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Analyse des opportunités d'investissement sur les marchés financiers des pays africains

( Télécharger le fichier original )
par Eric Diby & Romain Faveau
Ecole de commerce - Pôle Paris Alternance (PPA) - Master Finance de Marché 2015
  

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Remerciements

Nous adressons nos remerciements aux personnes qui nous ont aidées dans la réalisation de ce mémoire.

En premier lieu, l'équipe pédagogique du Pôle Paris Alternance. Nous remercions M. STECUIK, en tant que Responsable de mémoire, qui nous a guidés dans notre travail et nous a aidés à trouver des solutions pour avancer.

Nous remercions aussi M. Mousica, Responsable pédagogique au Pôle Paris Alternance, pour l'enseignement de qualité qui a été dispensé dans la filière finance, et pour avoir mis à notre disposition, la salle BLOOMBERG pour nos recherches.

Nous remercions tous nos professeurs de quatrième et cinquième année, qui ont acceptés de nous transmettre leurs connaissances et leurs expériences.

Nous sommes aussi reconnaissantsMathieu TASSY, Gérant du fonds Tocqueville Olympe Patrimoine, qui ont tous deux acceptés de nous entretenir sur les différentes étapes d'un processus de gestion d'un portefeuille.

Nous sommes également reconnaissants aux 200 personnes à travers l'Afrique, qui ont répondu à notre questionnaire sur leur niveau de connaissance et leur intérêt pour les marchés financiers.

Enfin, un grand merci à toute la promotion 5fima 2015.

Introduction

« Oh Afrique dis-moi ton secret, du haut des collines, je te pose la question.

Quand on parle de famine, quand on parle de Sida, on se réfère à toi,

Quand on parle de guerre, quand on parle de corruption, on se réfère à toi,

Tant de mépris ? Si peu de considération ? Mais pourquoi donc ? Rien que de la jalousie ?

Pourtant de toi l'Europe s'est construite, de toi l'Amérique s'est bâtie, comment ?

Pourtant n'as-tu pas de ressources naturelles, ou bien assez d'hommes pour toi ?

Tu as enfanté Senghor, poète et père de la négritude, Mandela, grand leader respecté,

Oh Afrique, qu'as-tu de si mystérieux pour générer tant de légèreté, quel est ton secret ?

Oh Afrique, dis-moi ton secret, je te comprendrai et je me tairai... »1(*)chante le poème de Claudia AMBADIANG, jeune poète africaine.

Cette citation résume en partie l'idée de l'Afrique qu'a le monde. Continent en voie de developpement, problèmes de corruption, épidémie Ebola ou encore BokoHaram, le sort semble s'acharner sur ce continent. Depuis l'époque des anciens royaumes jusqu'à la période pré et post coloniale, l'Afrique n'a pas connu le même destin que ses voisins. En dépit de cette histoire et de ces évènements malheureux, la tendance semble de plus en plus s'inverser et le continent se redresse depuis ces dernières années.

Selon les prévisions d'une étude2(*), l'Afrique compte maintenant 1,1 milliards d'habitants aujourd'hui et, en 2050, une personne sur quatre sera africaine. Sa population est jeune, avec un fort taux de natalité et ne connait pas le phénomène de vieillissement de la population comme dans certains pays développés. D'autres indicateurs sociaux évoluent favorablement. Le potentiel de l'Afrique se démontre aussi par ses ressources abondantes telles que le pétrole, les pierres précieuses, l'or, le zinc, le gaz naturel ou encore le charbon. De plus, c'est le continent qui possède le plus de terres potentiellement cultivables au monde. La tendance se confirme-t-elle ? Ce potentiel de l'Afrique va-t-il permettre son développement ? Par quels moyens le savoir ?

Pour répondre à ces questions, rapprochons-nous de l'idée que partagent les grandes institutions économiques, les intervenants ayant un oeil sur l'économie mondiale et du potentiel économique africain, nous observerons de plus près la situation globale.

En effet, appelé aussi le nouvel Eldorado par certains, l'Afrique suscite progressivement l'intérêt des investisseurs étrangers. D'après une enquête menée par Havas3(*), une grande part des investisseurs compte investir davantage en Afrique. La majorité est confiante et optimiste sur l'avenir de ce continent. L'enquête a été menée auprès de 43 institutions internationales entre le 13 janvier et le 19 février 2015, d'après la source. Le Nigeria et le Kenya seraient les pays les plus prometteurs pour 56% des investisseurs, suivis de la Côte-d'Ivoire (53 %), l'Ethiopie (40 %), le Mozambique (33 %) et le Maroc (28 %). Par zone géographique, ce serait la sous-région de l'Afrique de l'Est qui suscite le plus de confiance pour 2015, mais dans un horizon à plus long terme, en 2020, l'Afrique de l'Ouest prendra la tête de ce classement par sa stabilité politique et son évolution. Les sondés estiment que plusieurs places financières se dynamisent et provoquent l'intérêt de ceux-ci. Le Nigeria possède la bourse jugée la plus dynamique (pour 69 %), devançant l'Afrique du Sud (59 %) et le Maroc (44 %). Il est rappelé qu'entre 2000 et 2014, le continent a vu le nombre de ses places boursières passer de 8 à 23.

Cependant, les freins aux investissements persistent notamment à cause de la mauvaise gouvernance, citée par plus de 8 institutions sur 10 (84 %) devant l'instabilité politique et la sécurité (74 %).

Malgré cette confiance pour l'avenir de ces grands agents économiques, les marchés financiers africains restent encore peu connus du grand public. Pourtant, ces derniers affichent un potentiel de croissance important.

L'Afrique est un grand continent, composée de 62 pays sur une surface de plus de 30 millions de km², qui nous oblige à vous le présenter géographiquement de la sorte. D'après les cartes4(*) ci-dessous, le continent peut être reparti en 5 zones économiques : l'Afrique du Nord, l'Afrique de l'Est, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique Centrale et l'Afrique Australe.

L'Afrique du Nord est composée des pays nordiques du continent tels que l'Égypte, le Maroc, la Tunisie, l'Algérie et la Lybie. L'Afrique du nord s'est pratiquement relevée de sa contraction du PIB en 2011, provoquée par les troubles politiques et sociaux en Égypte, en Lybie et en Tunisie. Actuellement, cette zone économique enregistre des taux de croissance positifs, mais son redressement est compromis par l'incertitude politique chronique et par le ralentissement de l'activité avec ses principaux partenaires économiques dans la zone euro.

Les places financières les plus actives sont l'Egyptian Exchange, la Bourse de Casablanca et la Bourse de Tunis.

L'Afrique de l'Ouest compte le Nigeria, le Ghana, et les pays de l'Union Economique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA), constituée du Bénin, du Burkina Faso, de la Guinée-Bissau, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. La sous-région ouest africaine enregistre toujours des taux de croissance intéressants malgré une faible décélération en fin 2014.

L'économie de cette sous-région est fortement dépendante du pétrole et des exportations de produits agricoles (café, cacao, coton). L'instabilité politique, la menace terroriste au Nigeria et au Mali, les fluctuations défavorables du cours du pétrole ainsi que les tensions monétaires ressenties au Ghana par exemple, expliquent un ralentissement de la croissance au premier trimestre 2015.

Les places financières les plus actives sont le Ghana Stock Exchange, la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et le Nigerian Stock Exchange.

En Afrique de l'Est, on retrouve le Kenya, l'Ethiopie, le Mozambique, la Tanzanie, le Soudan, l'Ouganda et l'ile Maurice. La croissance se maintient grâce aux bonnes performances du Kenya, de la Tanzanie et de l'Éthiopie.

Cependant, la menace terroriste grandissante des milices Shebab au Soudan peut être un frein au développement économique de la sous-région. Pour ce qui est de l'avenir, la pauvreté rurale, l'inégalité des revenus, le chômage des jeunes et l'incertitude qui plane sur les perspectives mondiales continuent de soulever des questions quant à l'avenir dans cette sous-région où existent des marchés financiers en plein essor. La bourse de Nairobi (Nairobi Securities Exchange) reflète particulièrement bien le dynamisme et l'intérêt de cette zone pour les investisseurs.

Les places financières les plus actives sont le Nairobi Securities Exchange, l'Uganda Securities Exchange et le Dar esSalaam Stock Exchange.

L'Afrique Centrale comprend le Cameroun, le Congo, la République Démocratique du Congo, le Gabon, le Rwanda, le Burundi, le Tchad, la Centrafrique. La croissance dans cette sous-région stagne d'année en année.

Les places financières d'Afrique Centrale sont peu actives par rapport à celles de l'Afrique Australe, du Nord, de l'Est ou de l'Ouest. Malgré de bonnes progressions économiques enregistrées au Tchad, au Cameroun et au Gabon, certains pays doivent toujours faire face à la menace terroriste de BokoHaram. Dans cette sous-région de l'Afrique, le taux de chômage reste encore élevé et l'indice de développement humain est très faible. De plus, la région continue de dépendre fortement de la production de produits primaires et des industries extractives. La croissance inclusive et la création d'emplois doivent être les défis majeurs à accomplir.

L'Afrique Australe est composée de l'Angola, la Namibie, le Botswana, la Zambie, le Zimbabwe et l'Afrique du Sud. C'est la sous-région la plus développée du contient grâce à la maturité de l'économie sud-africaine, qui profite aux pays frontaliers. La croissance est constante depuis plusieurs années. En effet, l'implication de l'Afrique du Sud dans le marché mondial ne lui permet plus d'avoir des taux de croissance très élevés.

Le secteur minier est le plus représentatif dans cette région. Ce secteur a été troublé par des grèves et surtout par la baisse de la demande des métaux précieux (cuivre, or et diamants).

Le Johannesburg Stock Exchange Limited est le marché le plus mature d'Afrique. Il offre une large gamme de produits financiers : des actions, des obligations, des produits dérivés et des produits structurés. Ce marché représente à lui seul plus de 65% de la capitalisation boursière d'Afrique. C'est donc la place financière la plus importante d'Afrique en termes de capitalisation.

Pourtant très peu connus avant le second millénaire, les marchés africains ont commencé à se développer après 2002. Ils ont procédé à des réorganisations structurelles au sein des places boursières comme le passage à la cotation en continu sur certains marchés, ce qui a permis l'introduction en bourse de plusieurs sociétés.

Le marché des matières premières s'est aussi développé, engendrant à certains pays comme le Nigeria et la Tanzanie de générer de la croissance et de voir leur capitalisation boursière augmenter.

Après un brève présentation de l'Afrique, intéressons-nous à l'environnement économique mondiale, puis à sa représentation, et expliquons ce qu'il se passe réellement sur le territoire et quels intervenants, et donc leurs actions, prennent « part à la partie ».

En fin 2014, la capitalisation boursière mondiale s'établissait à 63 529 milliards de dollars(USD). Aux Etats-Unis, les places financières affichent de bonnes performances comme le montre l'indice S&P500 avec +11,39% et le NASDAQ +13,40%. L'Europe n'a pas atteint les mêmes résultats, bien au contraire. En France, l'indice du CAC40 affiche une performance négative, mais relativement constante, avec -0,54% tandis que le SBF120, indice reflétant davantage l'économie du pays, reste quasi constant avec +0,8%.

Malgré une capitalisation boursière africaine représentant environ 2% de la capitalisation mondiale, le continent Africain enregistre, seulement avec l'Asie Pacifique, des taux de croissance plus importants qu'en Europe ou aux USA en 2014. Cependant, cette proportion tend à encore évoluer en Afrique, les marchés financiers étant encore en plein développement dans le continent, mis à part la bourse sud-africaine« Johannesburg Stock Exchange Limited » qui est déjà mature.

Le classement par capitalisations boursières se présente de cette manière, au 19 avril 2015 (excepté pour la BRVM) :

- L'Afrique du Sud, représentant 533 milliards de dollars (USD).

- L'Égypte avec 71,361 milliards de dollars(USD).

- Le Nigéria, avec une capitalisation boursière représentant 59,029 milliards de dollars(USD).

- Le Maroc, avec une capitalisation boursière de 49,869 milliards de dollars (USD).

- Le Kenya occupe la 5e place, avec 25,503 milliards de dollars (USD).

- La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) occupe la 6e place comme l'an passé, mais intéresse davantage les investisseurs étrangers car sa capitalisation dépasse désormais 10 milliards d'euros, avec environ 11,203 milliards de dollars(USD) au 31 décembre 2014.

On retrouve sur ces places financières africaines les filiales de multinationales telles que Danone, Unilever, Total, Société Générale, China State Construction and Engineering Corporation (société chinoise de BTP), Bouygues, Exxon Mobil, Chevron, Shell, RandgoldResources.

Au niveau des autres investisseurs institutionnels internationaux, un grand nombre de sociétés de gestion d'actifs investissent dans des sociétés africaines à potentiel de rendement. Plusieurs fonds communs de placement ont été créés notamment par KKR, Franklin Templeton, Lyxor, Nordea Investment Funds S.A, RenAsset Management, LFPI Asset Management, JPMorgan Asset Management ou Swiss&Global Asset Management.

Plus parlant pour nous, au sein du secteur bancaire, la Société Générale est déjà présente sur le continent et envisage déjà de développer ces activités de banque de détails, de banque commerciale et gestion de fortune, pour tirer profit du boom des investissements chinois dans la région ouest de l'Afrique.

Mais aussi, la Chine, jugée désormais comme la première puissance économique, est bien implantée en Afrique. En effet, la croissance spectaculaire qu'a connue ce pays a poussé les investisseurs chinois à trouver d'autres relais de croissance en Afrique. Ils ont beaucoup investi dans le secteur des matières premières (agriculture, pétrole, mines) ce qui leur assure un positionnement stratégique, et par conséquent, un apport d'important flux de capitaux en Afrique. A ce jour, la Chine est le premier investisseur sur le continent africain.

Tous ces facteurs influencent et contribuent donc au développement de l'Afrique et de certaines places financières. Cependant, le mystère reste ce qui nous amène à nous poser la question : est-il vraiment intéressant d'investir sur les marchés financiers africains ?

Notre étude sera effectuée à travers les places boursières les plus dynamiques et jugées les plus prometteuses à l'avenir, soit celles du Nigéria, du Maroc, de l'Egypte, du Kenya, du Ghana et de l'espace économique de la zone Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (Bourse Régionale Valeurs Mobilières). Dans un premier temps, elle portera sur la présentation démographique et sociale, le diagnostic économique et les recommandations par secteurs et places boursières. Dans un second temps, nous tenterons de mettre en exergue les limites et risques associés, ainsi que les évolutions de ces différents marchés pour enfin, essayer de définir une allocation tactique par pays sur la base de portefeuille que nous aurons construits à partir de filtres quantitatifs fondamentaux et boursiers.

* 1 Poème modifié - http://www.j.l.sabatier.free.fr/invités/Afrique.html

* 2Le Point Afrique - 25/03/2015 - www.afrique.lepoint.fr

* 3Le Point Afrique - 25/03/2015 - www.afrique.lepoint.fr

* 4 Cartes issues du site http://wikipedia.org

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille