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Le conflit de 2012 et la détonation malienne. Les ressorts de la crise.

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par Myriam ARFAOUI
Université Lyon 3 Jean Moulin - Master 2 Sciences Politiques : Relations Internationales et Diplomatie. 2015
  

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2. Le conflit malien : l'enchevêtrement géopolitique.

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Le 17 janvier 2012, une insurrection chasse l'armée malienne du nord du pays. Le 22 mars, un coup d'état destitue Amadou Toumani Touré (ATT). La conjonction de ces deux facteurs, capacité d'action de groupes armés non étatiques, et défaillance de l'Etat, contribue à l'émergence d'une crise violente qui concentre dans l'Azawad des problématiques profondes menaçant la sécurité du pays, et la sécurité régionale du Sahel-Sahara.

« Les groupes armés islamistes d'Ansar Eddine, du Mujao et d'AQMI qui ont fait la conquête du Nord-Mali et de la boucle du Niger, alors en conflit, communiquent à nouveaux entre eux »561. Le contexte géopolitique et politique immédiat catalyse une crise interne et régionale, qui cristallise le rôle des groupes djihadistes au Sahel-Sahara, et met en exergue la prégnance des problématiques politiques et sociales de long-terme (A) ; « La problématique centrale qui reviendra dans tous les aspects et angles d'approche du conflit reste la viabilité de l'Etat africain ainsi que le choc entre le principe de souveraineté et la transnationalité des acteurs non institutionnels »562.

Le coup d'Etat de 2012 marque une rupture dans la situation politique du Mali. Cette brèche ouvre le pas à une coalition conjoncturelle des différents groupes armés maliens et sahélo-saharien : putschistes, irrédentistes et islamistes s'enlisent et font exploser un conflit larvé (B) ;

« On retrouve en Centrafrique et au Mali les mêmes causes de l'effondrement de l'Etat, comme la corruption endémique et généralisée, les frontières artificielles et poreuses, les tensions ethniques sécessionnistes, les groupes armés politiques ou criminels incontrôlables. »563

561MATHIAS, Gregor, Les guerres africaines de François Hollande, op. cit., p.29

562SAMBE, Bakary, « Crise malienne : origines, développements et répercussion dans la sous-région », op. cit. 563MATHIAS, Gregor, Les guerres africaines de François Hollande, op. cit., p.39

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? Contexte régional immédiat : la poudrière sahélo-saharienne.

Les printemps arabes, et la destitution de Mouammar Kadhafi déstabilisent profondément la région. La crise libyenne de 2011 crée un déséquilibre en termes de moyens d'action entre les groupes armés non étatiques et les groupes armés étatiques, à l'avantage des premiers. Les équilibres régionaux se reconfigurent tandis que les différents Etats sahélo-sahariens ne parviennent pas à contenir la menace.

« L'intervention occidentale en Libye (19 mars - 31 octobre 2011) accéléra la déstabilisation du Mali. Conscients des risques de contagion, les pays voisins tentent de trouver une solution consensuelle et réaliste, sous l'oeil attentif des Occidentaux. Pendant ce temps, les entités criminelles prospèrent. »564

La mort du colonel Kadhafi fait sauter les verrous sécuritaires de la région, contribue au retour « de milliers de combattants - en majorité touareg »565 dans leur pays d'origine. Les Touareg engagés dans le pays ont reçu une formation militaire, et disposent désormais des moyens nécessaires pour faire valoir leurs revendications au Mali ; « Kadhafi ayant fait ouvrir les arsenaux dans toutes les villes de Libye ; des convois importants d'armes sont organisés vers le théâtre d'opération malien qui ne tardera pas à s'embraser »566.

« En intégrant des Africains originaires du Sahel à son armée, en particulier des Touareg, Kadhafi tisse des liens avec les mouvements rebelles qui lui savent gré d'avoir soutenu leur cause. La légion islamique, composée de combattants venus, entre autres, du Sahel, est mobilisée lors de différentes expéditions libyennes sur le continent. Elle est dissoute à la fin des années 80 alors que la guerre avec le Tchad s'achève ; une partie de ses 6 à 8000 hommes sont intégrés dans l'appareil de répression sécuritaire de Kadhafi. »567

Les dissensions entre les différents Etats du Sahel-Sahara n'ont pas permis la mise en oeuvre d'une gestion préventive efficace de la sécurité régionale. L'Algérie, pour qui « la chute du régime du colonel Kadhafi sonne la fin d'une puissance [qu'elle] a souvent perçue par le prisme de la rivalité régionale »568, est absente du G5 sahélien569 ; alors que « pour

564GOURDIN, Patrice, « Géopolitique du Mali : un Etat failli ? », Diploweb, [En Ligne], septembre 2012

URL : http://www.diploweb.com/Geopolitique-du-Mali-un-Etat.html

565« De plus, ces derniers mois, le retour de Libye de milliers de combattants - en majorité touaregs-, la

prolifération d'armes et l'explosion des trafics de cocaïne ou de cigarettes ont achevé de propager une guerre

larvée dans le sud de l'Algérie, dans le nord du Mali, dans le nord du Niger ainsi que dans une partie de la

Mauritanie. », LEYMARIE, Philippe, « Comment le Sahel est devenu une poudrière », op. cit.

566OCDE/CSAO (2014), Un atlas du Sahara-Sahel : Géographie, économie et insécurité, op. cit., p.200

567Ibid., p.199

568OCDE/CSAO (2014), Un atlas du Sahara-Sahel : Géographie, économie et insécurité, op. cit., p.200

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Bamako, l'Algérie est à la fois la cause et le remède à l'insécurité liée au terrorisme »570. En outre, la rivalité entre l'Algérie et le Maroc en termes de projection et de rayonnement régional empêche toute coopération571. Le Sahel-Sahara est un espace aux sociétés transnationales, mais les Etats sont acquis à des perspectives réalistes de leurs intérêts. Ils parviennent difficilement au consensus du fait de leurs tensions bilatérales, et de leurs désaccords en termes de stratégie à adopter ; « La Mauritanie prône le « tout sécuritaire » ; le Mali plaide pour un développement à long terme, seul à même de tarir les sources de recrutement des mouvements touaregs ou des katiba (unités combattantes) d'AQMI »572. Ainsi, le contexte régional n'a pas permis de contenir une menace en expansion - à l'inverse, les changements et tensions géopolitiques ont contribué à la surenchère de cette menace, fissurant l'espace en brèches de désaccords dans lesquelles les mondes rebelles s'activent, gangrènent, et s'installent violemment.

? La rupture politique interne : l'étincelle malienne.

En 1991, ATT évince le dictateur Moussa Traoré et se fait le porteur d'une transition démocratique, à la suite de laquelle il se retire volontairement des candidatures à la présidence. Alpha Ouma Konaré effectue deux mandats avant de laisser place en 2002 à ATT ; « Il installe une politique de décentralisation, autonomise un peu plus certaines régions et signe des accords de paix avec les structures représentatives des populations touarègues »573. A cette époque, le Mali est un exemple de démocratie en Afrique - contrairement à beaucoup de pays du continent, le pays travaille, du moins en apparence, à ne pas tomber dans la mécanique dictatoriale et le prétorianisme.

Cette volonté politique ne permet pas de résoudre définitivement les problématiques longuement installées depuis les indépendances. Le développement économique du pays n'est pas exponentiel, puisqu'il fait partie des plus pauvres Etats du monde574. Le territoire est mal, voire pas, contrôlé en certains endroits ; « Pendant longtemps, l'Etat n'a rien fait dans le Nord parce que les investissements publics répondaient à des rations démographiques [...]

569Le Monde, « Un « G5 du Sahel » pour le développement et la sécurité », Le Monde, [En Ligne], Février 2014 URL : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/02/16/un-g5-du-sahel-pour-le-developpement-et-la-securite_4367635_3212.html

570LEYMARIE, Philippe, « Comment le Sahel est devenu une poudrière », op. cit.

571Ibid. 572Ibid.

573SAMBE, Bakary, « Crise malienne : origines, développements et répercussion dans la sous-région », op. cit. 574GOURDIN, Patrice, « Géopolitique du Mali : un Etat failli ? », op. cit.

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Puis Bamako est intervenue en s'appuyant sur les familles locales dominantes, qui ont pris le relais d'un Etat défaillant en creusant des puits, en construisant des routes ou des écoles. Ce clientélisme a fait de ces familles les passages obligés de la puissance publique »575. Et la problématique touareg qui ne cesse d'agiter la scène politique et sociale, se réactive ; « Les revendications indépendantistes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) invoquent notamment la faiblesse des investissements publics dans le septentrion malien ainsi que les inégalités de développement entre le Sud et le Nord du pays »576.

Le 17 janvier 2012 une attaque sur Ménaka dans le nord du pays acte le départ d'une nouvelle rébellion577. Elle est suivie par « plusieurs semaines d'actions victorieuses contre des garnisons de l'armée malienne, dont la prise de la base de Tessalit, le 11 mars »578. Les troupes rebelles sont composées en majorité d'Ishomars, « des combattants touaregs ayant fait leurs classes dans les casernes libyennes »579. Et, le MNLA aligne « un bon millier de combattants, dont quatre cents ex-soldats du feu président libyen Mouammar Kadhafi »580. Cette rébellion s'inscrit dans la continuité des mouvements touaregs de 1963, 1990 ou 2006. Le MNLA veut l'indépendance de l'Azawad (« 65% du territoire malien »581), agitant une fois de plus le drapeau identitaire tamasheq. Le creuset entre les groupes armés non étatiques et l'armée malienne divisée est si profond qu'il conduit à un désengagement quasi-total des forces maliennes du nord du pays. La coalition de groupes contestataires irrédentistes et islamistes s'installe dans le nord du pays - le 6 avril 2012, le MNLA proclame unilatéralement l'indépendance de l'Azawad582.

« A partir de ce moment, s'affiche au grand jour les faiblesses d'une armée malienne « déséquilibrée » : une véritable « armée mexicaine » sous ATT avec, d'une part, une cinquantaine d'officiers généraux embourgeoisés et ignorant les réalités du terrain et de

575CHÂTELOT, Christophe, « Les trois plaies du Mali », Le Monde Bilan Géostratégique, Edition 2013, p.15

576OCDE/CSAO (2014), Un atlas du Sahara-Sahel : Géographie, économie et insécurité, op. cit., p.187

577Jeune Afrique, « Nord-Mali : des rebelles touaregs attaquent Ménaka », Jeune Afrique, [En Ligne], janvier

2012

URL : http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120117161032/

578CHÂTELOT, Christophe, « Les trois plaies du Mali », op. cit., p.15

579STHURENBERG, Michael, « Le conflit Touareg », Le Monde Diplomatique, [En Ligne], mai 1995

URL : http://www.monde-diplomatique.fr/1995/05/A/6311

580LEYMARIE, Philippe, « Comment le Sahel est devenu une poudrière », op. cit.

581« Renouant avec les rébellions touarègues de 1963, 1990 ou 2006, le MNLA réclame l'indépendance des trois

régions du Nord, Tombouctou, Gao et Kidal, soit plus de huit cent mille kilomètres carrés, et 65% du territoire

malien (une fois et demie la superficie de la France) », LEYMARIE, Philippe, « Comment le Sahel est devenu

une poudrière », op. cit.

582« Déclaration d'indépendance de l'Azawad », Mouvement National de Libération de l'Azawad, [En Ligne], 6

avril 2012

URL : http://www.mnlamov.net/component/content/article.html?id=169:declaration-dindependance-de-lazawad

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l'autre, des hommes de troupes livrés à eux-mêmes, sous équipés (ou du moins avec des armes inadaptées au vaste territoire). »583

Le conflit malien entre donc dans le paradigme des conflits africains du XXIème siècle ; « inégalités territoriales, clientélisme des élites, différences ethniques et religieuses, ressources naturelles »584. Le coup d'état militaire du 22 mars 2012 est une réponse à cette démocratie corrompue, et un affront à la passivité dont fait preuve le gouvernement face à l'intensification du mouvement touareg585. Sous la présidence d'ATT les institutions, notamment militaire, se délitent ; « [il] battit son pouvoir sur un « consensus à la malienne » [...] Un système incluant la plupart des partis, donc sans réelle opposition, et dans lequel ATT avait le dernier mot »586. Tandis que l'armée devient « un groupement de fonctionnaire, pas de combattants »587.

Le 22 mars 2012, ATT est renversé - un putsch militaire mené par le capitaine Amadou Haya Sanogo le place à la présidence pour une quinzaine de jours ; « Sous la pression de la France et des pays de la région, il dut céder le pas à un pouvoir civil de transition »588.

« Malgré leur invraisemblable calendrier - quelques semaines avant une élection présidentielle ouverte - et leur conduite favorisant pillages et règlements de comptes, les soldats du camp de l'armée de terre de Kati, dirigés par le capitaine Amadou Sanogo, intervenaient sur un terrain propice : outre qu'ils ont profité de l'exaspération après les revers militaires face à la rébellion touarègue au Nord, le discours putschistes sur la corruption des élites et la « démocratie coquille vide » a rencontré un écho favorable dans la population. »589

583SAMBE, Bakary, « Crise malienne : origines, développements et répercussion dans la sous-région », op. cit. 584OCDE/CSAO (2014), Un atlas du Sahara-Sahel : Géographie, économie et insécurité, op. cit., p.187 585CHATELOT, Christophe, « Les trois plaies du Mali », op. cit., p.15

586Ibid. 587Ibid. 588Ibid.

589DELCROZE, Jacques, « Effondrement du rêve démocratique au Mali », Le Monde Diplomatique, [En Ligne], septembre 2012

URL : http://www.monde-diplomatique.fr/2012/09/DELCROZE/48141

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? Le territoire de l'Azawad : la déflagration.

Le conflit de l'Azawad est la résultante d'une interaction de variables endogènes et exogènes qui profitent de la fracture laissée par la défaillance des institutions politiques et sécuritaires pour s'installer. En ce sens, il fait intervenir différents acteurs aux ambitions variées qui, à un moment donné, en fonction des conjonctures et opportunités qui se présentent, se combinent pour former un front commun. Or, cette lecture unitaire du conflit masque les réalités de fond : la conjoncture n'efface pas les enjeux géopolitiques des différents acteurs, qui réémergent une fois la territorialisation acquise. Ainsi, si le MNLA revendique l'indépendance d'une zone qu'il considère comme touareg, AQMI cherchent à étendre son influence conformément à ses impératifs idéologiques, tandis que d'autres groupes encore, comme Mujao, veulent contrôler les routes du trafic transsaharien. Il semble en réalité que chaque acteur réponde d'impératifs territoriaux propres, replaçant le conflit à la jonction de plusieurs dynamiques qui se révèlent antagonistes, toutes liés aux enjeux de pouvoir sur les territoires. Ce conflit métastasé aux injonctions rationnelles laisse place à une sub-territorialisation ; les différents groupes armés non étatiques de l'Azawad cherchent à asseoir leur autorité au détriment de leurs anciens partenaires.

Le MNLA, héritier des mouvements touaregs, apparait en 2011 lorsqu'il revendique l'autonomie puis l'indépendance de l'Azawad590. Il s'est dans un premier temps allié à AQMI sur certaines opérations, avant de s'en détacher, et d'entrer en conflit contre ses membres591. Groupe politico-militaire laïc, il cherche à mener une action avant tout politique, avec une finalité précise : l'autodétermination des touaregs maliens. Ses représentants annoncent le 7 juin la création d'un Conseil exécutif de l'Azawad présidé par Bilal Ag Achérif « blessé le 27 juin à Gao lors d'un affrontement avec le Mujao »592 ; « On retrouve ainsi les trois éléments constitutifs de l'Etat : territoire, population, gouvernement »593. Il cherche dès lors à se distinguer des acteurs djihadistes, et « a fait connaître son soutien à l'opération française au Mali, tout en s'opposant à l'arrivée de l'armée malienne dans le nord du pays, craignant des représailles contre les populations locales à « peau claire » »594. Les tensions avec les groupes djihadistes installés dans l'Azawad brouille la lecture de son projet : d'un côté, les populations

590CHATELOT, Christophe, « Les trois plaies du Mali », op. cit., p.15

591CARMARANS, Christophe, « Mali : les principaux acteurs de la crise », Jeune Afrique, [En Ligne], décembre

2012

URL : http://www.rfi.fr/afrique/20121212-mali-reperes-principaux-acteurs-crise-/

592Ibid.

593CUMIN, David, Manuel de droit de la guerre, Bruxelles, Larcier, 2014, p.44 594CHATELOT, Christophe, « Les trois plaies du Mali », op. cit., p.15

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du sud le considèrent comme responsable de la crise595, de l'autre, il est évincé de ses positions territoriales par les islamistes596.

Ansar Dine entre en scène en 2011 ; groupe islamiste touareg crée par Iyad Ag Ghali, « l'un des principaux leaders de la rébellion touarègue des années 1990 qui est également le cousin de l'un des chefs locaux d'AQMI, Hamada Ag Hama »597, il cherche à imposer la charia au Mali et en faire un Etat théocratique598. Il a son fief dans la région de Kidal ; et « fin janvier, l'organisation a pris le contrôle d'un vaste territoire au nord du pays, occupant les villes de Tinzouaten, Tessalit et Aguelhok, proches de la frontière algérienne »599.

AQMI, conformément à son idéologie, cherche à se territorialiser et s'installe dans les zones délaissées par les Etats ; « Composé pour une grande part par des Mauritaniens et des Maliens mais toujours dirigé par des Algériens, le mouvement serait composé d'un millier d'hommes déployés dans les phalanges du Sahara (ou katibas) regroupées au nord du Mali »600. Tombouctou est devenu son principal bastion601.

La katiba de Mokhtar Belmokhtar, el Mouwakaoun Beddam est créée en décembre 2012 ; « Son nom qui signifie « la Phalange des signataires par le sang » rappelle la devise du GIA qui était : « Du sang, du sang, de la destruction, de la destruction. Ni trêve, ni dialogue, ni réconciliation ! » »602. Dissidence d'AQMI résultant de tensions entre Abdelmalek Droukdal et Mokhtar Belmokhtar, la katiba « dit vouloir aider à la consolidation du règne de la charia dans le nord du Mali »603.

Mujao est une dissidence d'AQMI opérée en 2011 à l'initiative de son chef, Hamada Ould Mohamed Kheirou, un Mauritanien604 ; « Le 27 juin, le Mujao a pris le contrôle de Gao après des combats avec le MNLA »605. Composé de Mauritaniens et de Maliens, le groupe est

595CHATELOT, Christophe, « Les trois plaies du Mali », op. cit., p.19

596CARMARANS, Christophe, « Mali : les principaux acteurs de la crise », op. cit.

597Ibid.

598Ibid.

599Ibid.

600Ibid.

601CHATELOT, Christophe, « Les trois plaies du Mali », op. cit.

602Ibid.

603Ibid.

604Ibid.

605CARMARANS, Christophe, « Mali : les principaux acteurs de la crise », op. cit.

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activement impliqué dans le trafic de drogue saharien606 - le contrôle des routes est, dans cette perspective, une nécessité. Il multiplie les attentats violents dans le nord du pays; « A la différence d'AQMI, le Mujao, davantage ancré dans la société malienne, a opté pour une guerre d'évitement contre les forces françaises et maliennes, multipliant les attaques suicides »607.

606ONU, Comité du Conseil de Sécurité faisant suite aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011) concernant Al-Qaïda et les personnes et entités qui lui sont associées, [En Ligne], novembre 2013 (décembre 2012 1ère pub.) URL : http://www.un.org/french/sc/committees/1267/NSQDe134F.shtml

607CHATELOT, Christophe, « Les trois plaies du Mali », op. cit., p.19

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault