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Quelle place pour la psychologie dans une culture traditionnelle africaine ?

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par Manon Le Flour
Institut Catholique de Paris - DU Solidarités Internationales : action solidaire et dialogue interculturel 2016
  

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2. La culture traditionnelle africaine

Comme nous l'avons vu précédemment, c'est au XIXème siècle que les premiers travaux sur la notion de culture voient le jour à travers la naissance de la sociologie et de l'ethnologie. La découverte de ses peuples considérés comme « primitifs » va être au coeur des recherches. Il est vrai que lorsque nous quittons notre pays européen pour partir à la découverte du continent africain, nous ne pouvons qu'être décontenancé et étonné. Un changement de décor, de climat, de ce qui met nos sens en éveil... Le lendemain de mon arrivée, j'écrivais au coeur de mon journal de bord :

« Première journée intense et chargée en informations. Nous découvrons petit à petit notre nouvelle ville, grouillante et pleine de vie. Pleins de petites choses ont marqué ces premiers instants. Tout d'abord les odeurs. Il faut que je me

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souvienne de ces odeurs, qui me rappellent le Sénégal. L'Afrique a des odeurs bien particulières. Quand nous traversons la ville en taxi, les fenêtres grandes ouvertes, au passage de certains quartiers les odeurs changent. Une odeur de roussi, de grillade ou tout simplement de poussière ».

Manon Le Flour, septembre 2015, p.1-2

En quelques secondes nous sommes confrontés à une toute nouvelle culture, qui peut nous paraître étrange, incompréhensible mais qui nous fait vibrer. Au premier coup d'oeil il est évident que la culture africaine semble très riche : une musique particulière remplie de percussion pour danser, une cuisine partageant l'identité du pays aux mille épices, des arts multiples tels que la sculpture, la peinture, la création de bijoux... Chaque pays, et même chaque quartier, semble avoir ses propres traditions et sa propre culture.

Très vite, nous nous rendons compte qu'il est impossible de parler de culture traditionnelle africaine sans parler de religion. D'ailleurs, comme nous l'a appris Evariste Adjangba (intervenant lors de la formation Intercordia) la religion, et plus particulièrement la religion traditionnelle africaine (RTA), est un élément fondamental et constitutif de la culture africaine. L'africain est essentiellement déterminé par ses croyances.

La religion se définit comme « l'ensemble des croyances ou des dogmes et de pratiques culturelles qui constituent les rapports de l'homme avec la puissance divine (monothéisme) ou les puissances surnaturelles (polythéisme, panthéisme) » (Le Dictionnaire du Français, 1996, p.1399). De ce fait, nous pouvons dire que la religion est donc un élément constitutif de la culture.

Yves Lambert, sociologue français spécialisé dans l'histoire des religions dont nous a parlé E. Adjangba, a tenté de définir trois critères au concept de religion. La première caractéristique est la croyance en une réalité se situant au delà du réel, c'est-à-dire en dehors des limites qu'impose la science. Le second critère est la croyance en la possibilité d'une communication entre l'individu et la puissance surréelle grâce à des moyens symboliques (prière, etc.). Enfin, le dernier critère qui compose la religion est l'existence de rituels collectifs inclus dans un système de croyances et de pratiques donnant lieu à des formes communautaires.

La religion, présente dans la majorité des sociétés, endosse plusieurs fonctions. Tout d'abord, elle permet de créer du lien social entre les individus qui partagent alors des valeurs

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et des croyances communes sur lesquelles ils peuvent partager. De plus, à travers les anciens écrits, les religions peuvent fournir une explication du monde et de sa création à leurs fidèles. Enfin, elle permet aussi de répondre à certaines inquiétudes essentielles que les individus peuvent ressentir en donnant des éclaircissements sur ces préoccupations, comme le mal ou encore la mort par exemple.

Cependant, malgré sa prégnance dans la culture africaine, ce n'est que lors du colloque sur « Les religions africaines comme source de valeurs de civilisation »19 qui s'est déroulé en 1970 à Cotonou que le terme de RTA a été adopté par la communauté de chercheurs. Auparavant, c'était le terme d'animisme qui prédominait dans le langage commun. Le Dictionnaire du Français (1996, p.66) définit l'animisme comme « une croyance attribuant aux choses une âme, une conscience ». Comme le précise René Tabard (2010, p.191)20 dans son article : « les Noirs n'étaient pas matérialistes parce qu'ils croyaient que tous les êtres, animés et inanimés, avaient une âme ».

Le terme de RTA est donc né suite à de nombreuses recherches sur les pratiques religieuses observées en Afrique subsaharienne et désigne l'ensemble des expressions répertoriées : animisme, fétichisme, naturalisme... Albert Mukena Katayi dans son ouvrage défini les RTA comme telles :

« Ensemble des croyances et des pratiques religieuses traditionnelles par lesquelles les Africains se relient à Dieu et à la communauté formée par les morts-vivants et les vivants d'ici-bas. »

Albert Mukena Katayi, 2007, p.3421

Comme le précise Philippe Denis (2007)22 dans son article, les RTA recherchent principalement à assurer l'harmonie entre les vivants, les morts-vivants mais aussi les ancêtres. En effet, dans les RTA il n'y a pas de coupure entre le visible et l'invisible, ni entre le sacré et le profane, tout se confond. Comme nous l'avait précisé Evariste Adjangba lors de son intervention, dans les RTA tout est lié, tout est vivant, tout est doté d'une âme et tout est interdépendant.

19 Aguessy, H. (1970). « A propos du Colloque sur "Les religions traditionnelles comme source de valeurs de civilisation" ». Présence Africaine, n°74, p.90-93

20 Tabard, R. (2010). « Religions et cultures traditionnelles africaines ». Revue des sciences religieuses, 84 (n°2), p.191-205

21 Mukena Katayi, A. (2007). Dialogue avec la religion traditionnelle africaine. Paris : L'Harmattan

22 Denis, P. (2007). « La montée de la religion traditionnelle africiane dans l'Afrique du Sud démocratique ». Histoire et missions chrétiennes, (n°3), p.121-135

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La grande différence entre les RTA et les religions que nous connaissons dans nos cultures occidentales est que ces religions ne sont pas instituées. En effet, comme l'écrit P. Denis (2007, p.122) : « elle n'a ni clergé, ni lieu de culte, ni doctrine. Son seul objet est de développer une relation de confiance avec les ancêtres du clan ou de la tribu pour éviter les malheurs, accidents et maladies qui risqueraient de se produire s'ils cessaient de protéger leurs descendants ». Il est aussi intéressant de mettre en lumière la dimension dynamique des RTA ou rien n'est figé, ou toute évolution est possible. Les RTA présentent alors une forte capacité d'adaptation et ne sont pas antonymes avec une évolution possible.

R. Tabard (2010) appui son article sur les travaux de Gérard Buakassa (1977)23, anthropologue congolais, pour évoquer l'influence des RTA dans la vie quotidienne des individus. Il cite alors G. Buakassa dans son article :

« Aujourd'hui, écrit-il, la religion africaine n'existe nulle part, mais elle est

partout, dans les consciences, dans les opérations spirituelles ou empiriques,

dans les représentations, dans les attitudes, dans les gestes, dans les proverbes

dans les légendes, dans les mythes... Elle est partout, à la campagne comme en

ville, dans les procès judiciaires comme dans les conventions politiques ».

R. Tabard, 2010, p.194

Lors du Colloque du Festival mondial des Arts Négro-africain, G. Buakassa démontre alors l'impact prépondérant des RTA sur l'existence quotidienne des individus. Elles influencent les rythmes de vie à travers les nombreux rituels, mais aussi l'organisation sociale dans son ensemble. La société peut alors se représenter sous forme d'un triangle, divisé en quatre catégories. La première, à la base de la pyramide, représente les individus qui composent la famille menée par le chef de clan. La seconde catégorie est celle des ancêtres qui représente les ascendants qui ont déjà quitté le monde réel et se trouvent dans un entre-deux. Ils continuent à vivre mais d'une nouvelle manière, dans un autre monde. Ces deux catégories forment la famille

23 Buakassa, G. (1977). « Impact de la religion africaine sur l'Afrique d'aujourd'hui : latence et patience », Colloque du Festival mondial des Arts Négro-africains, Lagos

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étendue. Les membres de la famille entrent en contact avec les ancêtres dans deux types de situations comme l'explique P. Denis dans un de ses articles (2004)24. La première situation est lors des rites de passage que la famille célèbre au cours de la vie, tel que les naissances, les mariages, les enterrements par exemple. La seconde situation est lors des moments de crises, pouvant alors être la maladie ou les conflits au sein de la famille. De cette manière, les ancêtres accompagnent les vivants tout au long de leur vie et de leurs expériences avec pour mission d'assurer la protection de ces derniers.

La troisième catégorie qui organise la société est celle des divinités et des esprits. Elle se trouve entre les humains présents sur terre et la divinité au sommet de la pyramide. Ces esprits, pouvant également être appelé génies dans certaines sociétés, sont des êtres vivants très souvent lié aux phénomènes de la nature (génie de la rivière, génie du vent, génie de la forêt, etc.) et ont pour rôle de maintenir l'ordre du monde. Enfin, la dernière catégorie est celle qui représente Dieu qui est à la base du fondement du monde et de la vie. Il est inaccessible. C'est un créateur bon et tout puissant, comme le qualifie E. Adjangba, et la question de son existence ne se pose même pas. Le concept d'athéisme, c'est-à-dire la doctrine qui nie l'existence de Dieu, n'existe pas en Afrique Subsaharienne. Pour un africain, il est inconcevable de ne pas croire en Dieu.

Le monde des vivants est lui organisé en fonction de différentes structures sociales qui partagent toutes des valeurs morales et religieuses similaires. Chaque structure englobe la suivante, allant de la famille à l'ethnie d'appartenance. Dans le cadre de mon expérience au Congo-Brazzaville, j'ai pu remarquer la présence et l'importance de ces structures.

Il y a tout d'abord la famille comprenant les personnes vivant sous le même toit ou au sein de la même parcelle. En Afrique, le concept de famille nucléaire, c'est-à-dire un père, une mère et des enfants, n'existe pas. Ensuite, nous pouvons évoquer la parenté, c'est-à-dire tous les membres de la famille éloignés mais également les alliés, c'est-à-dire les individus de confiance. La parenté en Afrique est plus sociale que biologique. Puis se trouve le clan qui regroupe alors un ensemble d'individus partageant des liens de sang, mais surtout se considérant comme descendants d'un ancêtre commun. La quatrième structure est celle de la tribu qui se définit alors comme le groupe social et politique qui fonde leur solidarité sur une parenté ethnique réelle ou supposée comme nous l'explique E. Adjangba lors de son

24 Denis, P. (2004). « Chrétiennes et africaines. Le dilemme d'un groupe de femmes sud-africaines », Revue théologique de Louvain, (n°1), p.54-74

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intervention. Enfin, la dernière structure est l'ethnie, structure la plus large et englobant les précédentes, qui se définit alors comme un ensemble d'individus unis par une certaine culture.

Ces différentes structures partagent donc un socle commun de valeurs et travaillent dans un but commun : le maintien de l'ordre social. L'ordre social, en opposition au désordre, est la recherche de ce qui est conforme aux traditions et aux lois. Ce concept d'ordre social permet à l'individu de faire la différence entre le bien et le mal. De ce fait la recherche de l'ordre et donc du bien accroît l'harmonie sociale et assure l'équilibre qui mène alors au bien-être social.

Enfin, la culture africaine se différencie également par son oralité. Qui n'a jamais entendu le vieil adage ?

« En Afrique, lorsqu'un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle »

Cette citation que nous avons tous déjà entendue a été prononcée par Amadou Hampâté Bâ, écrivain et ethnologue malien, qui défendait avec ferveur la tradition orale très présente sur le continent noir. En effet, comme le précise A. Sow et ses collaborateurs dans leur ouvrage (1977)25, l'oralité est l'une des caractéristiques des cultures africaines traditionnelle, voir même celle qui est essentielle. En effet, les valeurs culturelles sont transmises depuis de nombreuses générations par la voie orale permettant alors aux individus de les acquérir. A. Sow & all. (1977) précisent que la transmission orale n'est bien entendu pas la seule, mais c'est cette voie de transmission qui est privilégiée au sein de la société. De ce fait, ils écrivent que « l'oralité est l'effet autant que la cause d'un certain mode d'être social. Elle marque des rapports sociaux spécifiques en privilégiant certains facteurs de stratification ou de différenciation sociale tels que la détention de la parole qui fait autorité, l'initiation à des connaissances constituant une sorte de savoir minimum garanti qualifiant l'individu » (A. Sow & all., 1977, p.173-174).

La dimension orale prend alors une place importante dans la culture africaine. Elle est essentielle pour la transmission des valeurs, des règles, de la culture comme nous venons de le voir. Dans son ouvrage relatant ses aventures africaines, R. Kapuoeciñski (1998, p.362) témoigne de cette oralité à travers l'éducation donnée aux enfants du village lorsqu'il raconte la vie autour du manguier du village :

25 Sow, A. & all. (1977). Introduction à la culture africaine - Aspects généraux. Unesco

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« Si dans le village il y a un instituteur, l'arbre tient lieu d'école. Le matin, il entraine sous ses ramures les enfants du village tout entier. Il n'y a ni classes ni limite d'âge. Qui veut venir vient. Le maître ou la maîtresse accroche au tronc un alphabet imprimé sur une feuille de papier. Il montre les lettres avec une baguette, et les enfants regardent et répètent. Ils doivent apprendre par coeur, car ils n'ont ni crayon ni papier ».

Ryszard Kapuoeciñski, 1998, p.362

Bien heureusement, cet auteur-voyageur raconte les scènes qu'il a découvertes au début des années 1960 et les choses ont évolué depuis. Des écoles se sont construites avec des tableaux noirs aux murs et des ardoises dans les casiers, les cahiers et les stylos sont plus facilement accessibles pour la majorité de la population. Bien entendu, comme j'ai pu le constater au cours de mon expérience congolaise, des disparités subsistent et l'accès à l'éducation est encore un luxe pour certains enfants.

De ce fait, comme l'écrit Mesmin Tchindjang, Athanase Bopda et Louise Angéline Ngamgne dans l'article intitulé « Langues et identités culturelles en Afrique » (2008, p.48)26 : « L'oralité est une voie de transmission de l'histoire, de la loi, de la littérature, de génération en génération dans les sociétés humaines (peuples, ethnies, etc.) qui ne disposent pas ou ne veulent pas disposer de système d'écriture ou qui, dans certaines circonstances, choisissent de ne pas l'utiliser, ou y sont contraintes ».

La République du Congo n'échappe pas à cette tradition de l'oralité comme nous le précise Charlemagne Moukouta dans son ouvrage (2005)27. En effet, les congolais, descendants directs des peuples bantous, utilisent cette communication essentiellement orale qui inclut l'animisme, le cosmos et le divin. Les langues bantoues, qu'il serait possible de dénombrer à plus de quatre cents, se retrouvent essentiellement en Afrique subsaharienne. Cependant, il est nécessaire de ne pas mettre de côté la communication non verbale, tout aussi importante chez les bantous. Comme dirait C. Moukouta (2005, p.37) : « l'animisme rime toujours avec la mimique ». Ainsi, il est essentiel pour recevoir le message dans sa totalité de prendre en compte l'environnement de la personne (hiérarchie, valeurs, etc.), mais aussi la position de l'émetteur (assis ou debout, etc.).

Dans son ouvrage, le manguier symbolise le lieu de transmission de l'éducation, mais aussi le lieu ou tout se règle. La communauté étant tout aussi importante que l'oralité au sein de la

26 Tchindjang, M., Bopda, A., Ngamgne, L.A. (2008). « Langues et identités culturelles en Afrique. Museum International (Edition Française). Unesco

27 Moukouta, C.S. (2005). Maladie mentale : itinéraires thérapeutiques au Congo. Paris : Paari

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culture traditionnelle africaine, elle a le besoin de se retrouver régulièrement afin de faire le point sur la situation actuelle, sur les problèmes rencontrés et de prendre une décision ensemble. Les individus discutent afin de trouver une solution qui convient à chacun. R. Kapuoeciñski témoigne avec beaucoup de simplicité ces scènes de vie que nous pouvons rencontrer de manière quotidienne lorsque nous nous promenons dans un pays africain. Elles se font peut-être de nos jours au fond d'une parcelle ou au détour d'une ruelle, mais elles existent bel et bien :

« C'est l'après-midi que les choses sérieuses se passent : les adultes se retrouvent sous l'arbre pour tenir conseil. Le manguier est le seul endroit où ils peuvent se réunir et discuter, car dans le village il n'y a pas de local suffisamment spacieux. Les gens se rendent à cette réunion avec ponctualité et de bon gré. Les Africains ont une nature collectiviste, ils éprouvent un besoin intense de participer à tout ce qui fait partie de la vie du groupe. Toutes les décisions sont prises de concert. C'est en commun que l'on tranche les disputes et les conflits, que l'on décide qui recevra telle terre à cultiver. La tradition veut que toute décision soit prise à l'unanimité. »

Ryszard Kapuoeciñski, 1998, p.362

Nous avons donc vu que l'Afrique détient une forme traditionnelle de culture, se caractérisant essentiellement par une forme de religion traditionnelle mais aussi par une transmission via une voie orale des valeurs communes.

Nos recherches sur le concept de « culture » dans les sciences sociales nous ont également amenées à découvrir l'école « culture et personnalité » mis en lumière par certains anthropologues et ethnologue. De plus, comme les concepts de « culture » et d'«identité » relèvent d'une réalité similaire, certain auteur, comme Charlemagne Moukouta (2005), ont tenté de définir l'archéologie de la personnalité congolaise au sein de l'un de ses ouvrages traitant des maladies mentales.

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