WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La délinquance économique et financière à  l'heure du numérique en droit ivoirien


par Gaston Désiré Koffi
Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo (Cote d'Ivoire) - Master 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- Les obstacles liés aux enquêtes judiciaires en Côte d'Ivoire

259. L'appréhension des contenus illicites par les services d'enquête procède
nécessairement d'une autorisation expresse de l'autorité judiciaire. Internet remet en question le principe de compétente territoriale des services d'enquêtes91

260. Art. 60 de Loi n° 2018-975 portant Code de Procédure pénale « L'officier de
police judiciaire agit soit sur les instructions du procureur de la République, soit d'office. Lorsqu'il agit d'office, il est tenu d'en informer immédiatement le procureur de la République. Ces opérations sont effectuées sous la direction du procureur de la République, la surveillance du procureur général et le contrôle de la Chambre

91 115 Jean-Wilfrid: Internet et enquête judiciaire, www.droit-internet.com.

- 63 -

d'instruction. » Art. 63 : « Si la nature de l'infraction est telle que la preuve en puisse être acquise par la saisie des papiers, documents ou autres objets en la possession des personnes qui paraissent y avoir participé, ou déterminer des pièces ou objets relatifs aux faits incriminés, l'officier de police judiciaire peut se transporter sans désemparer au domicile de ces dernières pour y procéder à une perquisition dont il dresse procès-verbal. »»

261. En enquête flagrante, comme en enquête préliminaire, les pouvoirs coercitifs
dont sont investis les services répressifs leur permettent de requérir toutes personnes qualifiées s'il y a lieu, afin de procéder à des constations ou à des examens techniques Art. 64 du CCP : « S'il y a lieu de procéder à des constatations d'ordre technique ou scientifique, l'officier de police judiciaire peut avoir recours à toute personne qualifiée, après en avoir informé le procureur de la République... ». Pour autant, aucun texte spécifique n'impose, à ce jour, aux fournisseurs de services Internet de réelle obligation de coopération avec les services de police.

262. De plus, les réticences culturelles et l'absence de formation spécifique des
services d'enquête contribuent à limiter l'efficacité des investigations. L'on doit aussi noter que l'évolution incessante des NTIC constitue une autre difficulté pour les services d'enquête.

263. Il faut ajouter à ces difficultés que la traçabilité des paquets d'information sur
Internet relève des techniques criminalistiques complexes, même si des logiciels performants et onéreux permettent parfois de reconstituer le cheminement parcouru par les données numériques et donc de localiser leur source et/ou leur destination. La cryptographie constitue bien évidemment, elle aussi, un défi pour les services d'enquêtes, puisque le recours à des moyens de chiffrement lourd rend très aléatoire la possibilité pour les forces de l'ordre d'accéder aux données.

264. Les données électroniques ainsi récoltés doivent être fiables pour pouvoir
emporter la conviction de la juridiction de jugement et fonder une décision de culpabilité. Sous le régime de l'administration libre de la preuve en matière pénale, les éléments probants ne peuvent pas être recueillis d'une manière illégale.

265. Pourtant, l'omniprésence des technologies de l'information et la communication
dans la vie des citoyens oblige les autorités policières et judiciaires à une radicale adaptation de leurs méthodes d'investigations et d'instruction criminelle pour récolter les éléments de preuve, lesquels sont caractérisés par l'immatérialité et la volatilité des données ainsi que par l'opacité des systèmes informatiques.

- 64 -

266. Les procédures de saisie et de perquisition prévues dans le monde physiques

seront difficilement adaptables dans le cyberespace. Dans ces conditions, il devient difficile de réunir tous les éléments de preuve d'une infraction.92

92 Poulet, Y., La criminalité dans le cyberespace à l'épreuve du principe de la régularité des preuves, accessible sur www.droit.fundp.ac.be/e-justice/documents/projet/20de%20Loi%20214.htm

- 65 -

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon