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La licence globale : réexamen d'une solution française abandonnées en droit français

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par Guillaume Lhuillier
Université Paris I Panthéon / La Sorbonne - Master 2 "Droit de l'Internet public" 2010
  

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II/ La difficulté de la perception numérique à l'heure de la reproduction massive des oeuvres de l'esprit sur Internet

À court terme, la construction de cet édifice de perception numérique n'est pas régentée que par des logiques purement économiques mais également par une stratégie d'<< image de marque >> et de << service rendu aux sociétaires >>. Ainsi la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique est tenue de montrer aux auteurs, ses sociétaires, qu'elle assure pleinement le contrôle de la diffusion de leurs oeuvres ; on imagine aisément que dans un contexte de téléchargement illégal de masse sur Internet, cette confiance que les auteurs place dans la SACEM est difficile à tenir.

Pour autant, il ne faut pas croire que les sociétés de gestion collective n'ont que des résultats négatifs sur leur bilan annuel : il existe quelques domaines comme celui de la téléphonie mobile, avec les fameuses sonneries payantes directement téléchargeables, où l'action des gestionnaires des droits est efficace, tout comme celui de musiques à la demande.

Le repérage des clients potentiels redevables des droits d'auteurs par les personnels de ces sociétés de gestion collective ne fait pas tout, encore faut-il les convaincre qu'ils doivent payer ; c'est d'autant plus laborieux dans un contexte où les arguments en faveur de la libre circulation des oeuvres sont très importants.

Le Département Reproduction Internet Médias joue donc constamment aux << pédagogues >> en faisant comprendre à l'interlocuteur la nécessité de rémunérer les auteurs et donc de rémunérer la SACEM qui les représente.

Jean-Samuel Beuscart explique de manière remarquable ce travail de longue haleine : << la
discussion portera, de façon plus négociable, sur la qualité commerciale ou non du site, sur

la rétroactivité des droits, etc. Le diffuseur de musique est alors qualifié comme destinataire de la règle de droit. Ce travail de requalification des utilisateurs de musique en clients se fait plus ou moins facilement selon leur familiarité avec le texte et les pratiques du droit d'auteur.67 ».

Finalement, le droit joue tout au plus un rôle d'impulsion, le petit déclic qui servira la plupart du temps d'argument décisif, étayé d'ailleurs par une jurisprudence abondante et abondant dans le sens de la SACEM pour une application stricte du droit d'auteur sur Internet.

SECTION 2 - Immatriculation des oeuvres et filtrage des réseaux peer-to-peer : une protection accrue des droits d'auteur

La question de la protection sur les fichiers numériques ainsi que celle du filtrage des réseaux sont fondamentales pour qui souhaiterait mettre en place un système de licence globale car ces aspects forment le point d'ancrage entre droits d'auteur et droit au respect de la vie privée. Pour des raisons évidentes, il ne peut y avoir de balance véritablement équitable tant celle-ci dépend de la politique menée qui décidera soit de se tourner vers une défense maximale des droits des auteurs, entraînant une limitation significative des libertés individuelles, soit vers une toute puissance laissée aux citoyens et consommateurs, diminuant ainsi énormément le champ de protection des auteurs sur leurs oeuvres.

L'immatriculation numérique des oeuvres apparaît aujourd'hui comme le nouvel enjeu du début des années 2010 en ce qu'elle satisfait aux exigences du droit moral (I), tandis que le traçage des internautes, bien que limitatif en matière de libertés individuelles, est indispensable pour dresser les statistiques des échanges sur les réseaux peer-to-peer et ainsi répartir de façon juste la rémunération entre auteurs et ayants droit (II).

67 Jean-Samuel Beuscart, « Faire payer des droits sur la musique en ligne ? », Terrains & Travaux, n°6, p. 81 à 100

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius