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Impacts de la réduction du temps scolaire sur l'apprentissage dans l'enseignement secondaire général au Bénin. Cas du collège d'enseignement général 3 de Bohicon.

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par Franck et Ignace YEMADJE et METCHEDE
Université d'Abomey Calavi-Bénin - Maitrise 2012
  

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Tableau VIII : Statut des enseignants et niveau d'exécution de la masse horaire annuelle

NEP

Statut

Exécution

Intégrale

Exécution

Partielle

Total

ACE

13

05

18

APE

5

9

14

EVL

13

5

18

Total

31

19

50

De l'analyse de ce tableau, il ressort que la majorité des enseignants vacataires locaux et Contractuel d'État exécutent intégralement la masse horaire annuelle. Alors que les Agents Permanents de l'État battent le record dans l'inachèvement des programmes d'études. Nous pouvons affirmer que la précarité est aussi un facteur de réduction du temps scolaire.

La notion de précarité relève de deux dimensions intimement liées: la précarité du travail de l'enseignant et la précarité de l'emploi de l'enseignant.

La précarité de l'emploi « vaut pour les individus qui ont un emploi incertain, c'est-à-dire qui ne sont pas en mesure de prévoir leur futur professionnel »

Les critères à prendre en compte sont au nombre de trois : durabilité de la relation d'emploi, l'unicité de l'employeur et le niveau des revenus.

En effet, au Bénin les autorités éducatives se sont davantage tournées vers une politique d'embauche `'d'Enseignants VacatairesLocaux'' (EVL) ou Agents Contractuels d'État (ACE) comme une alternative à moindre coût pour répondre aux déficits chroniques de recrutement. Le recours à des professeurs sous contrat apparaît comme une solution pour notre pays qui perçoit comme pris entre le marteau et l'enclume, confronté à la pression d'augmenter le taux de scolarisation en accord avec l'objectif 2015 de l'Education Pour Tous (EPT) et à de sévères contraintes budgétaires. Ainsi, au CEG3 Bohicon, les EVL représentent une grande majorité du corps professoral depuis l'année scolaire 2004-2005 jusqu'à nos jours. La durée de leurs contrats de travail est seulement de neuf (09) mois. Ces contrats ne sont pas toujours renouvelés l'année scolaire suivante pour les mêmes personnes qui déjà, ne bénéficient pas des mêmes rétributions que leurs collègues permanents. Cette insécurité de l'emploi et cette frustration salariale poussent ces EVL à une insouciance totale dans l'exercice de leur métier. Pour maximiser leurs rétributions et se donner une sécurité financière pendant les temps de chômageéventuel, ils se trouvent obligés de prendre d'autres engagements. Ils sont à la fois présents dans plusieurs autres établissements secondaires. Ce qui expliqueles retards observés au cours et le non respect de l'heure réglementaire de la findes cours. Ce comportement raccourcit énormément le temps d'apprentissage des apprenants.

Mais cette dimension de la précarité n'est pas le seul facteur qui diminue la qualité de l'apprentissage dans les classes.

La précarité du travail « tient à ce que les individus considèrent le travail comme sans intérêt, mal rétribué et faiblement reconnu ».Autrement dit, le personnel enseignant est moins rémunéré par rapport aux fonctionnaires des autres secteurs de la même catégorie qu'eux. En effet ces derniers travaillent huit heures par jour, soit quarante heures par semaine. Un professeur certifié par exemple suivant un décret français datant de 1950, travaille 18 heures par semaine devant l'élève et 45 heures par semaine chez lui afin de préparer ses cours, corriger les copies des évaluations et actualiser ses connaissances dans sa discipline.Il travaille donc au total 63 heures par semaine et il bénéficie du même traitement indiciaire que les autres fonctionnaires de la même catégorie, de la même échelle et du même échelon que lui.

Par ailleurs, comparativement aux fonctionnaires des autres secteurs d'activités l'enseignant bénéficie faiblement de primes et indemnités liées à l'exercice de son métier. Comme exemple, un personnel du ministère de la micro Finance des Petites et Moyennes Entreprises de l'Emploi des Jeunes et des Femmes (MMFPMEEJF) et du Ministre du plan, du Développement et d'Évaluation de l'Action Publique (MPDEAP), qui à cent mille francs de salaire brut mensuel perçoit entre cent dix neuf mille et cent vingt trois mille francs par

Mois de primes et indemnités, quand l'enseignant prenant le même salaire brut que lui se retrouve à environ quarante mille francs de primes et indemnité. En effet, la majorité des professeurs estiment qu'ils sont moins rétribués par rapport aux titulaires de titres professionnels comparables aux leurs et travaillant dans d'autres secteurs d'activités. Ce qui s'explique par la différence entre la condition sociale et matérielle de l'enseignant et celle des autres fonctionnaires.Leurs enfants reçoivent les enseignements dans des établissements publics où les cours sont perturbés le plus souvent par des mouvements sociaux. Pendant ce temps les fonctionnaires titulaires de titre comparables aux leurs, en si peu de temps de leur carrière se trouvent à un haut niveau de réalisation matérielle. La plupart assure à leurs progénitures l'éducation dans des centres privés d'enseignement où les conditions d'apprentissage sont meilleures. Aussi, les enseignantspensent-ils que leur niveau de vie s'est profondément dégradé comparativement au niveau de vie d'autres fonctionnaires ayant le même grade qu'eux. De ce point de vue, l'enseignant est l'indigent de la société béninoise. Son faible pouvoir d'achat lui donne une triste célébrité. L'indécence de sa condition matérielle et de vie le place dans une position moyenne dans la société. Alors que les professeurs certifiés de l'enseignement secondaire sont des cadres de la catégorie A, échelle du secteur de l'éducation, la majorité de leurs élèves enquêtés les mettent au rang des cadres moyens.L'enseignant qui, hier, était craint des élèves se voit de plus en plus confronté à des situations d'indiscipline notoire. Il naît à son niveau un sentiment de frustration et d'insatisfaction. Ainsi, pour améliorer son statut social en pleine dégradation, il se lance dans des mouvements de grève et s'engage dans d'autres activités lucratives comme la vacation dans plusieurs établissements et éventuellement dans le commerce de toute sorte. L'année scolaire se trouve diminuée de plusieurs semaines de cours et letemps d'apprentissage effectif des élèves est rongé de plusieurs minutes du fait d'une part des grèves répétées et d'autre part des retards et des fins précoces des cours.

Au regard de tout ce qui précède, la qualité et l'efficacité de l'enseignement laissent à désirer. Mais une autre cause non moins importante est à prendre en compte quand il s'agit d'expliquer la réduction du temps d'apprentissage de l'élève : l'effritement de la conscience professionnelle de l'enseignant.

2-2-4. Titre universitaire des enseignants et le niveau d'exécution de la masse horaire

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand