une protection efficiente des mangroves.

B- ACTIONS POUR LA GESTION DURABLE DES MANGROVES AU CAMEROUN

Les actions en faveur de la gestion durable des mangroves camerounaises sont l'oeuvre du gouvernement camerounais, de la société civile ainsi que des organismes internationaux.

1- Actions du gouvernement

Face à l'état de dégradation des mangroves du pays, le gouvernement a pris plusieurs initiatives tant sur le plan juridique que sur le plan politique et institutionnel afin pour remédier à cette situation.

a- Au plan juridique

Au Cameroun, l'Etat a pris des mesures visant à protéger la biodiversité. La loi No 94/01 du 20 Janvier 1994 portant Régime des Forêts, de la Faune et de la Pêche, le Décret No 95-466-PM du 20/07/95 fixant les modalités d'application du régime de la faune, le Décret No 95-531-PM du 23/08/95 fixant les modalités d'application du régime des forêts font partie des principaux textes régissant les ressources forestières et fauniques. Cette loi camerounaise reconnaît les mangroves comme zone écologique fragile donc qui doit être protégée elle stipule d'ailleurs que << la mangrove est une ressource protégée dont l'exploitation reste interdite>> En août 1999, l'autorisation de la coupe du bois de chauffe dans la mangrove a été suspendue. Désormais, les mangroves sont considérées comme des aires protégées au sein desquelles sont interdites un certain nombre de pratiques, à l'exemple de la coupe du bois. A coté de cela, plusieurs autres législations protègent la mangrove au Cameroun il s'agit de: La législation sur la forêt, la faune et la pêche ; la loi d'association de 1992 pour permettre aux camerounais de s'engager dans la gestion durable des ressources naturelles ; les procédures d'octroi des forêts communautaires.

b- Au plan politique et institutionnel

L'élite politique camerounaise s'est abondamment illustrée dans ce combat pour la préservation des mangroves à travers la signature de plusieurs traités et conventions liées directement ou indirectement à la mangrove parmi lesquelles la célèbre convention de RAMSAR sur les zones humides qui est un traité intergouvernemental qui offre un cadre d'action nationale et de coopération internationale pour la conservation et l'utilisation durable des terres humides, y compris les habitats de mangroves ; ratifiée par le président Paul BIYA le 26 janvier 2006. à coté de cela, plusieurs autres conventions ayant des liens proches ou lointains avec la mangrove ont été signé il s'agit de : la Convention sur le changement climatique, la Convention de la  biodiversité, la Convention du commerce des espèces en voie de disparition, la Convention sur l'Ozone.

Le gouvernement a également élaboré plusieurs plans d'action nationaux pour la mise en oeuvre effective de ces conventions et lois à savoir : le plan national sur la biodiversité et le plan national sur l'environnement.

Ces efforts de la part du gouvernement se heurtent sur le terrain au non respect ou la mauvaise application de ces législations. La société civile ainsi que des organismes internationaux prêtent main forte et essayent par de multiples moyens d'aider le gouvernement dans cette tâche.

2- Actions de la société civile camerounaise et des organismes internationaux

La société civile camerounaise et les organismes internationaux comme la F.A.O militent énormément pour la protection des mangroves. Ils ont à cet effet organisés et animés des campagnes et des séminaires ateliers de toutes sortes.

a- actions des organismes internationaux

la FAO a financé et continue de financer en collaboration avec des laboratoires de recherches et les universités étrangers et nationaux plusieurs travaux de recherche sur la mangrove au Cameroun ce qui à permis l'élaboration de l'atlas mondial de la mangrove avec des données assez fiables sur le Cameroun.

Par ailleurs, en 2006 elle lance et mène un projet baptisé gestion participative de la diversité biologique des écosystèmes de mangroves au Cameroun, a enseigné à un groupe de pêcheurs immigrants Nigérians qui vivent à Yoyo une autre façon de faire. Ils ont été sensibilisés aux dangers de la coupe indiscriminée des mangroves et utilisent désormais un type de fourneau pour le fumage du poisson plus économe en combustible, qui leur permet de transformer davantage de poisson tout en consommant moins de bois. Ce projet de la FAO a en outre incité les autorités camerounaises à affronter l'aménagement des mangroves au niveau des politiques en les aidant à élaborer des stratégies pour l'utilisation durable des mangroves en coopération avec les communautés qui en dépendent pour vivre.

Notons également les actions la Fondation Internationale pour la Science (FIS) qui a contribué à la réalisation de la carte thématique des mangroves de l'estuaire du Rio del Rey (Cameroun) par photo-interprétation et SIG en accordant des bourses de recherche à des chercheurs camerounais.

A coté de ces actions concrètes, se situent plusieurs autres menées par plusieurs autres organismes internationaux à l'instar de la Banque Mondiale, l'union mondiale pour la nature (IUCN), l'organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), le World wide fund for nature (WWF), l'international waterfowl and wetlands research bureau (IWRB) et l'international society for mangrove ecosystems (ISME) pour ne citer que ceux là.

b- Actions de la société civile Camerounaise

Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) nationales travers leurs différents programmes et projets de conservation et de gestion durable de la biodiversité, des ressources naturelles et de réduction de la pauvreté contribuent efficacement à protéger la mangrove. Quelques unes des actions des ONG sont

La Cameroon Environnemental Watch (C.E.W) qui a en 2007 mené un programme intitulé pleins feux sur la mangrove qui à consister en une sensibilisation en masse dans des lycées, des universités ainsi que sur le terrain sur une meilleure connaissance de l'écosystème mangrove et son importante. Il s'est également agit de mise en pépinières des propagules, fruits des palétuviers.

La Cameroon Wildlife Conservation Society » (CWCS), qui est chargée de la protection de la réserve naturelle de Douala-Edéa qui à collaboré avec la FAO dans le projet gestion participative de la diversité biologique des écosystèmes de mangroves au Cameroun au cours duquel elle a introduit à Yoyo des fours améliorés pour réduire la consommation du bois. À coté de celles-ci, plusieurs autres ONG veillent sur la mangrove au Cameroun à l'instar de l'Association pour la Protection des Ecosystèmes Marins, Côtiers et des zones humides (APEMC), l'Associations de Lutte Pour La Protection l'Environnement (ALPPE), l'Organisation des Droits de l'Homme et de la Protection de l'Environnement (ODHPE) et la liste est loin d'être exhaustive.

Ces ONG sont non seulement actives sur le terrain, mais elles tirent constamment la sonnette d'alarme pour signaler les abus et les dérives mais également pour rappeler le gouvernement à l'ordre en ce qui concerne l'application des lois. 

Afin de coordonner leurs actions, la société civile représentée par toutes les ONG qui s'intéressent de près ou de loin à la mangrove et les organes gouvernementales en charge des mangroves se sont retrouvés à Edéa le 25 janvier 2005 et Réseau Camerounais de la Mangrove (R.C.M) qui par la suite a adhérer au Réseau Africain de la Mangrove (R.A.M).ce réseau a pour objectif global la conservation, la gestion et l'exploitation durable des ressources floristiques et fauniques des mangroves en vue de répondre aux besoins locaux et nationaux des générations présentes et futures. A coté de cet objectif global, on trouve plusieurs objectifs spécifiques à savoir :

-Renforcer les capacités institutionnelles et techniques du réseau et de ses membres ;

-Promouvoir et valoriser la recherche dans les écosystèmes de mangrove;

-Renforcer les capacités des différentes parties prenantes impliquées aux pratiques de gestion durable ;

-Réhabiliter les écosystèmes de mangrove endommagés ;

-Former les membres des communautés locales cibles aux activités génératrices de revenus ;

-Créer et équiper un centre de ressources en mangrove;

-Entreprendre un lobbying actif pour la signature des conventions et la mise en place d'une législation appropriée pour une gestion durable des mangroves.

Au vu de tout ceci, force est de constater que la mangrove au Cameroun est sérieusement prise en compte et que son avenir préoccupe toute l'ensemble de la société camerounaise et c'est dans le souci de la préserver qu'est né le R.C.M

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle