IV-2) L'accompagnement du patient dans sa gestion de
l'anxiété
Tout d'abord, l'information au patient doit être
essentielle : lors de l'explication du masque, les mots pouvant jouer un
rôle dans l'apparition de l'anxiété. Ainsi, le MERM
orienterait son explication concernant le masque vers la notion de protection
au lieu de la notion d'immobilité. Insister sur la protection devient
alors un discours rassurant et permettrait de désamorcer toute
appréhension à propos de la représentation du masque chez
le patient. Le patient considérerait alors le masque comme un outil
d'aide et de protection au lieu de quelque choses d'étouffant.
Je propose également d'introduire l'art thérapie
dans les soins de support : lors de la consultation d'annonce
paramédicale, le professionnel de santé proposerait ainsi un
rendezvous avec un art thérapeute dans l'optique de diminuer
l'anxiété.(en focalisant l'attention du patient sur une
activité artistique).
Dans mon travail de recherche, j'ai découvert que la
perception du patient est influencée par l'anxiété ainsi
il a du mal à distinguer l'agréable du désagréable.
Pour rendre les séances de traitements plus agréables, je propose
la mise en place d'un diffuseur d'huile essentielle par
nébulisation24, de préférence dans la salle de
traitement. Ainsi, l'inhalation des huiles essentielles contribuerait à
réduire l'anxiété comme la camomille noble, la marjolaine
à coquilles, le néroli, le petit grain de bigadiers, et
l'Ylang-Ylang auxquelles on attribue des vertus relaxantes.
Cependant, pour utiliser ses huiles essentielles à bon
escient, nous pourrions mettre en place un protocole validé par un
pharmacien pour le dosage et la posologie afin de sécuriser cette
pratique : lors de la consultation d'annonce paramédicale, il serait
proposé au patient la
24 Dispersion des huiles essentielles par des fines
gouttelettes.
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possibilité de donner son consentement
éclairé pour l'utilisation des huiles essentielles pour le
déroulement de la séance de traitement afin de diminuer son
anxiété. Mais les patients présentant des
contre-indications majeures comme l'épilepsie, l'asthme et
d'éventuelles allergies ne pourront bénéficier de ce
procédé. Enfin, si les conditions sont réunies, on peut
mettre en place cette diffusion atmosphérique dans la salle de
traitement.
Si au début du traitement, le patient présente un
score faible (c'est-à-dire moins de 4) au thermomètre de
détresse, il n'est pas conseillé de faire l'aromathérapie
durant les séances. Cependant, si lors du suivi de l'évolution de
l'anxiété du patient grâce à ce thermomètre
de détresse durant le traitement. Ainsi, lorsque son score
dépasse 4, les MERM peuvent recommander au patient
l'aromathérapie durant sa séance pour terminer son traitement.
Je propose également de valoriser la réussite du
patient à la fin de son traitement avec l'exposition des masques de
contention, décorés, sur un tableau, dans le service de
radiothérapie : ce serait non seulement un moyen de montrer les exemples
de réussite aux autres patients et ainsi de créer une
émulation qui tendrait à susciter l'envie de guérir, mais
aussi un moyen pour les professionnels de santé de saluer leur victoire
sur leur peur dans cette épreuve. Cela permettrait de changer la
représentation du masque comme une sorte de trophée et non plus
comme un élément de torture, symbole de victoire face à la
maladie. Ainsi, de proposer également de ramener leurs masques
décorés chez eux sur un tableau.
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