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Les mécanismes offshores: entre optimisation et évasion fiscale

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par Nabil GRID
Université de Nice Sophia-Antipolis - Master 1 Droit Public parcours Fiscalité 2013
  

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Chapitre 2 :L'approche institutionnelle de l'utilisation des mécanismes fiscaux offshores :

Les mécanismes fiscaux offshores présentent des visages disparates (bénéfique pour le contribuable, mais dangereux pour l'Etat). Cette étude est riche de problématiques aussi diverses les unes que les autres, ce qui est le propre du droit fiscal, c'est pourquoi les mécanismes fiscaux offshores se comprennent par une analyse des différents impacts sociaux-économiques car ce sont des questions auxquelles seront confrontées tout contribuable soumis à ces questions, par exemple lorsqu'il aura à choisir son prestataire offshore (I). Quant à la question juridique de ces dispositifs, cette dernière est complexe car elle passe par l'existence de dispositions fiscales pointues notamment en matière bancaire, ou lors de l'optimisation fiscale par les trusts offshores (II).

Ce foisonnement d'éléments relatifs au recours à ce type de stratégie fiscale nécessite une analyse singulière de chaque dimension (économique, sociale, politique et juridique afin d'aborder les principales difficultés juridiques qui se poseront face à tout juriste amené à résoudre ces cas.

Section 1 : La dimension sociale, politique et économique des mécanismes offshores:

Les mécanismes fiscaux offshores sont intimement liés à l'Economie d'un pays car ce qui est constitutif d'une évasion fiscale pour certains correspond à une éventuelle recette fiscale pour d'autres. L'économie du Belize, pays à fiscalité privilégiée par excellence, dépend principalement des services, qui contribuent pour 60 % à son PIB, mais la fiscalité au sein de ce pays n'est même pas considérée comme une source primaire de l'Economie, alors qu'à titre illustratif pour la France le total des impositions de toutes natures et des cotisations sociales représente 45,8 % du produit intérieur brut (PIB) en 2012. Ces chiffres ne servent qu'à montrer l'importance de la question fiscale qui n'a pas la même importance dans les pays intervenant dans le cadre de nos recherches.

Les mécanismes fiscaux offshores se fondent sur cet écart d'où découlent des problématiques relatives à différents secteurs que nous allons tenter d'éclairer.

Paragraphe 1 : L'approche socio-politique des dispositifs offshores :

1:http://fr.sfm-offshore.com Article « Les Bahamas, une approche raisonnable en matière de réglementation ».

2:Article du Journal "AGEFI"/ Rubrique Economie/ 14.02.2014

Les dispositifs offshores, lorsqu'ils sont utilisés par un contribuable nécessites d'opérer un choix préalables devant la multitude de législations fiscales qui lui sont offertes. La notion « d'offre » en matière fiscale ne relève guère de l'ineptie mais avant tout d'un choix stratégique que le contribuable doit faire dans le cadre de l'optimisation fiscale par l'offshore.

A. Les législations offshores comme moyen d'attractivité économique

Comme il a été énoncé ci-dessus, la fiscalité n'occupe pas la même place d'un Etat à un autre, mais ce n'est pas pour autant que l'attractivité fiscale caractérisant les paradis fiscaux n'est pas une source de profits touristiques et sociaux certes, mais financier avant tout.

L'allocution de Ryan Pinder1, ministre des services financiers des Bahamas, approuve notre vision sur ces centres financiers offshores, il s'est exprimé lors du Sommet mondial des Finances quant au développement des nouvelles initiatives réglementaires sur la transparence fiscale internationale. Sa vision est claire :les Bahamas veulent protéger leur attractivité et leur réputation en tant que centre financier tout en restant ouvertes aux nouvelles réglementations.

Selon lui si les Bahamas est un pays à fiscalité privilégiée2 ce n'est pas pour faire de l'ombre aux Etats occidentaux où le pilier de l'Economie est la fiscalité, mais en raison de l'idéologie économique du pays : la nécessité est celle des revenus dans le pays afin de privilégier la politique d'importation. Cela témoigne « d'un choc économique culturel » qui se fait au détriment de certains Etats et en faveur d'autres.

Malgré cette réalité économique à laquelle on ne peut échapper car elle est le fruit de l'histoire de chacun des pays, ce représentant a reconnu que les règles avaient désormais changées et les attentes vis-à-vis des petits centres financiers comme les Bahamas aussi. La conséquence est la suivante, ces centres financiers offshores se doivent de suivre les attentes de l'OCDE et de coopérer avec les Etats victimes de l'évasion fiscale.

C'est dans cette optique que ministère des services financiers des Bahamas travaille sur un certain nombre de points clés, notamment au sujet de la conformité avec la FACTA (ForeignAccount Compliance TaxAct) américaine, tout en cherchant à conserver la compétitivité du territoire.

Le but des organismes internationaux et notamment de l'OCDE n'est pas de choisir le camp des pays à fiscalité élevée ou celui des paradis fiscaux, c'est de trouver un terrain d'entente entre les deux parties pour ne pas que l'une souffre plus que l'autre des divergences économiques à l'origine des disparités fiscales.

1 : Le marketing digital: Développer sa stratégie marketing à l'ère numérique /2012

Au niveau international des solutions à sont trouvées au fur et à mesure des années, l'OCDE vient de présenter la nouvelle norme unique mondiale censée permettre aux Etats de mieux lutter contre l'évasion fiscale. Ce texte est appelé à être transposé dans le droit des pays du G20 qui se sont donnés jusqu'à la fin 2015 pour commencer à échanger des informations fiscales de manière automatique.Les administrations ne s'échangeront pas seulement des informations sur les comptes des individus mais aussi sur les comptes des entités telles que les trusts et les fondations.

L'attractivité des législations fiscales offshores est un bienfait pour l'économie de ces Etats, l'OCDE tente de favoriser la conclusion d'accord pour éviter la concurrence fiscale dommageable. La stratégie fiscale entre dans le cadre de l'optimisation fiscale qui n'est pas illicite, dès lors, face à la diversité des régimes fiscaux en vigueur au niveau international un choix devra s'opérer devant la multitude de prestataires offshores.

B. Le choix stratégique des prestataires offshores

Les mécanismes fiscaux offshores procèdent de choix que doit opérer le contribuable à l'origine de ce mécanisme.

Le succès de l'opération1 d'élaboration d'un mécanisme offshore repose sur la confiance acquise par une collaboration étroite entre les deux parties et le contrat qui définit la qualité de la prestation fournit : définition d'un cahier des charges complet, pilotage opérationnel, reporting, élaboration des argumentaires, procédures de contrôle, remontées des informations clients par les téléconseillers, qualité relationnelle des équipes projets de part et d'autres, aspects juridiques.

La relation entre le prestataire et le presté est très importante, car les mécanismes offshore reposent sur la volonté d'avoir une sécurité maximale.

Les plus grands prestataires de services qui se partage « le marché de l'offshore » sont : AP Intertrust : basé au Canada, CMS Offshore : basé à Hong Kong, Offshore formation 247 : basé aux UK, Companies Made Simple : basé aux UK, Klako Group : basé à Hong Kong, SFM Offshore : basé en Suisse, Sterling Offshore : basé aux Seychelles.

La caractéristique financière n'est la seul à devoir être prise en considération, d'autres éléments qui ont plus trait au marketing font partie de cette stratégie: la proximité, la culture, la taille et le profil du prestataire déterminent directement le mode de fonctionnement que l'on peut mettre en place avec l'offshore, forfait ou régie, ainsi que le type de suivi des opérations, la fréquence possible des déplacements, etc.

Le client qui choisit le prestataire offshore et de manière indirecte le type de fiscalité à laquelle il sera assujetti adopte aussi un peu la culture de ce pays. Il suit les événements politiques et économiques du pays, et les membres de son personnel qui travaillent avec le prestataire nouent des amitiés parfois durables avec les collaborateurs en offshore. La fiscalité est une chose mais les conséquences du choix en sont une autre.

L'offshore s'accompagne de ses propres problématiques qui ne sont pas que fiscales, en ce sens que le management du client associe à tort ou à raison à chaque pays et à chaque culture des qualités et des défauts qui influencent ses décisions.

L'exode fiscal1 est une stratégie financière mais l'entreprise qui fait ce choix devra adapter tous les paramètres nécessaires à ne pas voir bouleverser sa politique juridique, car le fiscal a un très fort impact sur le fiscal, si le pays a la réputation de ne pas respecter la propriété intellectuelle, le client mettra en place des règles de sécurité très strictes, et, s'il est réputé avoir un faible niveau d'éducation, il s'organisera pour concentrer les tâches complexes en local et ne laisser à l'offshore que les tâches plus faciles.

La pratique entrepreneuriale nous fait remarquer une tendance particulière: le client fait le choix du pays parce qu'un de ses collaborateurs y connaît un prestataire et qu'il mise sur cette affinité personnelle, voire sur l'engagement du collaborateur, plutôt que sur un choix réfléchi. Mais l'analyse qui doit être menée doit être beaucoup plus poussée, elle doit être prospective.

Le tableau de la page suivante envisage la prestation offshore sous son volet non-fiscal.

Ce tableau1 illustre l'ensemble des caractéristiques non-fiscales qui sont à prendre en compte lorsqu'un opérateur économique décide d'avoir recours à des sociétés résidentes dans un Etat à fiscalité privilégiée. Parmi ces caractéristiques la langue reste l'un des plus grands obstacles ce qui pourra générer des coûts supplémentaires pour l'entreprise qui devra traduire certains documents. Les contraintes administratives peuvent être lourdes, c'est pour cela que certains professionnels proposent de régler toutes les questions administratives auxquels les dirigeants doivent faire face.

1 : Ce tableau est issu de l'ouvrage d'Eric O'Neill, ýOlivier Salvatori - 2011, qui traite concerne les dirigeants d'entreprises qui souhaitent s'exiler à l'étranger, la question fiscale y est abordé dans tout l'ouvrage. Ce dernier mêle les questions fiscales et les problématiques liées au marketing.

Un obstacle qui n'est pas mentionné dans le tableau est celui des contraintes légales autres que fiscales :

Ce que coûte de créer une société offshore est beaucoup plus intéressant que ce que coûte la création d'une société en France, mais encore, le coût de la création de la société offshore est financièrement judicieux comparé aux économies réalisé par la défiscalisation.

De la même manière, le coût de renouvellement de la société offshore et le coût de fonctionnement du compte offshore semblent très raisonnables comparativement à cette même défiscalisation de revenus professionnels.

En somme, si l'on ne prend en compte que les coûts affichés d'une société offshore et que l'on espère une absence totale de prélèvements obligatoires sur ses revenus professionnels, créer une offshore est relativement une bonne stratégie.

L'approche socio-politique des mécanismes offshores nous a permis de voir que la question fiscale dans l'entreprise est liée à d'autres questions qui forment un ensemble de problématiques liées entre elles. L'approche économique est bien plus consistante car si une entreprise à recours à telles mécanismes c'est avant tout dans une optique financière : « garder plus de bénéfices pour en distribuer plus ». Cette approche ne peut se faire dans l'impact des mécanismes offshores sur le secteur bancaire.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire