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La licence globale : réexamen d'une solution française abandonnées en droit français

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par Guillaume Lhuillier
Université Paris I Panthéon / La Sorbonne - Master 2 "Droit de l'Internet public" 2010
  

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- CONCLUSION -

La multiplication exponentielle des échanges d'oeuvres piratées sur Internet ainsi que le solide ancrage dans les moeurs du téléchargement de masse ont montré toutes les limites des législations françaises et européennes en matière de droit d'auteur. Le non-respect de ce dernier a atteint une telle ampleur que, même remis au goût du jour, l'encadrement juridique du téléchargement reste inapplicable ou tout du moins totalement contreproductif.

Cet enracinement de la pratique du téléchargement illégal, assimilable à du vol d'oeuvres culturelles, a atteint un stade tel que les réflexions se sont plus portées vers une refonte profonde de la notion de droit d'auteur par la mise en place d'une licence légale, autorisant le téléchargement en échange d'une petite compensation financière.

L'échec de cette idée, incompatible principalement avec le droit de l'Union Européenne et les accords internationaux, avait laissé présager un durcissement ou du moins un entêtement de la législation française, premièrement en matière de sanctions, matérialisées par la loi Hadopi, et, deuxièmement, en matière de verrouillages technologiques qui restent peu adaptés à la protection du droit d'auteur.

D'un point de vue personnel, je me trouve à la croisée des chemins et des avis sur la question de la licence globale : issu de la première << génération Internet », il est vrai que je réfléchis autant en matière d'achat légal sur Internet qu'en matière de téléchargement illégal d'oeuvres piratées quand l'offre légale ne satisfait pas mes attentes ; pour autant, je comprends de par ma qualité de musicien que la création est inestimable et ne pense donc pas qu'il faille balayer d'un revers de la main la juste rémunération d'un travail, d'une prestation, d'un talent, d'un don.

Si l'on reste dans le domaine exclusif de la musique, secteur sûrement le plus touché par le piratage sur Internet, je citerai cette maxime de Ram Samudrala, chercheur en biotechnologies et surtout musicien comme moi : << La musique est libre parce qu'on peut laisser ses amis l'écouter, la copier, la faire entendre à leurs amis, et ainsi de suite. Dans une acception plus radicale, la musique est totalement libre lorsqu'un autre musicien peut utiliser une création

préexistante comme point de départ pour sa propre création. C'est alors que la musique libre devient très intéressante. Et sans cette liberté, la créativité humaine ne peut vraisemblablement pas développer toutes ses capacités. ».

Au final, la réalité technique fait que le manque à gagner dans cette industrie comme dans d'autres ne pourra plus jamais être comblé, peu importe le niveau répressif mis en oeuvre. Internet est là et bien là, il faut donc maintenant s'en accommoder et trouver des solutions pour que la culture vive autrement. Cela passera donc probablement par un changement radical de nos modes de consommation de la création.

A ce titre, une « licence globale de l'offre légale » serait un bon moyen d'y parvenir. Et, s'il le faut, le législateur pourrait rendre cette licence obligatoire du moment que l'on possède une connexion Internet, sur le même mode d'exécution que la redevance télé.

Après tout, ne paye-t-on pas cette dernière alors que même que nous n'allumons pas systématiquement notre écran de télévision ?

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