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Le Bien chez Saint- Thomas d'Aquin

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par Vivien Hoch
Institut catholique de Paris - Licence 2008
  

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b) Statut de la créature raisonnable : son autonomie

Parmis la création toute entière, l'homme est donc considéré comme une créature raisonnable à laquelle est imprimée intrinsèquement la fin dernière de remonter à Dieu ; de plus, l'homme "porte la ressemblance et représente l'image de Dieu" (Contra gentiles, I. III, cap. 1), ce qui le rend capable de se diriger librement vers les fins qui lui semble les meilleures et d'utiliser les moyens qui lui semble les plus appropriés. Nous retrouvons ici toute une philosophie morale de la responsabilité en tant que libre finalité, très marquante dans l'oeuvre entière de l'Aquinate ; on retrouve cette thèse déclinée sous la forme de l'autonomie des réalités terrestres. Etre autonome, c'est se donner des lois (autos-nomos en Grec). Ainsi l'homme doit se dicter des lois à lui-même, mais ces lois se situent à un niveau comportemental : ce sont des lois qui doivent permettre d'utiliser les bons moyens pour arriver à une bonne fin. On pré-conçoit dès lors très rapidement deux des statuts du bien pour l'homme : il caractérise ce qui est le mieux adapté à la réalisation d'une fin et la pertinence de cette fin par rapport à la nature humaine. C'est donc toute la question de l'agir selon la nature humaine en vue d'une fin propre à la nature humaine. Cette créature raisonnable qu'est l'homme se retrouve donc plongée avec ses responsabilités dans une nature ordonnée par une Intelligence supérieure : c'est dire qu'il s'agit alors pour l'homme de se maintenir dans l'ordre naturel des choses, et que la question principale de la morale se résume à adapter ses actes et ses fins à cet ordre. Le bien, dans son sens objectif, prend cette dimension de réalité qui permet l'adaptation de l'homme à sa nature et à sa destinée surnaturelle : sera bien tout ce qui permet à l'homme d'assumer son humanité propre et sa condition de créature.

c) L'analogie de l'être

Cet ordre des choses n'est pas horizontal, c'est-à-dire organisé de façon fluminale, où toutes les choses, bien que différentes, se valent toutefois au regard du critère final qu'est Dieu, mais vertical, c'est-à-dire hierarchisé intrinsèquement vers Dieu car le monde se tient dans une dynamique métaphysique que l'on a précédemment qualifié d'exitus reditus. Mais parler du monde en tant que création, c'est traiter du concept d'être : c'est donc l'être même des choses qui est dans cette dynamique ordonnée et hiérarchisée verticalement. Et de par le fait même que Dieu a en quelque sorte orienté le monde vers Lui, l'être se constitue ontologiquement d'autant plus qu'il se rapproche de Dieu ; on ne peut donc pas considérer l'être comme une notion univoque, c'est-à-dire pareille en toutes choses. Mais on ne peut non plus considérer l'être comme une notion équivoque, puisque l'être est véritablement commun à tous les êtres. C'est alors qu'en vertu de cet ordre divin des êtres et de leur hiérarchie intrinsèque, il faut le considérer comme une notion analogue (analogus), c'est-à-dire que l'être se réalise dans la substance et dans l'accident selon des modes différents car proportionnés intrinsèquement dans les êtres à divers degrés ontologiques selon la diversité des ces êtres. Ainsi des réalités différentes entre elles par leur essence donnent pourtant lieu à une même appellation. Nous avons ainsi décrit la véritable clef de voute de la métaphysique de Saint Thomas d'Aquin, indispensable pour comprendre ci-après la notion de Bien comme notion transcendantale : cette "clef de voûte" est l'analogie de l'être3(*).

* 3 L'analogie de l'être n'est pas à confondre avec l'analogie métaphorique des notions équivoques ; c'est pourquoi l'on précise habituellement qu'il s'agit d'une analogie de proportionnalité.

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