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La mobilisation du personnel dans les entreprises en restructuration: l'experience PERENCO

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par Emmanuelle Estelle ZE AMOUGOU
ESSEC de Douala - DEPA (diplome d'études professionnelles approfondies) 2012
  

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1.2. Les dirigeants en tension

Dans le processus de décision en matière de restructuration, les dirigeants d'entreprises sont pris dans les tensions contradictoires de différentes natures. Entre autre l'anticipation sur des effets sur l'emploi et le travail des stratégies développées. En plus de cela, les entreprises se trouvent confrontées à d'autres risques dans le cas des plans sociaux : le risque juridique et les risques de conflit social (M. Campinos- Dubernet, 2002), mais aussi des risques en termes de performances économiques. Ce sont des menaces sérieuses liées aux restructurations.

En outre, avec la répétition de restructurations et leurs lots de plans de réduction des effectifs, les entreprises se trouvent confrontées à d'autres risques, en particulier dans le cas de plans sociaux : le risque juridique et les risques de conflit social et de déficit d'image (M. CAMPINOS-DUBERNET (2002), mais aussi des risques en termes de performance économique.

Les risques juridiques, sociaux et médiatiques liés aux restructurations constituent des menaces sérieuses. Les risques juridiques liés aux opérations de restructuration renvoient à un risque d'allongement des délais de leur mise en oeuvre, tandis que justement l'entreprise cherche à gérer au plus vite la situation de la restructuration. La mesure de ces risques peut d'ailleurs mener les dirigeants d'entreprise à choisir d'éviter le plan de sauvegarde de l'emploi pour gérer des sureffectifs, en préférant par exemple favoriser les départs individuels (appel au volontariat aux départs, transactions) voire en en reportant la responsabilité sur la collectivité ; ou à chercher à sécuriser le processus d'un point de vue juridique et social par la négociation d'accords dits de méthode ; ou parfois, à assurer leurs interlocuteurs de leur capacité à assumer leur « responsabilité sociale et territoriale » en la matière, par la conception de plans de reclassement et de revitalisation de bassins d'emploi « de qualité » (leur mise en oeuvre étant généralement confiée à un cabinet spécialisé), assortis d'obligations de moyens, voire d'obligations de résultats.

1.3. Les représentants du personnel écartelés

Les représentants du personnel sont généralement désarmés face à l'annonce des restructurations. Ils sont alors placés en situation d'asymétrie de préparation, de compétences, d'informations et de pouvoir par rapport à la direction de l'entreprise. Face aux restructurations, la pratique antérieure du syndicalisme est déstabilisée ; les syndicats réagissent soit par des recours à action judiciaire, soit par la recherche de construction de compromis à partir de l'intervention de l'expert du comité d'entreprise. Ce dernier cas est important car il permet une mobilisation d'intérêt entre le personnel et la direction générale de l'entreprise. Ce qui est constructif pour favoriser la rentabilité de l'entreprise.

En cela, les délégués du personnel et les représentants syndicaux prennent néanmoins le risque d'être instrumentalisés par la direction de l'entreprise ou du moins d'être considérés comme tels par les salariés ; ils peuvent être fragilisés par leur implication dans de tels accords. D'après les études de cas menées par F. BRUGEMANN et alii, (2002), le chemin vers la négociation suppose que les élus du personnel arrivent à construire un rapport de force favorable. Il suppose de même une forme de consensus entre les différents élus du comité d'entreprise, voire une cohésion syndicale, ce qui implique de surmonter les divisions et rivalités entre syndicats (R.Beaujolin-Bellet).

Dès lors, la posture qui consiste ni à demeurer passif ni à s'opposer a priori à toute forme de restructurations donc à tout dialogue portant sur leurs modalités de mise en oeuvre, est très difficile à construire. Les représentants du personnel oscillent entre le souhait de faire des contre-propositions industrielles et l'affirmation selon laquelle les choix industriels et stratégiques ne les regardent pas et qu'ils n'ont pas à se prononcer dessus, accepter l'échange étant en soi-même une forme de compromission. Ce débat se répète indéfiniment lors de toute restructuration, certains syndicats affirmant vouloir être parties prenantes à la discussion sur la prise de décision elle-même mais ne pas incarner pour autant la décision. Ils sont pris entre la volonté d'ancrer un rapport de forces et la crainte de « pactiser avec le diable ».

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille