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Politique monétaire, crédit et croissance en Inde

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par Josué BANGA
Université Grenoble Alpes - Gouvernance des organisations pour le développement international (Godi) 2015
  

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II. INTERACTION ENTRE LA POLITIQUE MONETAIRE ET LE SECTEUR BANCAIRE INDIEN

Pour évaluer l'efficacité de la politique monétaire indienne via le crédit bancaire, il est opportun de voir comment les banques commerciales répercutent les décisions de la RBI sur les crédits qu'elles accordent à l'économie nationale.

1. Transmission de la politique monétaire au secteur bancaire

Dans ce point seront développées, la structuration du secteur bancaire indien et la réaction des banques aux décisions de politique monétaire de la RBI

A. Le secteur bancaire en Inde

Les banques jouent un rôle important dans la distribution du crédit dans une économie. Elles constituent les acteurs clés de la distribution du crédit aux ménages et aux entreprises. Serge Jeanneau (2007) soutient qu'il y a une corrélation forte entre le PIB per capita et le crédit bancaire, tout en suggérant que cela dépend du pays et le niveau de développement financier de celui-ci.

L'Inde a hérité d'un système financier peu performant. Les banques commerciales mobilisaient l'épargne des ménages grâce aux dépôts à vues et à termes. Elles distribuaient ensuite cette épargne sous forme de crédits principalement aux grandes entreprises. Les faillites bancaires des années 1950, ont entraîné une réduction du nombre de banques passant alors de 566 en 1951 à seulement 90 en 1968. Cette situation a conduit le gouvernement à nationaliser les banques en 1969.

L'objectif de cette nationalisation était de créer des banques sociales, d'accroître la couverture géographique du système bancaire et d'orienter les crédits vers les secteurs prioritaires. Les banques nationalisées ont ainsi pu augmenter leurs réseaux avec plus de 55 000 succursales entre 1969 et 1990.

Par ailleurs, elles étaient tenues d'investir une grande partie de leurs dépôts dans les Bons de Trésor et d'approuver quasiment toutes les institutions mises en place par le gouvernement (Mohan, 2008). Elles étaient également tenues de limiter leurs prêts en-dessous d'un certain

seuil défini par la banque centrale et tout prêt excédant 50 millions de roupies (environ 75200 dollars US) devait obligatoirement faire l'objet d'un consortium (regroupement de plusieurs entreprises pour réaliser un investissement). Les prêts étaient principalement fournis par les banques sous la forme de crédits de trésorerie pour servir de fonds de roulement. Il y avait des restrictions importantes sur la capacité des banques à financer des projets de long terme.

Bien que l'objectif social de la nationalisation des banques soit un succès (la couverture du territoire ayant atteint environ 88%) des banques publiques indiennes montraient des signes de détresse. C'est ainsi que la réforme du secteur bancaire fut lancée en 1992 par la RBI à la suite des recommandations du Comité I de Narasimham7.Cette réforme a ouvert la voie aux banques étrangères.

Dans le profil des banques dressé par la RBI en 2013 on déchiffrait au total 89 banques sur le marché bancaire indien, soit 26 banques publiques (29,21%), 20 banques privées nationales (22,47%) et 43 banques étrangères (48,31%).

Figure 2: Composition du secteur bancaire indien

50

45

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Banques publiques Banques privées Banques étrangères

Source : Faits par nos propres soins avec les données de la RBI

Bien que les banques privées nationales et étrangères dominent en nombre, il convient de préciser que la distribution du crédit reste largement dominée par les banques publiques (Boillot, 2012). Selon le rapport 2014 de la RBI, plus de 73% du crédit du bancaire proviennent de banques publiques alors que les banques privées ne représentent que 19,4%.

Malgré la libéralisation du secteur bancaire en 1992, la RBI a continué d'imposer aux banques

24

7Il s'agit du comité chargé de la réforme de la politique monétaire. Il a été dirigé par Narasimham

25

commerciales des normes de gestion de leurs portefeuilles : elle déterminait le pourcentage minimum que celles-ci devaient (i) investir dans les obligations d'Etat, (ii) prêter au secteur agricole, aux petites et moyennes entreprises et certaines couches vulnérables de la population. Elle réglementait également la politique d'implantation des succursales des banques commerciales.

Ce n'est qu'à partir de 1994 que les taux d'intérêt jadis administrés vont être graduellement libéralisés et les banques, autorisées à fixer librement les taux d'intérêt pour les prêts dont le montant excède 200 000 roupies (environ 3000 dollars US). Aussi, le seuil obligeant la constitution d'un consortium a été déplacé. Il est désormais fixé à 500 millions de roupie (environ 7,5 millions dollars US) au lieu de 50 millions de roupie avant la réforme. En 1996, le contrôle sélectif du crédit a été supprimé pour l'ensemble des produits essentiels sauf le sucre. Les années suivantes ont vu l'élimination complète des contrôles du crédit et les banques ont été autorisées à développer leurs propres méthodes pour répondre aux besoins de financement des emprunteurs. Les restrictions pour l'octroi de crédits de long terme auxquelles elles étaient soumises ont été supprimées. A partir de 2006, l'achat de titres publics sur le marché primaire a été interdit à la banque centrale (Mohan, 2008 ; Mohan, 2013). Toutefois, pour assurer la stabilité financière, la RBI invite les banques à éviter de s'exposer aux risques en veillant au respect des règles prudentielles, notamment celles de Bâle III.

En résumé, il convient de retenir que les banques ont acquis plus d'autonomie après la réforme.

Comme le soutien Meltzer (1995), une connaissance théorique des mécanismes de transmission de la politique monétaire est nécessaire à l'interprétation des statistiques sur les variables réelles. C'est pourquoi, il convient à présent d'analyser la façon dont les banques indiennes réagissent aux décisions des autorités monétaires.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault