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Le dialogue social territorial, outil de performance socio-économique. Comment améliorer ces instances de discussion et mobiliser les acteurs ?

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par Maxime MOREAU
Université de Poitiers ( France ) - Master 2 droit et développement de l'économie sociale et solidaire 2013
  

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4.3 MENACES

Le développement du DST implique deux menaces principales qui freinent l'implication des syndicats dans ces instances de dialogue. D'une part, la surabondance des structures de DST qui pose des problèmes de crédibilité. D'autre part, le risque de voir le DST, à la portée parfois floue, prendre trop d'importance par rapport à la négociation collective traditionnelle qui produit les normes reconnues de travail et d'emploi.

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4.3.a L'IMPLICATION SYNDICALE FREINEE PAR L'ABONDANCE DES LIEUX DE DST

La surabondance des lieux de DST freine l'implication des syndicats.

Nous l'avons déjà évoqué, les organisations syndicales manquent de moyens et assurent difficilement le partage des travaux des mandatés dans les lieux de DST. Ainsi, les syndicats peinent à valoriser le travail fait dans ces structures de DST. En priorité, le risque est de voir la base des militants des organisations ne pas comprendre l'intérêt de siéger et de s'investir dans ces lieux. Il peut alors s'opérer une scission entre les mandatés qui ont des responsabilités au niveau régional et départemental82. C'est ainsi que le CESE dans son rapport sur le DST met en garde contre la tendance à opposer la négociation de branche et l'interprofessionnel territorial. Ce que Jacques Perrat complète lorsqu'il exprime que ces projets de dialogue sur les territoires posent «de réels problèmes de redéfinition des responsabilités et des légitimités et instaure une coupure grandissante entre ceux qui, au niveau régional, doivent se faire porteurs de projets de développement et ceux qui, dans l'entreprise, doivent gérer au quotidien les restructurations et les plans sociaux »83.

La pléthore d'instances territoriales est également pointée du doigt par le CESE car elle crée un millefeuille d'institutions dont les compétences se recoupent. Ce manque de clarté ne joue pas en la faveur d'une crédibilisation du DST. Même si le dialogue social est un principe réaffirmé par les récents gouvernements et que l'échelon infranational est reconnu, il semble nécessaire d'éclaircir les compétences et missions des structures afin de valoriser l'action syndicale en ces lieux.

4.3.b LE FLOU ENTOURANT LE DIALOGUE SOCIAL TERRITORIAL

Un deuxième risque pour les syndicats peut les freiner à s'engager. Le DST a une portée floue qui pourrait fragiliser le rôle des syndicats dans la production de règles et de normes.

Le DST bouscule le rôle traditionnel des syndicats qui est celui du dialogue social classique. Il se manifeste par la signature d'accords collectifs et de normes. Or, le DST fait apparaître un autre mode de travail pour d'autres finalités. Il en ressort que les syndicats sont amenés à à adopter des positions assez fragiles dans les structures de DST. Cette fragilité se manifeste par les fruits du DST, que sont les chartes, avis, positions communes, ou engagements réciproques, dont la consistance juridique et l'impact sur les politiques publiques sont parfois très flous.

Les travaux issus des lieux de DST produisent de la norme bien plus informelle. Cela entraine une certaine méfiance de la part des organisations syndicales, surtout si le DST vient empiéter sur la négociation collective traditionnelle. Pour Jacques Perrat, cette montée des « arrangements » implique la nécessité de clarifier les compétences des structures de DST et de les articuler avec les formes classiques de négociation collective. Le rapport du CESE pointe ainsi la faiblesse du cadre juridique entourant les lieux de DST. Cette insécurité contribue à freiner l'engagement des partenaires sociaux.

De plus, la volonté même d'intégrer les partenaires sociaux de manière effective dans les projets de DST n'est pas garantie. Ainsi, Annette Jobert pointe le fait que la participation des syndicats « se limite (souvent) à la phase de diagnostic de la situation, les capacités

82 Ce sont souvent les permanents et les mandatés des union régionales et départementales qui représentent leur organisations dans les structures de DST.

83 Jacques Perrat (2007), « Appropriation syndicale des enjeux territoriaux : la question nodale du rapport firme/territoire », La Revue de l'IRES, n°54, 2007.

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d'expertise et plus largement les ressources (financières et autres) étant inégalement réparties au sein du territoire » (Jobert, 2009).

Ainsi, les menaces pesant sur la crédibilité du DST peuvent placer les partenaires sociaux sur une pente savonneuse. Il n'empêche que ce nouveau type de dialogue entre organisations d'employeurs et de salariés est porteur de promesse car il pourrait bien renforcer, à termes, le poids et l'impact dans les systèmes de régulation socio-économique en France et sur les territoires.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry