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à‰tude des facteurs de dégradation de la forêt communautaire de Kandia dans le département de Vélingara et stratégie de gestion.

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par Moussa Mamadou BALDE
Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) - Master 2 2012
  

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2.4 Les limites des différentes actions entreprises dans la gestion de la dégradation du couvert végétal

Le contexte de décentralisation au Sénégal peut être considéré comme une opportunité pour les collectivités locales de promouvoir une gestion durable et participative des ressources naturelles à l'échelle locale. Pourtant, l'évaluation de la décentralisation dans le domaine de la gestion des ressources naturelles et de l'environnement a montré que les collectivités locales ont des limites certaines pour assumer, de manière satisfaisante, leur rôle (PFS, 2005). Ces limites s'articulent autour des points suivants :

- manque de précision dans la formulation de certaines dispositions se traduisant par de multiples interprétations sur les prérogatives des élus en matière foncière et forestière par exemple ;

- faible engagement de la part des élus dans la prise en charge effective de la gestion de ressources forestières ;

- insuffisance de la coordination, de l'harmonisation et de l'intégration des interventions des différents acteurs, et notamment des structures d'appui au développement forestier ;

- insuffisance de l'expertise au sein des CL malgré les arrangements permis par les conventions pour mettre à leur disposition une assistance technique disponible au niveau des services déconcentrés ;

- insuffisances des moyens financiers et logistiques pour faire face à leurs responsabilités dans les domaines transférés.

Ainsi donc, ces différentes limites énumérées par ce document mettent en évidence les difficultés que les collectivités locales éprouvent pour faire face à leurs responsabilités. C'est ce qui fait qu'on note également des insuffisances en ce qui concerne la Communauté rurale de Kandia concernant la gestion des ressources naturelles et l'environnement.

En effet, il existe un manque de coordination entre le conseil rural et l'administration forestière. Ce qui ne contribue pas à une efficacité dans les interventions en vue de contrecarrer les exploitants frauduleux du bois d'oeuvre dans la partie Nord de la C.R. Le manque de moyens financiers et de personnels qualifiés qui caractérisent la plupart des communes rurales constitue un handicap à l'accomplissement des missions confiées au conseil rural.

En outre le choix des personnes chargées de surveiller les coupes de troncs d'arbres ainsi que d'autres formes d'exploitation dans la forêt communautaire de Kandia obéit souvent à

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l'appartenance d'un parti politique. Cette démarche ne privilégie pas les personnes motivées et capables de remplir la tâche. On note que la plupart de ces individus choisis habitent dans des villages éloignés de la forêt. Ce qui ne leur permet pas toujours de s'imprégner de ce qui se passe dans le massif forestier alors que le choix d'autres personnes habitants des villages alentours, aurait pu être plus pertinent.

En plus, l'attitude des populations locales ne favorise pas une gestion participative et responsable de la dégradation de la forêt. Le fait d'observer le « pillage » des ressources par des personnes venues d'ailleurs sans poser des actes responsables peut être assimilable à de la complicité passive. Ce sont les limites qui accompagnent les différentes actions menées dans la gestion de la dégradation de la forêt communautaire de Kandia.

Toutefois, revenons sur le POAS qui certes, peut être un bon outil de gestion des ressources naturelles mais requiert une acceptation et une implication effective des populations locales. On peut dire qu'en dépit de l'implication des populations dans le processus d'élaboration de ces règles qu'il y'a des difficultés pour changer le comportement des usagers des ressources. Il ne suffit pas de réunir des personnes et leur demander leur vision par rapport à la gestion de leur espace communautaire pour que ces règles soient appliquées. Ce ne sont pas les populations qui se sont levées un bon jour pour prendre en charge la question de la dégradation des ressources naturelles, mais plutôt le conseil rural. Il ne s'agit donc pas ici de communautés locales qui montrent leur prise de conscience et leur capacité à trouver des arrangements institutionnels endogènes en faveur d'une gestion collective et plus durable des ressources naturelles (Etienne Verhaegen : 178).18 A tire illustratif, les observations de terrain pour le moment n'indiquent pas de changement sur de l'état de dégradation des ressources naturelles. Les entretiens effectués auprès de certaines personnes montrent que les populations n'ont pas encore intégrées cette nouvelle convention dans leur conduite quotidienne. Certainement, il faudra patienter un certain temps pour faire une évaluation de l'impact du POAS dans les objectifs qui lui sont assignés. Mais en attendant, essayons de poser quelques pistes de réflexion pour un modèle de gestion des ressources au niveau local.

18 Il s'agit d'une contribution intitulé : Pouvoir local et gestion des ressources naturelles au Burkina Faso in Sociétés rurales et environnement. Gestion des ressources dynamiques locales au sud sous la dir. de G. Rossi, Ph. L. Delville et Didier Narbeburu.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault