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L'impact des analyses génétiques sur la Justice congolaise

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par Josette Baongela Likila
Université de Kinshasa - Graduat 2009
  

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CONCLUSION

Nous avons constaté que tous les hommes sont différents et que cette différence visible trouve son origine dans le programme génétique inscrit dans nos chromosomes.

Seules quelques cellules du corps humain suffisent à nous identifier, car elles abritent toutes (à l'exception des globules rouges), dans leur noyau une molécule d'acide désoxyribonucléique (ADN) qui correspond au code génétique de chacun.

L'ADN ou l'acide désoxyribonucléique est une longue molécule à double chaîne qui ressemble à l'échelle de corde entortillée ou à une double hélice. Parfois appelé le modèle codé de la vie. L'ADN est l'élément constituant fondamental des caractéristiques génétiques d'une personne. Lorsque le sperme et l'ovule s'unissent, l'ADN de chaque parent se combine en quantité égale.

L'ADN est présent dans pratiquement tous les tissus du corps humain. L'ADN qui se trouve dans notre sang est le même que celui qui se trouve dans les cellules de notre peau, notre salive et la racine de nos cheveux.

L'ADN est un puissant outil pour établir l'identité des personnes parce qu'il est très distinctif. A l'exception des jumeaux identiques, l'ADN de chaque personne est différent et unique.

Grace à la technologie moderne, il est possible d'extraire de l'ADN d'une personne à partir d'un petit échantillon de substances corporelles, comme quelques gouttes de sang. L'analyse de cet échantillon permet de créer un profil d'identification génétique pouvant servir à établir l'identité d'une personne.

Un profil d'identification génétique connu, obtenu à partir d'un échantillon de substances corporelles, peut être comparé à un autre profil génétique inconnu obtenu à partir d'un autre échantillon : si les deux profils correspondent, c'est que les deux échantillons proviennent de la même personne ; dans le cas contraire les échantillons proviennent des personnes différentes.

Le domaine des traces biologiques indiciaires a donné lieu à des recherches intensives au cours de ces dernières décennies afin de trouver, dans les traces de sang ou de sperme, dans les cheveux ou dans d'autres échantillons biologiques, des caractéristiques individuelles spécifiques qui renferment un potentiel de différenciation assez grand, tout en étant suffisamment stables par rapport aux influences environnementales auxquelles ces traces, de par leur nature, peuvent être exposées.

Jusqu'au milieu des années 80, la criminalistique avait essentiellement recours à l'analyse de substances faisant partie des groupes sanguins et des polymorphismes enzymatiques et protéiques.

En effet l'analyse génétique à des fins médico légales dans l'élucidation de crime est tout aussi révolutionnaire que l'introduction, il y a plus d'un siècle, des empreintes digitales comme élément de preuve devant les tribunaux.

Les performances étaient médiocres du fait, notamment, de la nature des échantillons biologiques à analyser et ne permettaient pas d'identifier une personne avec certitude.

Une étape décisive a été franchie en 1985 grâce à l'introduction d'une technique d'analyse de l'ADN, développée par Alec JEFFREYS et ses collaborateurs : elle permet d'établir, à partir du patrimoine génétique, une combinaison alphanumérique individuelle spécifique.

Les éléments de preuve à caractère génétique se révèlent un des outils les plus puissants à la disposition des tribunaux et des organismes chargés de l'application de la loi.

L'activité policière a particulièrement profité de ces découvertes scientifiques, notamment dans le domaine criminel.

La criminalistique est la branche de la science sur laquelle sont fondées les techniques d'identification des individus et de recherche de preuves matérielles. 

Les méthodes de la police scientifique en découlent et ont tiré d'immenses bénéfices des progrès scientifiques et techniques au cours des deux derniers siècles.

En effet nous laissons nos empreintes un peu partout lors d'un crime. Ainsi pour une enquête judiciaire visant à trouver un coupable, des policiers prélèvent des empreintes sur les lieux du crimes, et un spécialiste, le technicien de la scène de crime, armés des gants, des scalpels, de coton tige, et autres petits matériels relève tout ce qui est susceptible de contenir de l'ADN.

Il en est ainsi, par exemple, de la recherche et de l'identification des personnes à partir d'indices divers, de la caractérisation sur les scènes de crimes de traces biologiques ou chimiques, même les plus infimes, ou encore de l'établissement de la date du décès lors de la découverte d'un cadavre.

L'identification par analyses génétiques est un très bon indicateur lors d'un procès.

Nous avons démontré l'aspect positif et l'importante preuve qu'elle offre aux chercheurs de la vérité lors de l'élucidation d'un crime.

L'un des grands avantages de la technologie des empreintes génétiques est qu'elle est fondée sur une démarche scientifique objective

Au terme de cette étude, le jugement que nous portons sur l'Impact des analyses génétiques dans leurs applications judiciaires en République Démocratique du Congo s'avère nettement positif.

Rien ne permet de mettre en doute la validité d'un dispositif qui met à la disposition des juges un outil d'investigation efficace qui doit être manié par des techniciens compétents.

Nous avons constaté que la molécule d'ADN est très stable et peut résister à des changements environnementaux considérables, ce qui permet aux experts judiciaires d'obtenir des nouvelles informations à partir d'anciennes preuves biologiques ou d'établir des données significatives à partir d'échantillons fortement décomposées.

Nous avons démontré aussi que la stabilité de la molécule combinée aux caractéristiques distinctives de l'ADN de chaque personne, ainsi que la précision des techniques d'analyse d'ADN, font de cette technique d'identification humaine un élément vital lors de l'enquête préparatoire et de l'enquête judiciaire en République Démocratique du Congo.

Aussi les recommandations que nous formulons ci-après ne doivent-elles pas être interprétées comme une mise en cause du système, dans ses conditions actuelles de fonctionnement.

Recommandations

1 Légiférer les analyses génétiques comme élément de preuve

- Il convient d'adopter une législation comme c'est le cas dans bon nombre des pays occidentaux (en prenant le canada comme exemple avec la loi du 10 décembre 1998 sur l'identification par les analyses génétiques) pour rendre cette technique légale et lui donner une place de choix dans l'enquête judiciaire.

- Compétence devrait être donnée aux experts pour la mise sous scellés définitive des traces indiciaires afin d'éviter les problèmes d'encombrement, soit en leur conférant la qualité d'OPJ, soit en dérogeant sur ce point aux règles fixées par le Code de procédure pénale dans son article 2.

2. la création d'une banque des données

Il serait souhaitable que les résultats des analyses effectuées soient conservés dans une banque des données pour des éventuelles comparaisons et une éventuelle liste des criminels.

Les profils génétiques et les prélèvements de substances corporelles devront être conservés dans la banque de données pendant une période indéterminée, ce qui permettra de traiter les données selon les nouvelles technologies sans devoir obtenir de nouveaux échantillons, si les analyses initiales devenaient désuètes.

La banque des données génétiques devra se composer de deux fichiers de profils génétiques : un fichier criminalistique contenant des profils d'identification génétique établis à partir des substances corporelles trouvées sur les lieux d'un crime non résolus. Les renseignements se recouperont afin de jumeler les profils correspondants dans le système, ce qui permettra d'identifier les récidivistes. La banque aidera à établir des liens entre les divers secteurs de compétence de la police et à faciliter ainsi la résolution des cas et un fichier des condamnés contenant des profils d'identification génétiques établis à partir des substances corporelles prélevées sur des personnes ayant fait l'objet d'un mandat pour des comparaisons.

En effet la banque des données génétiques doit suivre des procédures rigoureuses afin de protéger la confidentialité, par conséquent les profils génétiques qu'elle contient ne peuvent servir qu'aux fins d'application de la loi. Cette banque devra être en parfaite relation avec le fichier de l'Etat civil, gardiens des identités des personnes et l'assurance juridique de l'identité d'une personne.

Il faudrait par conséquent cristallisé la banque des données dans le fichier de l'Etat civil.

La banque des données génétiques contribuera à l'administration de la justice en faisant en sorte d'accélérer l'identification des personnes qui commettent des crimes graves par les diverses autorités judiciaires, d'éliminer la suspicion à l'égard des personnes innocentes et enfin d'identifier les éventuels récidivistes.

3. Formation des personnels de police scientifique

- Une formation élémentaire sur la protection des scènes de crime devrait être dispensée à la police judiciaire congolaise.

- Les techniciens en identification criminelle devraient recevoir une formation spécifique, soumise à une révision périodique, sur les empreintes génétiques.

- La création d'un institut de sciences forensiques permettrant de dispenser une formation supérieure de criminalistique aux magistrats, policiers et experts.

4 Création d'un service des analyses génétiques dans le laboratoire scientifique

- Il convient de mettre en place, en liaison avec les autres laboratoires internationaux, un service spécial qui traitera les traces génétiques trouvées sur les scènes de crimes et un système d'assurance qualité se référant à des normes internationales.

- Outre les techniques d'analyse et l'organisation des laboratoires, les normes de qualité devraient intégrer la formation des techniciens d'identification criminelle.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault