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Quête bigmaniaque et légitimation politique locale des élites urbaines au Cameroun. Cas de l'arrondissement de Zoétélé.


par Julio Herman Assomo
Université de Yaoundé 2 - Master en Sciences politiques 2013
  

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2- La méthode interactionniste

Par interaction, « Goffman entend à [...] les influences réciproques que [des personnes exercent] sur leurs actions respectives, lorsqu'ils sont en présence physique les uns des autres».59(*)

La méthode interactionnistes consiste en l'étude des grandes organisations, représentatives des sociétés contemporaines et dont le but est d'élaborer une théorie générale des systèmes culturels contemporains mettant l'accent sur l'étude du comportement des individus en situation avec d'autres. Il s'agit d'une démarche scientifique basée en quintessence sur une double approche dont l'interactionnisme symbolique et l'analyse stratégique.

En ce qui concerne l'interactionnisme symbolique, il s'agit, d'après Erving Goffman,  de concevoir la société dans une perspective de mise en scène de la vie quotidienne par l'affectation d'un coefficient de symbolisme à toutes les interactions par le jeu de communication. D'après cet auteur, les relations individuelles sont des actes de représentations théâtrales.60(*) Becker soutient qu'il s'agit d'un programme spécifique d'analyse du social. Considérant qu'aucune situation ne peut se déduire mécaniquement d'un système, mais plutôt de la construction de sens que réalisent les participants au travers de leurs interactions.61(*)

Parlant de l'aspect stratégique de l'interactionnisme, Michel Crozier62(*) souligne que chaque individu « est aussi et avant tout une tête,c'est-à-dire une liberté ou, en termes plus concrets, un agent autonome qui est capable de calcul et de manipulation et qui s'adapte et invente en fonction des circonstances et des mouvements de ses partenaires » ; il est question pour cet individu d'accroître sa liberté de manoeuvre tout en essayant de réduire celle des autres. Autrement dit, « le jeu concilie la liberté et la contrainte. Le joueur reste libre, mais doit, s'il veut gagner, adopter une stratégie rationnelle en fonction de la nature du jeu et respecter les règles de celui-ci »63(*).Cette méthode d'analyse permet, du point de vue de Jacques Lagroye « de comprendre et de vérifier quel type de relation relie diverses unités sociales et structure les rapports que les unités entretiennent».64(*) De ce fait, l'usage des expressions « jeu » et « marché » permettent de rendre compte des rapports de pouvoir et les relations entre agents dans une perspective relationnelle et dans des systèmes d'interaction. Cette méthode cherche à expliquer pourquoi telle unité sociale participe à l'interaction, ses intérêts à «entrer dans le jeu», les comportements qu'elles parviennent à imposer et les ressources dont elles disposent dans la compétition. David Le Breton lui, souligne que « pour l'interactionnisme, l'individu est un acteur interagissant avec les éléments sociaux et non un agent passif subissant de plein fouet les structures sociales à cause de son habitus ou de la «force » du système ou de sa culture d'appartenance».65(*)

Ces deux aspects de la méthode interactionnistenous permettront d'étudier plus en profondeur les types de relations entre les différents acteurs interagissant dans l'univers d'analyse à savoir les élites. Ensuite, elle nous permettra de mettre davantage en exergue les relations d'échanges, de pressions et de positionnement entre ces élites et les populations locales en fonction des différents intérêts de part et d'autres. En effet, il sera question d'étudier les interactions entre les élites urbaines en quête de légitimaté politique dans la localité de Zoétélé à travers l'activité bigmaniaque d'une part ; ensuite d'analyser les interactions entre ces élites et les acteurs représentant la communauté locale, soit l'électorat. De plus, nous nous attarderons davantage sur les différentes ressources mobilisées par les grands hommes et les élites (bureaucratiques, économiques, intellectuelles, etc.) pour peser sur l'échiquier politique local, c'est-à-dire, compter parmi les « dignes » fils du terroir ; enfin de montrer les différentes influences exercées de part et d'autre entre les élites urbaines, les élites et les populations, les populations entre elles selon les intérêts (économiques, politiques, etc.) de clans ou de factions.

* 59NJOYA Jean. 2012, cours de sociologie des organisations, Master 1. Université de yaoundé 2- Soa

* 60NJOYA Jean. 2012, cours de sociologie des organisations, Master 1.Op. cit

* 61Cité par ZOLESIO E. In « préparation à l'agrégation sociale ». ENS-LSH Lyon.

* 62 CROSIER M. & FRIEDBERG E. 1977. L'acteur et le système. Le Seuil.

* 63 CROSIER M. & FRIEDBERG E. 1977. L'acteur et le système. Opcit.

* 64LAGROYE J. 1991, Sociologie politique, Paris, P.F.N.S.P/Dalloz

* 65 LEBRETON D. 2004, L'interactionnisme symbolique, Paris, PUF, Quadrige Manuels, 249 p.

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