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Les mécanismes offshores: entre optimisation et évasion fiscale

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par Nabil GRID
Université de Nice Sophia-Antipolis - Master 1 Droit Public parcours Fiscalité 2013
  

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Conclusion: Que répondre à la question suivante : Ouvrir un compte bancaire ou une société offshore est-il illégal ?

Le recours aux mécanismes fiscaux offshores permet donc bel et bien une optimisation fiscale des revenus ou bénéfices du contribuable qui en a recours. Cette faculté repose sur la licéité de l'opération car optimisation rime avec stratégie fiscale.

Mais la frontière entre l'optimisation fiscale et l'évasion fiscale est la problématique majeure à laquelle sera confrontée tout contribuable, pas uniquement dans le cadre de sa stratégie internationale mais dans la vie de tous les jours.

Le dicton célèbre veut que «La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres», cette expression est à la fois un précepte et un proverbe : il apprend à restreindre ses libertés en communauté, mais il est aussi utilisé pour mettre en garde contre tout abus de pouvoir.

Ainsi, le contribuable qui use de sa liberté d'établissement dans un pays à fiscalité privilégié pour maximiser ses profits et restreindre les charges fiscales auxquelles il est assujetti va nécessairement empiéter sur les intérêts de l'Etat qui se voit confronter à un assèchement des ressources. Les intérêts sont divergents car la fiscalité apparait comme étant être une richesse pour l'un et une charge pour l'autre, et en tant que juriste, nous savons que ce type de situations mène dans quasi-totalité des cas à des litiges.

La nécessité de résoudre ces questionnements relève des juges qui ont le pouvoir souverain d'interprétation des lois (dans le cadre de la théorie de l'abus de droit ou dans le cadre l'interprétation de la clause de sauvegarde de l'article 209B du CGI), mais elle relève aussi des institutions et des accords internationaux au premier rang desquels on citera l'OCDE et le GATT.

Cette étude était censée apportée une réponse à la question que le profane pouvait se poser : « est-ce qu'ouvrir une société offshore est licite ? » ou encore « est-ce que le fait d'avoir une compte bancaire offshore est illégal ? », on ne pourra malheureusement pas répondre soit par l'affirmative, soit par la négative en ce sens qu'il n'y a guère de réponse unique.

La réponse que nous pouvons apporter aujourd'hui est la suivante : les mécanismes fiscaux offshores génèrent des difficultés mettant en jeu des ordres juridiques de différents niveaux : national, européen et international. A chacun de ces trois niveaux il a été tenté d'apporter des solutions, certaines solutions étant plus rigides que d'autres. Ces solutions ont pris la couleur et la teinte des objectifs en fonction desquels elles ont été prises, par exemple, l'Administration fiscale française se fonde sur les articles 57, 238 A et 209 B pour conforter sa souveraineté nationale dans le cadre de la levée de l'impôt. Mais en même temps, elle reconnait au contribuable le droit et la possibilité de se défendre, on citera dès la clause de sauvegarde au III de l'article 209 B.

Tout est affaire de nuance, s'il est présent de telle nuance au niveau interne, de telles nuances n'iront qu'accru au fur et à mesure que l'on escalade la hiérarchie des ordres juridiques.

Au niveau européen, des solutions tentent d'être trouvées en commun, la spécificité de l'Union européenne c'est qu'elle est à la fois composée de pays qui luttent contre l'évasion fiscale et de pays qui fonde l'évasion fiscale. Récemment, a été adopté le texte relatif à la fiscalité de l'épargne, ce qui est un avancement.

Ce texte doit permettre d'étendre l'échange automatique d'informations fiscales aux versements effectués par des trusts ou des fondations et est une composante importante de l'arsenal de l'UE pour lutter contre l'évasion fiscale et le secret bancaire. "Cela fait longtemps que le Luxembourg avance vers une place bancaire transparente. Nous avons aujourd'hui confirmé que nous voulons aller dans cette direction", a affirmé M. Bettel.

Cette vision des choses nous fait constater que des solutions essayent d'être trouvées à chaque niveau, car c'est en multipliant les dispositions que l'on aboutit à un résultat. Ce résultat ne correspondra qu'à une limite du recours aux législations offshores mais n'aboutira jamais à une interdiction absolue de disposer d'un compte bancaire à l'étranger ou d'ouvrir une société dans le pays que l'on désire.

Cette vision n'est pas celle de l'Administration fiscale qui à son niveau désire uniquement lutter contre la fraude fiscale et le blanchiment d'argent.

Suite à nos recherches, on peut affirmer que l'on se dirige vers une répression des mécanismes fiscaux offshores, la répression se fait par l'incitation et la dissuasion.

En effet, il n'existe pas dans le code pénal français de disposition qui incrimine tout bonnement le fait d'user une législation fiscale d'un pays étranger en sa faveur, seul la qualification de blanchiment de capitaux est susceptible de s'appliquer ici, mais il n'est pas question de ce type de contribuable ici. En effet notre étude consistait avant tout à éclairer la distinction entre l'optimisation fiscale et la fraude fiscale dans le cadre du recours aux législations fiscales offshores.

Le premier degré de répression est relatif aux prérogatives de l'Administration fiscale dans le cadre de la procédure d'enquête fiscale il en résulte que l'Administration fiscale a mis en place un arsenal complet pour traquer toute dérive financière, s'ajoute à cela la multitude d'accords d'échanges d'informations.

Le second degré est celui des articles 57, 238 A et 209 B qui vont lui permettre de contraindre le contribuable qui exile ses revenus dans un but purement fiscal en l'obligeant à rapporter preuve « qu'[ils] correspondent à des opérations réelles et qu'elles ne présentent pas un caractère anormal ou exagéré ».

Ce degré de répression permettra à l'Administration une imposition des bénéfices et revenus qui lui ont échappés (dans les conditions normales d'impositions).

Le troisième degré correspond au redressement est fondé sur un soupçon d'abus de droit, dans ce cas, des pénalités et intérêts de retard seront dus à l'Administration.

L'optimisation fiscale par le recours aux législations offshores en France s'explique aujourd'hui par la recherche de solutions à différents niveaux d'ordre juridique, pour respecter la souveraineté des Etats dans le cadre de leur libre gestion des ressources. Le contribuable se devra quant à lui de ne pas dépasser la maigre frontière qui existe entre l'optimisation et l'évasion fiscale.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo