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L'entente de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles entre la France et le Québec à  travers le prisme des barrières institutionnelles et de la théorie de l'offre individuelle de travail l'exemple des avocats et des infirmières

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par Paul Levesque
Université Laval (Québec - Canada)  - Maitrise en Science-Politique 2013
  

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iv. Infirmière : une réalité si semblable ?

À première vue, on pourrait croire que les ressemblances entre les infirmières québécoises et françaises sont plus grandes, car elles vivent la même réalité au contact des malades, pourtant l'analyse laisse apparaitre des différences, principalement sur le plan institutionnel. Inévitablement, un des points communs est la féminisation de la profession qui atteint plus de 90 % dans les deux pays. Cette place des femmes dans les soins infirmiers s'explique pour des raisons historiques, et malgré une très légère hausse des hommes, la tendance lourde n'est pas au changement. Dans les deux systèmes de santés, il existe un manque chronique d'infirmière et les moyennes par habitant sont équivalentes18 (Barlet et Cavillon, 2010 et OIIQ, 2009). Les infirmières sont aussi, et de loin, la première profession de santé et c'est sur elles, en grande partie, que le système de santé est bâtie (Cohen, Pepin, Lamontagne et Duquette, 2002 : 294). Des deux côtés de l'Atlantique, les infirmières connaissent le plein emploi et elles sont particulièrement sujettes à exercer leur emploi à temps partiel. Au Québec, c'est 42,5 %19 des effectifs totaux qui travaille à temps partiel alors qu'en France 23 %20 travaillent à mi-temps.

Dans les deux systèmes, les infirmières s'opposent à certains changements que connaissent les systèmes de santés occidentaux et qui bouleverse leurs méthodes de travail. En effet, les administrations mettent en place le principe de flux tendu, créant une parcellisation des tâches. Ces changements impactent directement le coeur de leur travail : « l'attention aux problèmes personnels et sociaux du patient » (Acker, 2005 : 163 et 164). Le rapport d'autorité, par rapport au médecin, est aussi une question soulevée des deux côtés, car il existe encore des préjugés de supériorité ce qui entraine parfois une « mauvaise relation de travail entre les infirmières et les médecins » (Shields et Wilkins, 2006 : 71).

18 France : 822 pour 100 000 habitants - Québec : 850 pour 100 000 habitants

19 Tiré de Graphique 11 - Situation d'emploi des infirmières exerçant la profession au Québec, 2006-2007 et 2010-2011 (Marleau, 2011 : 28)

20 Tiré de Tableau 3 - Évolution de la part du travail à temps partiel selon l'âge des infirmiers salariés - (Barlet et Cavillon, 2010 : 15)

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Une des différences importantes réside dans l'organisation professionnelle et institutionnelle de la profession. Au Québec elle est très organisée et possède un réel poids politique. Par conséquent, la « profession d'infirmière québécoise [É] (statut de profession, code de déontologie, ordre des infirmières) a largement servi de référence » pour le mouvement infirmier français (Gardin, Grojean, 2006 : 105). L'importance de l'Ordre se traduit au Québec par l'obligation de réussir ses examens afin de devenir infirmière. Cette différence de poids et de place de l'institution explique, en partie, pourquoi au Québec les infirmières sont considérées comme une profession à part entière alors qu'en France le passage de métier à celui de profession est moins évident (Jouet le Pors, 2004 ; Broutelle, 2009). L'autre différence est l'existence d'une discipline universitaire propre aux soins infirmiers qui n'existe pas en France. Au Québec, les infirmières ont développé depuis déjà une vingtaine d'année une science indépendante des médecins ou autres protagonistes de la santé alors qu'en France l'université n'a pas encore ouvert ces portes aux soins infirmiers en tant que science.

Par ailleurs, à la différence de la France qui possède une seule formation d'infirmière, délivrée après trois ans d'étude supérieure, au Québec, il y a plusieurs types de formation d'infirmière. Actuellement, il y a deux formations dites de base avec soit l'obtention d'une technique en soins infirmiers délivrée par les Cégeps ou l'obtention d'un baccalauréat en soins infirmiers (Cohen, Pepin, Lamontagne et Duquette, 2002 : 157). Les infirmières québécoises peuvent ensuite poursuivre des études de cycles supérieurs (maitrise, doctorat). Ces quatre formations octroient des « grades » d'infirmières distincts tout en étant membre du même Ordre professionnel, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). Actuellement, il existe au Québec un débat important autour de la formation de base des infirmières puisque l'Ordre souhaite que l'obtention du baccalauréat deviennent obligatoire pour avoir le droit d'exercer.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille