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La constitution tchadienne du 04 mai 2018 et la consolidation de l'état de droit.


par Keumaye Tchiakika
Université de Dschang Cameroun - Master 2 en droit public 2020
  

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Paragraphe 2 : Les limites d'ordre juridique de la protection non
juridictionnelle des droits fondamentaux

La limitation de la protection des droits par les institutions non juridictionnelles peut aussi découler du fait que ces institutions ne jouissent pas d'un réel pouvoir de sanctions des violations des droits de l'homme. Cette limitation peut être également le fait de la théorie des circonstances exceptionnelles. Ces limites s'analysent à travers le caractère non contraignant des décisions de la CNDH (A) et l'efficacité relative de la CNDH en période de crise (B). Ces obstacles juridiques peuvent impacter négativement la garantie effective des droits de l'homme et des libertés par l'institution non juridictionnelle.

A - Le caractère non contraignant des décisions de la CNDH

Les moyens et les décisions par lesquels la CNDH s'exprime sont souvent variés et peu efficaces. Or, le respect d'une sentence ou décision dépend de la force juridique qui lui est attachée. Au Tchad, l'organe de protection non juridictionnelle est dépourvu d'un réel

277 Article 10 de l'ordonnance n°024/PR/2018.

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pouvoir de décisions faisant office de sanctions. L'article 7 alinéa 1 de l'ordonnance n°024/PR/2018 dispose que : « la CNDH est aussi chargée de formuler à titre consultatif au Gouvernement, à l'Assemblée Nationale et à tout autre organe, soit à la demande des autorités concernées, soit en usant de sa faculté d'auto-saisine, des avis, recommandations et propositions concernant les libertés fondamentales et les droits de l'homme ». Il ressort de cette disposition que les avis émis par la Commission ne sont pas contraignants et les autorités peuvent ou non les prendre en compte. Mais bien plus, la Commission peut saisir le Ministère Public des cas de violations des droits de l'homme et elle peut aussi ester en justice au nom des victimes sur les violations constatées et résoudre par la médiation278.

En effet, la CNDH dispose des pouvoirs les plus étendus sur toutes les questions relevant des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Á ce titre, elle reçoit les plaintes des victimes, de leurs ayants droits, des associations et d'organisations non gouvernementales des droits de l'homme et de toute personne physique ou morale. Elle reçoit également les dépositions des témoins et les déclaration des présumés auteurs279. De ce fait, l'absence de contrainte des décisions peut pousser les victimes de violations des droits de l'homme et des libertés à refuser de saisir cet organe à causes de ces faiblesses juridiques, parce que craignant la non-exécution de ses décisions.

Ces faibles moyens et pouvoirs des décisions et d'expression dont disposent cet organe de garantie non juridictionnelle des droits de l'homme et des libertés publiques au Tchad semblent à notre avis peu rentables, inefficaces et limités, étant donné qu'il n'est pas obligatoire et manque d'une réelle force juridique et sont même doublement limité en périodes exceptionnelles.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci