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La mécanique statistique des membranes biologiques confinées

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par Khalid EL HASNAOUI
Faculté des sciences Ben M'Sik Casablanca - Thèse de doctorat  2011
  

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6.4 Vésicules isolées.

D'entrée de jeu, nous rappelons que la forme d'équilibre des vésicules peut être déterminée en utilisant les techniques de la Géométrie Différentielles.

Une vésicule est formée par deux monocouches adjacentes (interne et externe). A leur tour, ces feuillets sont formés de molécules amphiphiles. Naturellement, celles-ci diffusent en permanence avec les molécules du milieu aqueux entourant la membrane. Une telle diffusion provoque des variations thermiques (ondulations) de la membrane. Cela veut dire que le dernière subit des variations autour d'une configuration

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 136

F = 2 f (2C)2 dA + êG f KdA + fãdA + p f dV . (5.48)

d'équilibre.

Considérons une biomembrane à topologie arbitraire. Un point de cette membrane (surface) peut être décrit par deux coordonnées locaux (u1, u2). A chaque point de la surface, il existe deux courbures particulières (minimale et maximale), appelé courbures principales à la surface [9], notées C1 = 1/R1 et C2 = 1/R2. Les quantités R1 et R2 sont les rayons de courbure principaux. Avec ces courbures principales, l'on construit deux invariants, qui sont la courbure moyenne

1

C = 2 (C1 + C2) , (5.46)

et la courbure Gaussienne

K = C1C2 . (5.47)

L'on a besoin d'un bon modèle, qui permet de comprendre les propriétés géométriques et physiques des biomembranes. Le modèle largement accepté est ce lui du fluide mosaïque, proposé par Singer et Nicholson, en 1972 [10]. Ce modèle consiste à considérer la membrane de la cellule comme une bicouche lipidique, où les molécules de lipide peuvent diffuser librement sur la surface de la membrane fluide, alors que les protéines et autres molécules amphiphiles sont enfoncées dans les deux feuillets de la bicouche lipidique. Nous rappelons que les propriétés élastiques des biomem-branes en bicouche ont été étudiées, pour la première fois, par Helfrich, en 1973 [8]. L'auteur proposa l'énergie libre de courbure (sans impuretés) suivante

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 137

Ici, dA désigne l'élément de surface sur la membrane, et V est le volume délimité par la bicouche lipidique. Dans la définition précédente, ê est la constante de rigidité de courbure, qui contrôle l'amplitude des fluctuations thermiques de la membrane, du fait qu'elle contient tous les détails microscopiques de la bicouche, à savoir la rigidité et la longueur des chaînes carbonées hydrophobes, la nature des interactions entre têtes polaires, etc. D'ailleurs, les valeurs typiques de ce module varient de quelques kBT, pour les membranes les plus souples, à quelques dizaines de kBT, pour les membranes les plus rigides. La valeur de ê dépend naturellement de la nature des molécules de lipide formant la bicouche. Dans la définition (5.48), êG est le module élastique de Gauss, -y est la tension de surface, et p est la différence de pressions entre les faces extérieure et intérieure de la vésicule. Un calcul variationnel, de premier ordre, donne l'équation de forme d'équilibre des vésicules [11]

p - 2-yC + 4êC (C2 - K) + êV2 (2C) = 0 , (5.49)

avec l'opérateur de Laplace-Bertlami (de surface)

V2 = 1

N/g

a ~N/ggij a ~ , (5.49a)

aui auj

gij est le tenseur métrique sur la surface, et g = det (gij) est son déterminant. Pour des vésicules ouvertes ou fermées avec une ligne de tension, l'équation différentielle locale (5.49) doit être complétée par des conditions aux limites additionnelles que nous n'écrivons pas [12]. L'équation précédente a trois solutions analytiques, qui correspondent à une sphère [11], au tore-N/2 [13 - 16], et au disque biconcave [17].

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 138

~F ? F #177; kBT öCdA . (5.52)

Pour le cas cylindrique (vésicules tubulaires), l'une des deux courbures principales est nulle, et l'on a

1

C = - K = 0 , (5.50)
R

où R est le rayon du cylindre. Si nous ignorons la condition aux frontières (supposition valable pour les très longs tubes), la solution constante de l'équation (5.49) est

4ê\ 1/3

H = 2( I

p

(5.51)

où H est le diamètre à l'équilibre. Nous avons négligé la tension de surface et la contribution provenant de la courbure spontanée, pour avoir une expression simplifiée du diamètre à l'équilibre.

La relation précédente a de sens tant que la différence de pressions est plus petite qu'une valeur critique pc, donnée par [54] : pc ~ ê/R3. Cette dernière est de 1 à 2Pa. La signification de la pression critique est qu'au-delà de pc, la vésicule est instable. Cela implique que le diamètre à l'équilibre doit être plus grand qu'une valeur critique Hc = 2 (4ê/pc)1/3.

Maintenant, nous supposons que la vésicule fermée est immergée dans un milieu aqueux trouble, c'est-à-dire renfermant des impuretés attractives ou répulsives. Habituellement, on prend en considération la présence des impuretés, par l'ajout d'un terme en couplant leur fraction volumique, ö, et la courbure moyenne C de la membrane, à l'énergie libre précédente F, c'est-à-dire

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 139

Le signe positif est pour des impuretés attractives, et le signe négatif pour les répulsives. La nouvelle énergie libre est alors

F = 2 f (2C + 2Co)2 dA + êG fKdA + f "-ãdA + p f dV , (5.53)

avec la notation

Co = kBT ö (5.54)

4ê , "-ã = ã - 2êC2 o .

Alors, les impuretés produisent une courbure spontanée.. Cela veut dire que celles-ci donnent lieu à une asymétrie de la vésicule, quand sa membrane est traversée. De plus, ces impuretés renormalisent additivement le coefficient de tension interfaciale. La minimisation de la nouvelle énergie libre donne

p - 2"-ãC + ê (2C + Co) (2C2 #177; CoC - 2K) + êv2 (2C) = 0 . (5.55)

Pour une vésicule sphérique, nous trouvons que la solution est

2

ö2

R = 2 (2ã2 + (kBT)2 16r~1 + 2kBTöp + 2ã + (kBT)2 16ê . (5.56)

p /

Pour une fraction volumique très faible, c'est-à-dire ö << 1, nous trouvons, au premier ordre, que

R Ro

= 1 + pgB2 ö + C) (ö2) (5.57)

ã

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 140

ou encore

~~~~

R - Ro

~~~~

? pkB2 0 . (5.58)

8'y

Ro

membrane immergée dans un milieu aqueux, qui est imprégné par de petites impu-

Les signes + et - sont pour impuretés attractives et répulsives, respectivement. Ici Ro = 2'y/p désigne le rayon à l'équilibre d'une vésicule en l'absence d'impuretés. Les résultats ci-dessus appellent les remarques suivantes.

En premier lieu, comme il se doit, le rayon d'équilibre de la vésicule augmente avec la fraction volumique d'impuretés, lorsqu'elles sont attractives. Cela signifie que la vésicule est gonflée, mais son rayon reste proche du rayon non perturbé Ro, tant que la fraction volumique d'impuretés est très faible. Pour les impuretés répulsives, toutefois, l'on assiste à l'effondrement de la vésicule.

En second lieu, la formule (5.57) n'a de sens que lorsque la fraction volumique 0 est inférieure à un certain seuil 0* = 8'y2/kBTp. Celle-ci doit être naturellement faible devant l'unité. Cela implique que la tension de surface ne doit pas dépasser !une certaine valeur typique 'y* = kBTp/8.

Enfin, à une fraction de volume fixée 0 < 0*, la formule (5.58) peut être utilisée pour estimer la valeur expérimentale du rapport p/'y2, par une simple mesure des rayons d'équilibre R (avec impuretés) et Ro (sans impuretés).

Le paragraphe suivant sera consacré à l'étude des phases lamellaires, constituées de deux bicouches lipidiques parallèles.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote