WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Politique monétaire, crédit et croissance en Inde

( Télécharger le fichier original )
par Josué BANGA
Université Grenoble Alpes - Gouvernance des organisations pour le développement international (Godi) 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Réaction des banques aux décisions de la RBI

Les mécanismes de transmission de la politique monétaire ont fait l'objet d'une abondante littérature. Les débats sur la transmission de la monnaie à l'activité économique se sont longtemps portés sur le clivage entre keynésiens et monétaristes. Les termes de ce débat ne font pas l'objet de cette partie. Il s'agira plutôt de faire ressortir les résultats de travaux empiriques sur ce sujet en Inde.

La transmission de la politique monétaire dans un pays dépend de plusieurs facteurs dont l'environnement macroéconomique, le degré de concurrence, la réglementation, l'état de l'économie, la structure et la profondeur du système financier dans lequel opère la banque

centrale (Aleem, 2010 ; Mohanty, 2012 ; Taouil, 2016). Les travaux pionniers de Bernanke et Blinder (1988, 1992) aux Etats-Unis ont permis de mettre en évidence une transmission de la politique monétaire par le canal strict du crédit bancaire (lending chanel) qui opère selon l'équation suivante :

M1 4 1dépôts bancaires 4 1 prêts bancaires 4 1 I & C 4 1 Y

Avec M = Masse monétaire, I = Investissement, C= consommation, Y = Revenu global.

En effet, une politique monétaire expansionniste se traduit par un accroissement des réserves et des dépôts bancaires. Les banques, qui voient leurs réserves et leurs dépôts augmenter, augmentent en retour le volume de crédit accordé à l'économie nationale. Les agents économiques ont accès au crédit et peuvent investir et consommer davantage. Cela conduit à une augmentation du revenu global.

Le canal du taux d'intérêt tel que décrit dans le modèle traditionnel IS/LM suppose que les banques sont des intermédiaires passifs. Cependant, l'expérience démontre que les banques, loin d'être de simples intermédiaires passifs entre la banque centrale et les utilisateurs de la monnaie comme les firmes (Bernanke et Blinder, 1992), réagissent diversement aux décisions des autorités monétaires.

Un desserrement de la politique monétaire ne se traduit pas nécessairement par une expansion de l'offre de crédit et de la quantité de monnaie en circulation (Taouil, 2016). En l'absence d'une concurrence pure et parfaite, une politique monétaire expansionniste ne se traduit pas par une expansion correspondante du crédit. Les banques peuvent amortir ou amplifier l'expansion monétaire par des comportements à la marge (Bensaid et Palma, 1993).

Les études sur le mécanisme de transmission de la politique monétaire dans les économies émergentes comme l'Inde ont montré que le canal du crédit et celui du taux d'intérêt8 constituent les plus importants (Kashyap et al. 1993 ; Pandit et Vashisht, 2011 ; Pandit et al. 2006 ; Reddy, 2007 ; Mohanty, 2012). Le canal du crédit opère plus efficacement dans le cas d'une politique monétaire restrictive que dans le cas d'une expansion monétaire. Par ailleurs, Mohanty (2012) et Reddy (2007), soutiennent qu'avec l'intégration de l'Inde dans l'économie mondiale, le canal du taux de change (Obstfeld et Roggof, 1995) devient de plus en plus important.

Analysant l'impact des avoirs des banques sur leurs réactions à une modification du taux directeur de la RBI, Bhaumik et al. (2011) concluent que celles-ci réagissent de façon

26

8 Voir tableau 3 en annexe pour la transmission par les taux d'intérêt

27

hétérogène selon le niveau de leurs avoirs. Pour ces auteurs, les avoirs des banques sont déterminants dans la transmission de la politique monétaire d'autant plus que les banques publiques occupent une part importante des actifs bancaires et des portefeuilles de prêts. Leur étude révèle que les banques publiques indiennes ont une capacité d'ajustement de leurs portefeuilles, plus forte que les banques privées. Ces réponses des banques aux mesures de politique monétaire de la banque centrale ne sont pas sans conséquences sur le marché du crédit en Inde.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway