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à‰tude des facteurs de dégradation de la forêt communautaire de Kandia dans le département de Vélingara et stratégie de gestion.

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par Moussa Mamadou BALDE
Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) - Master 2 2012
  

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2. L'élevage, deuxième moteur de l'économie locale

Le département de Vélingara est très connu dans sa vocation de développement du secteur primaire.

Le secteur de l'élevage est donc un de ces domaines qui est en perpétuelle hausse. Il en est de même pour la communauté rurale de Kandia qui pratique un élevage extensif du type sédentaire avec une petite transhumance saisonnière : pendant l'hivernage, on remarque un

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petit déplacement des éleveurs avec leurs troupeaux vers des zones un peu plus libres afin d'éviter la divagation du bétail vers des zones de culture. En saison sèche, c'est le déplacement vers le bassin de l'Anambé à la recherche de points d'eau et de pâturages.

L'espèce bovine est la plus développée dans la communauté rurale de Kandia avec plus de 25 000 têtes, suivi des ovins, caprins, chevaux, porcs et volailles. En effet, les petits ruminants sont estimés à l'ordre de 15 000 têtes (PLD de Kandia, 2011).

La communauté rurale de Kandia est l'une des plus grandes zones d'approvisionnement en viande de la commune de Vélingara ainsi que du lait. Les quantités sont estimées à prés de 2000 litres par jour selon la même source (PLD de Kandia). Mais en ce qui touche la viande, le déficit de contrôle au niveau de la communauté rurale fait que l'on ignore la quantité exacte fournie par jour et par an. Ce phénomène est surtout dû au manque d'agents du service de l'élevage.

Le type d'élevage pratiqué dans la communauté rurale de Kandia repose sur un système extensif et la transhumance. Les animaux dépendent entièrement de la disponibilité du fourrage dans les parcours naturels et les résidus des cultures dans les champs en saison sèche pour leur alimentation. Ce qui exerce plus de pression sur l'environnement que le système moderne intensif (PAER, 2007). Néanmoins, dans le souci de valoriser le potentiel existant et une volonté de modernisation du domaine, une introduction de l'insémination artificielle a permis de réaliser des progrès vers un élevage intensif. Mais sans trop s'attarder à la description du secteur, on peut s'interroger sur la manière dont l'élevage pourrait jouer un rôle déstabilisateur pour le couvert végétal

- Comment l'activité pastorale peut-elle contribuer à la dégradation des paysages végétaux ?

Au Sénégal, les systèmes de productions animales sont basés pour l'essentiel sur un élevage extensif où l'alimentation du cheptel est assurée par le pâturage naturel essentiellement fourni par les forêts classées, les réserves sylvopastorales et les jachères (rapport du MEPN, 2005). C'est ce qui se passe dans la communauté rurale de Kandia. Ainsi, l'activité pastorale peut présenter dans certaines conditions des incidences négatives sur les paysages végétaux plus particulièrement sur certaines espèces comme le venn (pterocarpus erinaceus) qui est très appété par le bétail (Kandé M. A., 2007).

Selon le même auteur, cet appétit du bétail pour le venn amène les éleveurs à pratiquer l'émondage et l'ébranchage des espèces fourragères durant la saison sèche. En effet, la

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raréfaction du tapis herbacé fait recourir au fourrage aérien. Un autre fait est que la dégradation des conditions du milieu durant cette période (assèchement de l'herbe) pousse parfois les éleveurs à mettre le feu pour favoriser la repousse d'herbes vertes qui servent de nourriture au bétail. Ainsi la régénération des formations naturelles est retardée par la présence du bétail du fait que les animaux préfèrent les nouvelles pousses que l'herbe ordinaire. Les jeunes arbres constituent alors la « proie préférée » des moutons, chèvres et boeufs.

La position géographique de la C.R de Kandia fait que le phénomène d'amplification de la dégradation de la végétation par l'élevage s'accentue durant ces dernières années. Il y'a un nombre important de têtes de bétail concentrés sur des parcours pastoraux qui se rétrécissent d'une année à l'autre. Le massif forestier de Kandia est un espace fragile confronté à une augmentation considérable des effectifs des animaux qui y pâturent. La proximité de la Gambie au nord est source de fortes tensions entre éleveurs. En effet durant la saison sèche, de nombreux troupeaux de bétails (ovins, caprins et ovins) transitent dans cette zone pour aller vers l'Anambé où les conditions naturelles sont plus favorables à l'activité pastorale. Outre, les gambiens, on retrouve aussi des éleveurs venus du Fouta (Nord) et de Tamba.

C'est durant ce passage que les éleveurs effectuent des coupes abusives de certaines espèces d'arbres fourragers pour leur bétail. Cette coupe se traduit par une destruction importante du couvert végétal et des conflits entre populations locales et bergers transhumants. Les lieux de passage de ces troupeaux se remarquent par le nombre impressionnant de branches d'arbres coupées. Ce sont les grands sujets qui font l'objet de ces émondages comme le dianela oliveri qui est très appété par le bétail.

Photo 8 : Grand sujet coupé par les populations Photo 9: Émondage des grands arbres pour

l'élevage, clichés BALDE M. M., 2012

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On voit sur ces images que ce sont les grands arbres qui sont visés même s'ils ne se trouvent pas forcément en pleine brousse. C'est prés du village de Saré Dicory dans un champ au courant du mois d'avril.

Cependant d'autres bergers abattent les arbres vivants pour mieux permettre aux animaux de brouter directement les feuilles. D'ailleurs, cet état de fait n'est pas sans conséquences entre ces bergers transhumants et les éleveurs locaux. Ces derniers estiment que leurs ressources sont pillées avec la complicité des autorités de la communauté rurale qui donnent l'autorisation aux éleveurs en transit de s'y installer. Il y'a donc naissance de conflits autour des zones de pâturage et des points d'eau entre éleveurs d'une part et d'autre part entre éleveurs et agriculteurs. Le phénomène de transhumance est très répandu dans la zone frontalière avec la Gambie que ce soit en saison sèche ou en hivernage. Durant la saison des pluies, les éleveurs de la Gambie préfèrent venir installer leurs troupeaux avec un nombre de personnes réduits en territoire sénégalais afin de bénéficier des conditions favorables de pâturage jusqu'à la fin de l'hivernage. Cette installation augmente la pression du bétail sur les pâturages et fragilise le milieu récepteur de cet important nombre de têtes de bétail. Ainsi la disponibilité des ressources est fortement éprouvée par l'activité pastorale.

En définitive, l'activité pastorale dans la communauté de Kandia et plus particulièrement dans la zone Nord de la C.R est un facteur amplificateur de la dégradation des paysages végétaux. Cette partie de la Communauté rurale subit de fortes pressions liées aux pratiques agropastorales. Toutefois, au-delà de ces activités, il y' a également l'exploitation forestière qui exerce des effets négatifs sur l'écosystème.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote