WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Inventaire de la faune sauvage sur les transects permanents en périphérie nord-est et dans le parc national de Boumba-Bek, sud-est Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Daniel DJEKDA
Université de Dschang, Cameroun - Ingénieur des eaux et forêts, Master professionnel  2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.1.5 Caractéristiques socioéconomiques

3.1.5.1 Agriculture

Chaque ménage entretient plusieurs parcelles de cultures vivrières et de cultures de rente. L'agriculture vivrière est surtout destinée à l'autoconsommation. Tout au long de l'année, la banane plantain constitue la base de l'alimentation des populations natives de la région de Boumba-Bek. Avec une demande importante dans les villes et les sites forestiers industriels, un surplus est vendu régulièrement tout au long de l'année. La production de maïs, relativement importante, est essentiellement destinée à la fabrication d'un vin local très alcoolisé (arki ou ngolos). Ce produit dont la commercialisation représente, surtout pour les femmes, une importante source de revenus cause cependant des problèmes d'alcoolisme parmi les populations locales.

Le cacao est la principale culture de rente. Comme dans l'ensemble du département de Boumba-et-Ngoko, de nombreuses plantations sont temporairement à l'abandon ou ne sont pas suffisamment entretenues à cause des mauvais prix actuels sur le marché mondial et du coût élevé des traitements phytosanitaires. Sur 29.007 ha de cacaoyères plantées dans la région du Sud-Est, seulement 26.030 ha sont entretenus (5 ha / producteur pour une récolte de 250-350 kg/ha en moyenne) (Hecketsweiler et al., 2001). Cependant la culture de cacao demeure la principale source de revenus agricoles des villageois Bantou.

Malgré l'ancienneté de l'établissement des villages de long des axes routiers Yokadouma-Moloundou-Ndogo et Ngatto nouveau-Maléa ancien (depuis environ 70 ans), les systèmes agro-forestiers demeurent peu développés, dépassant rarement le stade primaire de jardins de case. Le faible peuplement, la prépondérance d'une agriculture itinérante sur brûlis, les meilleurs rendements réalisés avec la chasse, une commercialisation agricole fluctuant selon l'humeur des transporteurs et l'état des routes, une forte proportion de Pygmées et de jeune fuyant tout « asservissement » agricole peu lucratif sont autant d'éléments qui peuvent expliquer cette situation (Hecketsweiler et al., 2001).

3.1.5.2 Chasse

On peut distinguer globalement deux modes de chasse par les populations riveraines de Boumba-Bek : la chasse de subsistance et la chasse commerciale. La chasse de subsistance peut être définie comme celle dont le produit est essentiellement destiné à l'autoconsommation bien qu'un faible surplus soit régulièrement dégagé et vendu dans les villages. Quant à la chasse commerciale, elle peut être considérée comme celle qui est pratiquée essentiellement dans un but de commercialisation du gibier et des trophées. Elle s'apparente au braconnage car s'effectue dans la plupart des cas dans les zones protégées.

Les chasseurs originaires de la région pratiquent la chasse de subsistance toute l'année avec cependant une baisse considérable de l'activité pendant la grande saison sèche (Jell, 1998). Les ongulés constituent l'essentiel des prises (Zouya-Mimbang, 1998 ; Ngandjui, 1998). Chaque ménage collecte en moyenne six gibiers par mois. Le céphalophe bleu Cephalophus monticola (Ngandjui, 1998) constitue plus de la moitié des prises. Le piège à collet d'acier, procure jusqu'à 84 % des prises (WCS, 1995). Cette technique de piégeage dont l'usage est très répandu est cependant illégale.

La majorité des acteurs de la chasse commerciale se recrutent parmi les immigrants. La saisonnalité ici est identique à celle de la chasse traditionnelle. Seulement 10 % du gibier chassé est destiné à l'autoconsommation. Les produits de la chasse sont écoulés sur les marchés situés à Kika, Moloundou, Yokadouma et Bertoua au Cameroun, à Ouesso, Kabo et Pokola au Congo. Les fusils (16 %) et les câbles d'acier (84 %) sont utilisés. Le Céphalophe de Peters Cephalophus callipygus constitue l'essentiel des captures (86 %). Chaque chasseur commercial collecte en moyenne 29 ongulés par mois, ce qui correspond à une valeur monétaire moyenne de 87.000 FCFA / mois.

La raréfaction de la faune dans les zones proches des villages oblige les chasseurs locaux à se rendre de plus en plus loin dans la forêt. Pendant les pics de cette activité en saison des pluies les chasseurs peuvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres et établir des campements temporaires de chasse à l'intérieur de la forêt. Ils franchissent surtout les limites Est et Nord du Parc pour se retrouver autour des baïs et le long des principales rivières (Boumba, Bek, Apom). L'approvisionnement des grands centres urbains et des sites industriels en gibier est facilité par les transporteurs locaux.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams