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La pollution de la lagune Ebrie: la berge lagunaire d'Abobo Doume

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par AGREY BARTHELEMY NOGBOU
CERAP ET UNIVERSITE DE BOUAKE - DEESS EN ETHIQUE ECONOMIQUE ET DEVELEPPEMENT DURABLE 2012
  

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CHAPITRE II

LES RESULTATS ET LA PORTEE DE L'ETUDE

Les résultats portent sur les différentes prises de vue qui ont été faites, sur les données de dépouillement des questionnaires, sur les données du dépouillement des documents du bilan des activités de la formation sanitaire d'Abobo doumé, et enfin, sur les données des analyses des tests du laboratoire.

Après les résultats, nous allons voir la portée de notre travail.

I : Résultats

1-L'observation (Prises de vue)

Cette photo a été prise au marché de poissons d'Abobo Doumé, qui est en bordure de la lagune.

Figure n°1 : Une vue des produits halieutiques

Source : Données de l'observation

La figure n°1 montre une personne entrain de nettoyer ses poissons qu'elle a achetés, sur la berge lagunaire. On constate également que ces poissons sont déposés sur des feuilles mortes de la végétation aquatique lagunaire qui sont certainement, des nids de bactéries, de parasites et de virus, responsables de certaines maladies telles que : le cholera si le poisson est insuffisamment cuit avant la consommation, la dysenterie et le paludisme.

Figure n°2 : Déchets en bordure de la berge lagunaire d'Abobo Doumé

Source : Données de l'observation

Sur cette figure, l'on note plusieurs déchets tels que les ordures ménagères, les emballages plastiques, les bouteilles. Ces ordures sont sources d'éclosion des larves de moustique entraînant le paludisme.

Figure n°3 : Une vue d'un jeune homme entrain de déféquer

Source : Données de l'observation

Ici, l'on note une défécation directement dans la lagune susceptible d'entraîner une pollution par les matières fécales. On constate également la présence d'emballages de produits chimiques (peinture) engendrant la pollution par des produits dangereux.

Il faut retenir que les matières fécales sont source de coliformes que l'on trouve dans les cas de pollution de la lagune. Ces matières peuvent également être source de pollution parasitaire et virale (coliformes fécaux et totaux, streptocoques fécaux, oeufs, kystes et larves de parasites).

Figure n°4 : Un atelier de moulins à manioc

Source : Données de l'observation

Les ateliers de moulins à manioc sont installés en bordure de la lagune et y rejettent directement les eaux usées contenant de l'amidon et de la pâte de manioc.

Il faut préciser que les eaux de pressage du manioc54(*) contiennent des DBO, DCO et du cyanure.

Selon CHUZEL et collaborateurs (1995) : «  Un problème important lié la production de farine, est la contamination du milieu naturel par les eaux de pressage (manipueira) qui sont de l'ordre de 300 litres par tonne de racines fraîches traitées et qui sont rejetées dans le milieu naturel directement ou dans une lagune. Cette manipueira est en effet, hautement polluante avec une DCO pouvant varier de 6000 à 50.000 mg/l, une DBO de 1500 à 35.000 mg/l et une teneur en cyanures pouvant atteindre 500 ppm55(*). »

Cependant une note d'espoir est dégagée en Afrique, du fait du traitement du manioc qu'elle fait avant sa consommation56(*), car les teneurs résiduelles en cyanures de la farine sont inférieures à 20 ppm, même avec des variétés amères.

En effet, le cyanure57(*) est un toxique dont l'effet létal sur la faune et la flore aquatique apparait à partir d'une concentration de 0,05 mg/l.

Figure n°5 : Un exutoire déversant directement les eaux usées dans la lagune

Source : Données de l'observation

On observe sur cette image, une canalisation débouchant sur la lagune avec toutes ses eaux usées et autres ordures provenant des usines, des ménages et des eaux de ruissellement.

D'après Dejoux58(*) et al. (1981) : « Les principales caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des eaux usées traditionnelles sont connues. Mais aujourd'hui, les municipalités modernes ont des réseaux d'égouts mixtes qui, en fait, associent des quantités croissantes de matière organique et inorganique parfois toxiques (comme les métaux lourds) aux effluents municipaux provenant de petites industries. L'augmentation de la quantité des déchets urbains demandeurs d'oxygène biologique est imputable davantage à l'industrie qu'à de profondes transformations des habitudes de la population. L'augmentation des composés phosphorés transportés par les eaux usées est un problème très sérieux. Beaucoup de villes africaines ont des réseaux d'égouts à ciel ouvert qui sont submergés pendant la saison des pluies de sorte que les eaux réceptrices accueillent subitement des quantités importantes de matière organique. »

Déjà en 1975, Philippe Dufour59(*), alors chargé de recherches au CRO, avait tiré la sonnette d'alarme en évoquant le "péril fécal". "La pollution bactérienne de la lagune représente un danger direct pour la santé publique", avait-il prévenu. D'après son étude, 2.000 à 3.000 milliards de bactéries et de virus arrivaient dans la lagune toutes les secondes. Aujourd'hui, les spécialistes, à défaut de données nouvelles, estiment que ce nombre a au moins triplé.

C'est dans la lagune que les Abidjanais évacuent l'essentiel de leurs déchets. On estime entre 40.000 et 60.000 m3 le volume des rejets liquides déversés chaque jour au niveau de l'agglomération d'Abidjan. Pour une grande part, ces effluents ne font l'objet d'aucun traitement préalable. Ils se composent surtout des eaux domestiques, notamment les eaux de toilettes, de douches et de buanderie. Tout cela aboutit à la lagune par les égouts, les eaux de ruissellement, les rejets des vidanges de fosses et autres puits perdus.

Figure n°6 : Dépôt d'un coffre à ordures en bordure de la lagune

Source : Données de l'observation

Cette prise de vue présente un coffre installé en bordure de lagune avec des ordures ménagères tout autour. Ce qui explique la pollution volontaire de la lagune par des ménages et les entreprises de collecte. Le lieu n'est pas protégé par des pancartes interdisant tout déversement d'ordures hors du coffre. Cette image nous montre des difficultés que l'on a à gérer les ordures ménagères dans la ville d'Abidjan

* 54CHUZEL G., VILPOUX O. CEREDA M.P., Le manioc au Brésil, Importance socio-économique et diversité

* 55 Ppm :partie par million ( 11 ppm = 10 mg/l)

* 56 Nous noterons également que, contrairement à ce qui peut être rencontré dans les pays africains, les teneurs résiduelles en cyanures de la farinha sont inférieures à 20 ppm, même avec des variétés amères. Le fait de ne procéder qu'à un dépelliculage laissant donc l'écorce externe, plus riche en composés cyanogénétiques, mais aussi en linamarase, doit influencer le processus de détoxication. (horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/.../43510.pdf, le 08 mai 2012 à 12h 20)

* 57 www.ineris.fr/centredoc/mag1. (08/05/2012 à 14h 06)

* 58 Saad M.A.H., Amuzu A.T., Biney C., Calamari D., Imevbore A.M., Naeve H. et Ochumba P.B.O. ; charges organiques d'origine domestique et industrielle ; Revue de la pollution dans l'environnement aquatique africain... FAO

* 59 Raphaël N'Guessan, Abidjan, la belle cité polluée par sa lagune, 01-12-1997, Côte d'Ivoire, http://www.syfia.info

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