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La construction et la diffusion de l'identité culinaire en France et aux à‰tats-Unis

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par Olivia ROTONDO
ISIT - Master 2004
  

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Introduction

Si nous recherchons la définition du mot « alimentation », nous pourrions nous arrêter sur celle proposée par le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales qui le définit comme : « l'action de fournir à un être-vivant ou de se procurer soi-même les éléments nécessaires à la croissance, à la conservation. ». Ou bien se fier au dictionnaire Larousse qui le présente comme : « l'action d'alimenter, de s'alimenter, la manière de s'alimenter ». Constatons donc que ces définitions ont une connotation plutôt biologique et qu'elles occultent toute référence culturelle ou sociale du sens caché du mot « alimentation ». De façon générale, l'acte de manger ne se résume pas à une simple satisfaction d'un besoin biologique ; c'est la rencontre de nos émotions, de notre culture et des règles de notre société. Selon les pays, les cultures et même les religions, l'alimentation varie en fonction de l'histoire culinaire ainsi que de la signification intrinsèque qui l'accompagne et évolue avec le temps. Avant tout, l'alimentation est un facteur de distinction sociale et d'identité nationale.

Lors de mes voyages et de mes rencontres, j'ai toujours cherché à connaître l'opinion de personnes d'autres nationalités au sujet de la gastronomie. J'ai pu remarquer que les Français véhiculent une image très positive de la gastronomie, qu'ils sont considérés de bons cuisiniers qui utilisent des produits sains et nobles et qu'ils accordent une grande importance à leur santé physique, ce qui pourrait expliquer le faible taux d'obésité en France. Quant aux États-Unis, l'image de l'Américain en surpoids, déambulant dans la rue un verre de soda démesuré dans une main et un hamburger dans l'autre, est souvent évoquée.

Mais qu'en-est-il vraiment ? Ces représentations ne seraient-elles que de simples stéréotypes, des images ou des caractéristiques simplifiées de toute une population ? D'après le psychologue J.P Leyens, ce sont des « croyances partagées concernant les caractéristiques personnelles d'un groupe de personnes ». Ou encore une « sur-simplification de l'image mentale de certaines catégories de personnes, institutions ou évènements, partagée par un grand nombre de personnes » selon The Fontana Dictionary of Modern Thought. Étymologiquement, le terme de stéréotype provient du monde de l'imprimerie : c'est la juxtaposition des termes grecs « steros » qui signifie « solide » et « tupos » qui signifie « empreinte ». Le stéréotype correspond donc à une plaque métallique d'imprimerie, inchangeable une fois moulée.

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Bien que les stéréotypes cités ne soient que des caractéristiques schématiques d'un groupe, ils présentent tout de même un angle d'étude intéressant dans le domaine de l'interculturel. Toutefois, il convient de se poser une simple question, à savoir comment la France et les États-Unis se sont vu attribuer de tels stéréotypes et si ceux-ci reflètent la réalité. Une analyse plus poussée s'impose pour déterminer leurs comportements alimentaires respectifs, car se limiter à de tels aprioris ne pourrait faire l'objet d'une étude interculturelle sérieuse.

Pour une étudiante à la fois de culture française et anglo-saxonne, étudier en profondeur le rapport à l'alimentation de ces deux populations, qui font partie intégrante de moi-même, me semblait une démarche tout à fait intéressante. Certes, ces deux pays partagent des valeurs communes, telles que les droits de l'homme ou la liberté d'expression, mais ils sont aux antipodes lorsqu'il s'agit de leurs habitudes alimentaires. Étant donné que mon mémoire de traduction porte sur le secteur de l'agriculture biologique et ses enjeux interculturels, j'ai souhaité rester dans la même veine et explorer le rapport à l'alimentation des Français et des Américains, ceci étant en lien direct avec l'une de mes passions, la gastronomie. De plus, ce sujet de mémoire s'inscrit parfaitement dans le Master Management Interculturel, ainsi que dans mon projet professionnel qui s'oriente vers le secteur de l'agroalimentaire.

Ainsi, mes interrogations sont multiples : sommes-nous le simple produit de notre passé et de notre culture, ou, au contraire, sommes-nous influencés par les cultures du monde, à tel point que nous oublions nos propres racines ? Notre identité culinaire peut-elle être ébranlée au nom de la mondialisation et de l'homogénéisation alimentaire, ou saura-t-elle se pérenniser ? Les nouvelles tendances alimentaires seront-elles les ingrédients de notre avenir ? Nous tâcherons de répondre à ces problématiques en s'intéressant tout d'abord à l'origine des patrimoines culinaires et aux spécificités et divergences des comportements alimentaires des populations françaises et américaines. Ensuite, nous analyserons quelques publicités alimentaires et le rôle déterminant joué par la communication dans la transmission des valeurs culturelles intrinsèques à chaque pays, tout en portant un regard critique sur la menace d'une potentielle uniformisation de la culture culinaire et en considérant ses limites et la résistance qui en découle.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo