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De la nécessité de la renaissance de la RDC face à  l'impératif de la recomposition stratégique africaine et globale post-blocs

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par Rossy MUKENDI TSHIMANGA
Université pédagogique nationale (RDC) - Licence en relations internationales 2008
  

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D. Le retrait des forces onusiennes et l'autonomisation stratégique de l'Etat

La présence des forces étrangères sur le territoire congolais dans le cadre onusien aura été nécessaire durant toutes ces années de guerre mais cela n'enlève en rien son caractère d'ingérence. Plusieurs analystes ont estimé que, dans un pays où l'autorité de l'Etat a cessé d'exister depuis des années, il était logique et même criminel, de continuer à brandir le droit de « non ingérence » dans les affaires intérieures d'un Etat. André Kabanda Kana a estimé, pour sa part, qu'en l'absence d'une armée propre capable de défendre les frontières du pays des agressions extérieures et sa population, il devenait urgent de mettre à la disposition de la Rdc une force internationale dans le cadre de l'ONU (comme la Monuc) suffisamment équipé en hommes et en matériels, cela permettra l'instauration de la paix, en ordonnant le retrait effectif et définitif de toutes les troupes étrangères, et en procédant au désarmement de toutes les forces négatives et autres milices qui opèrent sur le territoire congolais et dans son voisinage85(*).

Cette analyse surestime les capacités de la mission onusienne. L'auteur semble complètement ignorer le caractère impartial et volontariste de toute mission de paix. L'ONU dans son rôle de maintien de paix qui autorise l'ingérence militaro humanitaire n'a pas pour mission de résoudre la crise mais plutôt d'obtenir une cessation des hostilités et de faciliter les conditions de négociation ou de dialogue entre les belligérants. Toute action militaire sans perspective politique même dans le cadre onusien est condamnée à l'échec. Ce sont donc les parties en belligérance qui doivent faire preuve de disponibilité, de souplesse et de volonté pour un retour définitif de la paix dans le pays. La paix est donc une solution localement inventée avec l'accompagnement de la communauté internationale.

L'armée onusienne qui n'a pas vocation à faire la guerre, n'offre aucune garantie pour la défense du territoire congolais ainsi que pour la sécurisation de sa population. Sa présence n'est pas en plus dissuasive car même dans les zones où les casques bleus sont massivement déployés, les forces négatives continuent à opérer et à commettre des exactions, des viols et plusieurs autres crimes sur les populations civiles. Le rempart de la Monuc n'est pas fiable dans tous les cas.

Nous ne récusons pas ici les multiples actions salvatrices menées par la mission onusienne dans divers secteurs de la vie nationale (politique, économique, sécuritaire, humanitaire...), mais nous craignons simplement que le flou qui règne autour de son rôle dans la crise se révèle fatal et que sa présence prolongée ne serve de prétexte aux dirigeants congolais pour ne pas parfaire la reforme du secteur de sécurité en cours. Car, plus l'horizon du retrait des troupes onusiennes se prolongera, plus le processus de reforme du secteur de sécurité va patauger. La Monuc se présente désormais comme un opium interdisant la constitution d'une armée congolaise moderne et crédible.

Le départ de la Monuc serait en effet plus bénéfique que son maintien intemporel. Mais il ne faudrait pas y aller dans la précipitation et la brutalité ; l'échéance de ce retrait définitif devrait, à notre avis, correspondre avec celle retenus pour l'atteinte des Objectifs du Millénaires pour le développement, soit en 2015. Temps que les dirigeants congolais devraient capitaliser en accélérant et consolidant la réforme du secteur de sécurité lancée depuis 2004.

L'autonomisation stratégique de la Rdc n'est possible que par un recours exclusif à une armée des citoyens bien formée, bien traitée et bien équipée au service de la politique de défense et de sécurité décidée par les dirigeants politiques ainsi que des ambitions géopolitiques sous régionales et régionales. Toute présence militaire étrangère sur le territoire congolais même agissant pour le compte du gouvernement congolais est synonyme de dépendance, de dépréciation de la souveraineté nationale.

Les congolais ne doivent pas avoir peur du lendemain mais plutôt se munir d'espérance pour mieux négocier les virages qui mènent à sa rencontre. Et les crises qui sévissent dans le pays ne devraient pas essentiellement être regardées comme vicieuses, elles pourraient grandement aussi contribuer à rendre les congolais beaucoup plus responsable de leur destin. Car, c'est en faisant l'expérience de l'échec qu'un peuple trouve des orientations nouvelles dans la définition d'un avenir meilleur et plus sûr.

* 85 Kabanda Kana A, L'interminable crise du Congo-Kinshasa, L'Harmattan, Paris, 2005, p228

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