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L'Espagne en France. Les centres culturels espagnols dans l'hexagone au XXe siècle.

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par Julien JACQUES
Université Paris I Panthéon-Sorbonne - Master 2 recherche Histoire des relations internationales et des mondes étrangers 2015
  

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CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE

La deuxième partie fut plus longue que la première car il était important de présenter les étapes de l'action culturelle de l'Espagne avant de se focaliser sur son action en France et parler de ce qui nous concerne en premier lieu : les centres culturels espagnols dans l'Hexagone.

Dans la continuité des puissances européennes, l'Espagne installa une première institution culturelle à Rome, la Escuela española de Bellas Artes, inaugurée en 1881. Mais ce furent d'abord des intellectuels du milieu universitaire qui s'intéressèrent aux relations culturelles avec l'étranger. Conscients du potentiel culturel de l'Espagne, des échanges universitaires s'organisèrent et par le biais de des institutions culturelles nationales, l'Espagne se rapprocha de ces voisins européens, des États-Unis et bien sûr de l'Amérique latine. Le franquisme entama des relations culturelles avec l'extérieur, un enjeu pour légitimer son pouvoir et ouvrit de nombreuses écoles et centres culturels dans le monde. Puis à partir des années 1980, l'Espagne renouvela son modèle et ses nombreuses organisations culturelles avec les différentes parties du globe, faisant du réseau culturel espagnol un ensemble hétérogène jusqu'à la création de l'Instituto Cervantes.

Ces différentes étapes de la politique culturelle espagnole sont illustrées par son action culturelle en France. Bien que l'inauguration du Collège d'Espagne fût une étape majeure pour l'installation culturelle espagnole en France, la réciprocité des réseaux culturels n'existait pas. Sans cesse, Franco voulait y remédier mais le manque de moyens de l'Espagne et les conflits d'intérêt entre la France et l'Espagne en Afrique du Nord, essentiellement au Maroc, ne facilitèrent pas les négociations. Toutefois, le retour de l'Espagne dans le concert des Nations et la volonté du général De Gaulle de se rapprocher de son voisin permirent à la France et à l'Espagne de signer un accord de coopération culturelle, scientifique et technique le 7 février 1969 qui traite notamment de l'exonération fiscale des centres culturels.

Le réseau culturel espagnol en France se composait essentiellement d'écoles espagnoles sans oublier les activités culturelles d'associations religieuses financées par l'État espagnol et surtout le Collège d'Espagne et la Bibliothèque espagnole de Paris. Les parties consacrées à ces deux centres nous ont permis de mesurer leur richesse et leur rôle primordial dans les débuts de l'action culturelle de l'Espagne en France et une étude plus poussée de ces deux instituts devrait être entreprises pour connaître davantage leur histoire. Les offres culturelles de ces deux centres reflétaient déjà ce que l'Instituto Cervantes se destinait à faire à la fin du XXe siècle.

TROISIÈME PARTIE

L'INSTITUTO CERVANTES, FER DE LANCE DE L'ACTION CULTURELLE EXTÉRIEURE DE L'ESPAGNE

Par sa langue et sa culture, l'Espagne possède un softpower extraordinaire, l'un des plus grands atouts de sa politique étrangère. En 2002, lors du IIe Congrès de la langue espagnole célébré à Valladolid, les économistes et entrepreneurs latino-américains ont qualifié l'espagnol de « notre pétrole » (nuestro petróleo), rien de moins. La première partie concernant la popularité de la culture espagnole en France montre que cette affirmation est véridique. L'Espagne en fut consciente très rapidement et développa sa politique culturelle extérieure autour de sa langue, comme l'a décrite la deuxième partie. En 1992, le linguiste Francisco Moreno Fernández, avertissait sur la multiplication par deux de la demande de l'espagnol dans le monde, il fallait un organisme capable de répondre à cela1(*).

Contrairement à la France qui avait pu pénétrer de nombreux pays grâce à l'Alliance française, l'Espagne possédait un système hétérogène avec de multiples actions dirigées par différents ministères formant un tissage de centres espagnols sans cohérence2(*). Pour y remédier, le gouvernement espagnol créa en 1991 l'Instituto Cervantes, nouveau fer de lance de la politique culturelle espagnole à l'extérieur qui traduisit les ambitions culturelles mondiales de l'Espagne. La France voisine, sous le charme de l'Espagne et lieu d'exil pluriséculaire de très nombreux Espagnols et Latino-américains à l'image de sa capitale Paris, fut le premier pays à inaugurer un centre Cervantès, ouvert en 1992 à Paris. Depuis, trois autres centres se sont implantés en France à Bordeaux, Toulouse et Lyon faisant de la France un lieu privilégié pour la diffusion de l'espagnol.

Cette troisième et dernière partie se présente de manière un peu différente des deux premières, elle se compose de deux chapitres au lieu de trois et ne se veut pas chronologique mais thématique. Dans cette partie, nous présenterons avec détails la mise en place, l'organigramme et les caractéristiques de l'Instituto Cervantes (chapitre VII) avant d'étudier plus précisément, un par un, les différents instituts Cervantès présents sur le sol français (chapitre VIII).

* 1 Juan Carlos Pereira (dir.), La política exterior de España (1800-2003). Historia, condicionantes y escenarios, Ariel, Barcelone, 2003, p.241.

* 2 José Miguel Ruiz Morales, « Relaciones Culturales en la teoría y en la práctica », in Pablo de Jevenois Acillona (coord.), La Dirección General de Relaciones Culturales y Científicas 1946-1996, Madrid, Ministerio de Asuntos Exteriores, 1996, p.21-36.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius