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La constitution tchadienne du 04 mai 2018 et la consolidation de l'état de droit.


par Keumaye Tchiakika
Université de Dschang Cameroun - Master 2 en droit public 2020
  

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B - La quasi inactivité de la CNDH

Un organe de protection des droits des citoyens doit être en principe actif et prompt. Au

Tchad, c'est tout à fait le contraire. L'organe non juridictionnel de protection des droits fondamentaux au Tchad est presque inactif, parce qu'il n'est pas véritablement autonome et indépendant. Ses agissements sont parfois orientés. Or la présence de la CNDH dans l'espace public devrait la rendre accessible. L'accessibilité regroupe non seulement la connaissance de l'institution (rapport avec les médias pour la diffusion des activités) mais également l'accessibilité matérielle, c'est à dire les promptes réactions lorsqu'il faille garantir un droit quelque part sur l'étendue du territoire. Il faut noter aussi que la CNDH a son siège seulement à N'Djamena276 et pourtant, il y a des graves violations des droits de l'Homme dans les zones reculées du pays qui nécessiteraient absolument l'intervention de celle-ci.

En effet, comme tous les autres organismes privés offrant des services, les institutions non juridictionnelles efficaces devaient se faire connaitre aux citoyens, car leur accès ne peut être possible que si les populations dans leur généralité connaissent leur existence et leurs fonctions. Mais force est de constater que la grande majorité des tchadiens ne connait pas l'existence de la CNDH et on déduit ipso facto qu'elle ne connait pas également les fonctions de cet organe. Bien que l'ordonnance n°024/PR/2018 précise dans son article 6 alinéa 1 que « dans le cadre de la promotion des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales, la CNDH est chargée d'assurer sur l'étendue du territoire national, la promotion des droits de l'homme en général avec un accent particulier sur les droits de la femme, de l'enfant, des personnes en situation de handicap, des personnes vivants avec le VIH, ainsi que toutes autres personnes vulnérables à travers notamment l'information, l'éducation et la communication ». De cette formulation, la Commission est appelée à porter ses actions sur toute l'étendue nationale tchadienne mais la pratique parait montrer le contraire.

Les informations publiques relatives à ces organes et à leurs méthodes de travail ne sont même pas parfois accessibles à tous, sous forme écrite et orale dans les différentes langues officielles du pays. Toujours dans ce sens, on note également un faible taux de

276 Article 3 de l'ordonnance n°024/PR/2018, « le siège de la CNDH est fixé à N'Djamena. Toutefois, si les circonstances l'exigent, il peut être transféré en tout autre lieu du territoire national sur décision des deux tiers (2/3) de ses membres ».

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fréquentation des médias par ces institutions, or cela est également essentiel, car les moyens de communication des masses sont devenus aujourd'hui le vecteur dominant du processus de formation des idées et d'expression des opinions libres. A cet égard, étant donné que les médias jouent un rôle plus important dans la formation et l'expression de l'opinion publique, ils peuvent être des partenaires privilégiés extrêmement précieux pour l'institution à laquelle il revient d'assurer la sensibilisation aux droits de l'homme.

A côté de cela, il y a également le manque de ressources humaines conséquentes pour permettre à la CNDH de mener efficacement ses actions de prévention et de protection des droits fondamentaux. La Commission est composée de onze (11) membres, dont au moins quatre (4) femmes277. Ces onze (11) personnes ne peuvent pas répondre au besoin pressant de la population en matière de protection des droits de l'homme. De plus, il faut également affirmer sans risque de se tromper qu'en plus de ce besoin pressant et visible en ressources humaines, le personnel déjà déployé fait face à d'importantes et énormes carences en matériel et à des défis logistiques considérables.

Les difficultés d'ordre juridique quant à elles ne cessent à leur tour d'empêcher les membres de cette institution de jouer pleinement leur rôle de protection des droits de la personne humaine.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon