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L'entente de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles entre la France et le Québec à  travers le prisme des barrières institutionnelles et de la théorie de l'offre individuelle de travail l'exemple des avocats et des infirmières

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par Paul Levesque
Université Laval (Québec - Canada)  - Maitrise en Science-Politique 2013
  

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2. L'importance des conditions socio-économiques lors de la migration

Si la difficulté des démarches à entreprendre est un élément important dans la décision d'immigrer, les facteurs socio-économiques semblent l'être tout autant. Les différents auteurs qui s'intéressent à l'immigration identifient l'amélioration des conditions de vie comme un des éléments essentiels dans la migration de pays « en voie de développement » vers des pays « développés » (Jayet, 2001 ; Docquier et Rapoport, 2007 ; Baude, 2008 ; Ambrosini, 2010 ; OIM, 2008). Même la définition donnée à l'immigration économique par l'OIM suppose que l'immigrant quitte « son lieu de résidence habituelle pour s'installer hors de son pays d'origine dans l'espoir d'améliorer sa qualité de vie » (OIM, 2008 : 531). Or nous sommes en présence d'une immigration différente puisqu'elle concerne deux pays qui ont des niveaux de vie relativement similaires. Est-il possible que les migrants économiques entre pays « développés » et occidentaux aient des attentes et des raisons d'immigrer différentes ? Si on part du postulat, que les flux d'immigration économique entre pays « développés » et occidentaux sont poussés par d'autres raisons que la simple amélioration des conditions socio-économiques, alors les flux migratoires résultant de l'Entente ne devraient pas forcément aller dans la direction où les conditions économiques sont les plus élevées. À l'inverse, si les flux vont là où elles sont les plus intéressantes on pourra présumer qu'il

27 Projet de loi autorisant la ratification de l'accord entre la République française et la République fédérale d'Allemagne instituant un régime matrimonial optionnel de la participation aux acquêts.

28 ibid

29Ambassade de France en Tunisie, http://www.ambassadefrance-tn.org/La-communaute-francaise-de-Tunisie

30 Office des Tunisiens à l'Étranger, http://www.ote.nat.tn/index.php?id=78

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n'y a pas de différence entre l'immigration des pays « en voie de développement» vers les pays « développés » et l'immigration entre pays occidentaux.

3. Théorie de l'offre individuelle de travail

Par ailleurs, nous sommes face à des migrants qui individuellement proposent leurs « services », donc nous nous appuierons sur la théorie de l'offre individuelle de travail développé par Jevons (1872). L'offre individuelle postule que le temps de travail qu'un individu est prêt à fournir pour un salaire donné « correspond à l'optimisation de ses préférences personnelles » (Vercherand, 2006 : 66). Un individu travaille jusqu'au « point où l'utilité marginale de son travail tend à être surpassée par sa désutilité marginale : c'est à dire jusqu'à ce que l'utilité, en terme de revenu et autres satisfactions, d'une heure de travail en plus devienne inférieure à son coût, en terme de fatigue et de loisirs sacrifiés » (ibid, 66). L'individu est donc toujours à la recherche de possibilité afin de maximiser l'utilité marginale de son travail : gagner plus en travaillant autant, ou travailler moins en gagnant autant. Dans cette théorie les deux variables sont le salaire et le temps de travail.

Dans le cas qui nous intéresse, nous ne rentrerons donc pas dans un comparatif global France-Québec qui intégrerait le taux de chômage général, la vigueur économique ou encore la qualité des systèmes de santé et d'éducation. Nous nous limiterons à une analyse des deux professions afin d'identifier des différences marquantes qui peuvent jouer un rôle d'attractivité ou au contraire de repoussoir.

Dans notre hypothèse H2, nous postulons que le temps de travail entre les deux pays ne varie pas ou peu, mais par contre que les revenus sont plus élevés au Québec. Comme, « l'utilité du travail dépend du taux de rémunération » par conséquent, les immigrants vers le Québec augmentent l'utilité marginale de leur travail, sans pour autant modifier la désutilité marginale qui est influencée par le temps de travail (ibid, 66). Cette théorie de l'offre explique, si elle est confirmée par notre étude de cas, l'asymétrie des flux

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d'immigrations au niveau des infirmières, mais aussi l'asymétrie qui existe dans la quasi-totalité des ARM au profit du Québec.

En revanche, comme cette asymétrie n'existe pas chez les avocats, c'est d'ailleurs pourquoi nous avons choisi cette profession, nous allons tenter d'identifier des raisons qui expliquent la similarité du flux. Est-il possible que les salaires soient plus proches que prévu où qu'il existe une différence importante en terme de nombre d'heure travaillé ?

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote