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L'anxiété du patient liée à  l'utilisation du masque de contention en radiothérapie.


par Amélie IVAHA
Lycée Marie Curie  - Diplôme technicien supérieur en imagerie médicale et radiologie thérapeutique ( DTS IMRT)  2020
  

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III- 5) L'analyse de l'enquête

Dans la première partie du questionnaire, j'ai voulu faire une comparaison entre l'explication donnée au patient et la définition du masque de contention qu'ont les MERM selon le nombre d'années d'expérience. Je voulais savoir si avec les années d'expérience, le MERM peut expliquer avec des mots différents pour rassurer le patient. En effet , dans l'étude d'ARINO C. (2014) « le masque de contention : une source d'anxiété » , la représentation du masque est influencée par l'information donnée au patient.

Il est intéressant de noter l'effort que les MERM font pour adapter leurs explications du masque thermoformé avec le patient et leurs connaissances du masque thermoformé quel que soit le nombre d'années d'expérience.

Dans la représentation du masque de contention chez les MERM ayant moins d'un an d'expérience (5), on retrouve des notions de « reproductibilité », de « positionnement », de « limiter les mouvements voulu et non voulu », de « protéger les organes à risques ». On retrouve également dans les explications données au patient, les notions de « positions ». mais

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on explique au patient les étapes de fabrication du masque. Un des MERM caractérise le masque de contention comme « moulage », « corset » dans son explication donnée au patient. Il est important de noter la connotation d'être restreint que peut dégager ces mots et ainsi favoriser l'état d'anxiété du patient. Dans un des questionnaire, la représentation du masque de contention est que, je cite, « ça permet de travailler en sécurité pour protéger les organes à risques » et les explications face au patient sont : « C'est un accessoire qui permet de réaliser le traitement avec assurance d'avoir une position parfaitement identique suite au scanner de centrage. » Ici, on voit bien l'adaptation des connaissance du MERM face au patient dans un but à la fois de rassurer mais aussi d'expliquer. Cependant j'ai eu des difficultés pour analyser les réponses d'un questionnaire avec des questions non répondus.

Chez les MERM ayant 1 à 5 ans d'expérience (3), on retrouve également des notions de « positionnement » et de « reproductibilité ». Un des MERM montre l'importance du masque dans ses explications au patient « c'est un passage difficile mais on s'habitue et surtout c'est indispensable pour le traitement ». On voit effectivement que le MERM essaie de banaliser le masque avec la notion d'habitude, ce qui peut être un moyen de décrédibiliser le masque et ainsi rassurer le patient.

Ensuite, chez les MERM ayant 5 à 10 d'expériences (4), on retrouve bien les notions de «ne pas bouger », de « moyens », « d'immobilisation » dans leurs connaissances face aux masques de contention. De plus, dans les explications données au patients, nous retrouvons une réponse qui montre l'importance de montrer le masque au patient, probablement lors de la consultation d'annonce paramédicale. Dans une des réponses, nous voyons qu'il y a l'importance du choix du patient face à l'ouverture des yeux et de la bouche « je lui dis que nous allons mouler un masque à son visage,le pourquoi nous faisons un masque, nous lui montrons a quoi ça ressemble, nous lui laissons la possibilité de choisir si grand ouvert ou pas ( possibilité d'avoir des ouverture pour les yeux et la bouche) ». Il est important de noter ici la démarche destinée à rendre le patient acteur de son traitement et ainsi cela pourrait effacer ce sentiment d'impuissance, ou de subir le masque de contention.

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Par rapport au MERM ayant 10 à 15 ans d'expérience (8), on retrouve encore une fois les notions de « reproductibilité », d'« immobilité », de « moyen de contention », de « sécurité de soins ». dans la représentation du masque des MERM. Pour un des MERM, il exprime la difficulté de porter le masque mais également l'importance de le mettre pour le patient, je cite, « Une épreuve mais aussi une nécessité pour le traitement. » Pour donner les informations aux masques du patient, on retrouve l'importance de montrer la matière du masque, « Je lui montre la matière du masque avant de le mouler sur la partie de son corps. » On remarque également la notion « d'éviter de bouger » mais aussi de montrer la manière dont le masque est fait : « La plus simple possible: j'insiste sur la chaleur, la sensation désagréable (sans employer ce mot), la nécessité de respecter le temps de séchage et notre présence pendant tout ce temps là ».

Dans la tranche des MERM ayant plus de 15 ans d'expérience, on retrouve la représentation du masque comme « un moyen sûr de maintenir le patient »,

« reproductibilité », « moyen de contention ». Il est important de noter que dans une réponse pour l'explication donnée au patient, le MERM met l'accent sur l'aide que peut apporter le masque de contention : « On leur dit que c'est avant tout une aide pour ne pas bouger car sans cela c'est impossible... ». Dans une autre réponse, on retrouve également la notion de banaliser le masque : « D'une manière très souple et le banaliser auprès du patient pour qu'il puisse l'accepter ».

Pour conclure, le temps d'expérience influence sur la différence des mots employés pour l'explication donnée au patient du masque et de sa représentation du masque. Les mots employés par les MERM ayant plus de 15 ans sont plus accessibles et rassurants que les MERM ayant moins de 1 an. Les MERM ayant moins d'un an d'expérience montre plus la notion d'« immobilité », de « reproductibilité » dans le discours face au patient. Tandis que les MERM ayant entre 1 à 5ans, 5 à 10 ans, 10 à 15 ans. On note une similitude entre la représentation du masque et l'explication donnée au patient avec des notions d'immobilisation et reproductibilité. Ainsi, nous remarquons une légère différence entre les MERM avec plus de 15 ans d'expérience et les MERM avec moins d'un an d'expérience.

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Deuxièmement, j'ai voulu quantifier la fréquence des patients anxieux liés aux masques de contention en radiothérapie.

Selon les MERM, 39,1 % ont répondu que le nombre de patients anxieux liés par semaines est de 1, 34,8 % ont répondu 3 par semaines, 13 % ont répondu 5 par semaines et 13 % ont répondu plus de 5 par semaines. J'ai eu une réponse intéressante d'un MERM « une fois par semaine mais le même patient tous les jours », en effet, en radiothérapie on voit les patients tous les jours ainsi il y a bien un par semaines mais c'est le même patient qui revient tous les jours. Ce qui explique le taux élevé des réponses pour 1 par semaine.

On remarque alors que les patients anxieux sont pas très fréquents mais qui nécessitent un temps en plus pour chaque séance quotidienne. Ce qui montre l'impact que peut avoir un patient anxieux face au masque dans l'organisation de la journée des salles de traitement ou scanner et qu'il est quand même important de dépister les signes d'angoisses pour prévenir d'une éventuelle crise.

Ensuite, j'ai voulu savoir si les MERM ont déjà vécu un cas de crise de panique et à quel moment du traitement

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Plus de 95,7 % ont vécu une crise de panique dans leur carrière. Contre, 4,3 % qui ne l'ont pas vécu.

Près de 46,7 % des MERM ont eu un patient anxieux avoir une crise de panique à la première séance. 45,3 % s'est déroulé au scanner, 6,7 % au milieu du traitement et 3,3 % à la fin du traitement. Cela nous montre que la crise de panique survient généralement au début du traitement. Il est important de noter ici le dépistage précoce des signes de l'anxiété pour éviter cette crise de panique. En effet, faire cette évaluation en consultation d'annonce paramédicale et médicale serait à mon sens judicieux pour prévenir cette crise. L'accompagnement de départ est alors essentielle face à l'anxiété du patient.

Cependant, j'ai voulu savoir si dans les services, il y a la présence d'outils de mesure de l'anxiété.

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Un MERM m'a justifié qu'il utilisait sa propre analyse pour mesurer l'anxiété. Toutefois, dans les services de radiothérapie il est rare de voir des outils de mesures de l'anxiété. En effet, dans mes différents stages, j'ai vu utilisé l'EVA (Évaluation analogique de la douleur). Ce qui est intéressant ici c'est de mettre en place un outil simple à utiliser en pratique pour évaluer l'anxiété des patients cela peut être utiliser avec les patients anxieux à cause de l'utilisation du masque mais également pour d'autres patients anxieux.

Ensuite j'ai voulu analyser les facteurs favorisant l'anxiété lié à l'utilisation du masque selon les MERM.

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On remarque dans la majorité des propos des MERM la notion de claustrophobie. Puis on retrouve de manière décroissante le masque étroit, le manque d'information et la représentation du masque. En effet, la claustrophobie fait partie des facteurs favorisant l'anxiété liée à l'utilisation du masque. Ces prédispositions amènent à une double anxiété du patient. Ici, nous avons le point de vue des MERM mais cependant cela ne reflète pas non plus ce que ressent le patient comme la crainte des effets secondaires comme on a pu développer dans notre cadre conceptuel.

De plus, grâce à mon pré-questionnaire et quelques recherches sur les patients anxieux. J'ai remarqué que pour diminuer l'anxiété du patient liée à l'utilisation du masque de contention, les MERM peuvent attachés partiellement le masque pour qu'il soit moins oppressant. J'ai voulu alors analyser si elle était courante et sécurisée.

Sur les 23 MERM questionnés, plus de la moitié ont déjà attaché un masque de contention partiellement. Parmi ces MERM, plus de la moitié ont eu une validation médicale. Dans certaines réponses, il est intéressant de noter que cette pratique est accordé seulement pour la séance du jour. Cela montre que cette pratique est un dernier recours face à l'anxiété du patient.

En menant mon enquête de terrain, j'ai remarqué une corrélation entre le ressenti du MERM et l'action de ne pas attacher complètement le masque. Les MERM qui ont répondu de l'impuissance à la question onze seraient plus susceptibles de ne pas attacher

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complètement le masque de contention. Alors que les personnes qui ressentent de la colère seraient plus susceptibles d'attacher complètement le masque. Une des réponses d'un MERM m'a interpelée, en effet pour lui, il ressenti cette envie de les aider et la conviction que le patient va réussir à surmonter cela : « Je me sens utile car je sais que c'est réalisable donc il doivent y arriver et je les aide... ». Il a ainsi répondu non au fait de ne pas attachés le masque partiellement. L'état d'esprit de ce MERM peut ainsi encourager le patient a vaincre sa peur. Avec une compréhension de la part du MERM et un discours rassurant, il serait important de noter que les patients peuvent se sentir dans un climat de confiance et d'évolution face à sa lutte contre sa peur.

Dans une partie du questionnaire, j'ai voulu savoir comment les MERM prennent en charge les crises de paniques lors de la mise en place du masque de contention. Dans la majorité des propos, on remarque l'importance de rassurer le patient avec la communication « beaucoup de communication », « beaucoup de discutions », « discours positif »,

« rassurer ». Il est important également d'inspirer la confiance « On peut appeler le médecin référent pour qu'il ait un repère de confiance ».

Beaucoup de MERM utilisent la respiration pour calmer le patient. On remarque beaucoup l'utilisation de l'hypnose. On remarque de plus la recherche de la cause de la crise « on essaie de comprendre ce qui a engendré la crise ». On note également le fait de leur parler durant la séance « Je leurs parle pendant la séance », c'est un moyen de faire penser au patient autre chose que le port du masque. Ce que nous pouvons noter aussi, c'est que l'utilisation des traitements médicamenteux comme les anxiolytiques sont un dernier recours pour calmer la crise de panique « En dernier recours c'est les anxiolytiques donné par son médecin. »

Pour conclure, ils existent différentes manières de calmer une crise de panique en recherchant un climat de confiance ; faire évader le patient par l'hypnose, la musique, la communication ; et enfin les anxiolytiques en dernier recours si les méthodes alternatives ne fonctionnent pas. Il est alors important de noter que les MERM sont plus favorables à calmer les crises de paniques avec des méthodes plus douces que de donner un traitement de plus à un patient cancéreux. On note également que pour le MERM que cette peur est surmontable, c'est une épreuve pour le patient mais avec le soutien et l'accompagnement du MERM, il

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réussit à vaincre sa peur. A noter qu'il aurait était intéressant de savoir quels sont les méthodes qui marchent le plus et qui ont le moins d'inconvénients pour le patient.

Ce questionnaire a pu répondre partiellement à mes hypothèses de recherches. D'une part, on a pu montrer que l'utilisation des mots dans l'explication du masque donné au patient pourrait engendrer une anxiété face au masque de contention. Les patients anxieux face au masque de contention sont pas très nombreux mais sont fréquents, c'est-à-dire, qu'il peut y avoir un patient anxieux à cause du masque par semaine mais comme nous le voyons tout les jours, les MERM requiert un temps et une démarche adapté lors de la mise en place de la contention. On a pu également montrer que la crise d'angoisse survient le plus souvent au début du traitement lors du scanner dosimétrique et la première séance. Cela nous montre l'importance de savoir dépister ces signes d'anxiété le plus tôt possible c'est-à-dire, lors des consultations d'annonce médicales et paramédicales. Ce dépistage est alors une démarche pluridisciplinaire qui concernent le radiothérapeute, le MERM et l'infirmière du service.

D'autres part, le questionnaire n'a pas permis de vérifier si la formation des MERM face aux patients anxieux ont pu diminuer la fréquence de patients anxieux dans le service. On ne peut pas non plus, savoir si le fait de ne pas attachés le masque totalement pourrait diminuer l'anxiété. Pour cela, on n'aurait dû avoir l'avis d'un patient en entretien pour confronter le vécu des deux parties. Ce qui a été difficile, c'est que certains MERM n'ont pas répondu à certaines questions comme par exemple l'explication du masque au patient. Ainsi, je voulais déceler si le discours se changeait par rapport à leur connaissance du masque. On notait ainsi que les MERM ayant moins d'an d'expérience ne changeait pas leurs vocabulaire alors que les MERM ayant plus de 15 ans d'expérience, n'employait pas les mêmes mots que leurs connaissance, on voit bien qu'il insiste sur la notion d'aide et de protection du masque de contention.

Cependant, vu le nombre de questionnaires remplis (22), cela peut avoir des biais et ainsi il serait intéressant et de le faire sur une plus grande échelle.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille