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Transmission générationnelle des langues à  Gamboma.


par Frydh ONDELE
Université Marien Ngouabi - Master 2 en sciences du langage 2015
  

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Chapitre 3 : Langues premières déclarées

par les enfants

Nous étudions dans ce chapitre, les langues premières déclarées par les enfants, premièrement en tenant compte de leurs lieux d'origine. Deuxièmement, nous répartissons ces enfants selon les tranches d'âge et le sexe. Troisièmement, nous identifions les langues maternelles des parents et des enfants.

3.1. LES ENFANTS, LEURS LANGUES ET LEURS LIEUX

D'ORIGINE

Les langues véhiculaires ne sont pas les seules hautement déclarées langues premières (L1), car le gangoulou ne cesse de manifester sa haute transmission comme L1 chez les enfants de Gamboma.

Des cent-trois enfants enquêtés, le lingala et le gangoulou sont les deux premières langues déclarées L1 des enfants, soit 37,86% chacun. Le français est déclaré à 7,77% suivi du mbochi, 3,88%. Le boma et le téké viennent juste après, soit 2,91% chacun. Le kituba est la langue véhiculaire la plus faiblement transmise comme L1, soit 0,97%.

Dans chaque cas de bilinguisme, on note toujours la présence d'une langue véhiculaire. Le bilinguisme lingala+gangoulou arrive en tête avec 2,91% suivi de celui du lingala+français, 1,95%.

Le seul cas de trilinguisme est constitué des trois premières langues fortement transmises (lingala+gangoulou+français), soit 0,98%.

Nous constatons qu'à Gamboma, les langues véhiculaires sont déclarées comme langues premières des enfants à hauteur de 46,60%. Le lingala est la L1 des enfants ayant un pourcentage élevé par rapport aux autres langues véhiculaires. Il est suivi par le français. On note ici la faible transmission du kituba comme L1 des enfants à Gamboma.

Les langues vernaculaires sont déclarées L1 à hauteur de 47,56%. Le fait que ce pourcentage surpasse celui des véhiculaires comme L1, est dû au pourcentage élevé du gangoulou. Bien qu'il en soit ainsi, hormis le gangoulou qui est ici déclaré L1 des enfants au même titre que le lingala ; les autres langues vernaculaires sont individuellement très faiblement représentées.

Nous présentons ces résultats dans le tableau ci-dessous :

 

Langues

Statuts

Eff

%

Monolinguisme

Lingala

Véh

39

37,86

Gangoulou

Ver

39

37,86

Français

Véh

8

7,77

Mbochi

Ver

4

3,88

Boma

Ver

3

2,91

Téké

Ver

3

2,91

Kituba

Ver

1

0,97

Bilinguisme

Lin+gan

Véh+ver

3

2,91

Lin+fra

Véh+véh

2

1,95

Trilinguisme

Lin+gan+fra

Véh+ver+véh

1

0,98

Total

 
 

103

100

51

Tableau 14 : Langues premières déclarées par les enfants

52

Nous remarquons que les lieux de naissance des enfants enquêtés n'ont pas un impact considérable sur l'acquisition des langues véhiculaires comme langues premières chez les enfants à Gamboma. 79,61% de l'échantillon est constitué des enfants qui sont nés et qui ont grandi au centre urbain de Gamboma. Ainsi, 38,83% d'entre eux ont pour L1 les langues véhiculaires et 35,92% des langues vernaculaires. Les cas de bilinguisme véhiculaire+vernaculaire s'élèvent à 2,91%, tandis que celui constitué de deux langues véhiculaires s'élève à 0,97% au même titre que l'unique cas de trilinguisme, véhiculaire+vernaculaire+véhiculaire.

Par contre, pour les enfants nés hors la commune, (20,39% de l'échantillon), nous constatons que les langues véhiculaires sont faiblement représentées en situation de L1, soit 7,76% ; alors que les vernaculaires le sont à 11,65%. Ceci s'explique par le fait que la plupart de ces autres lieux de naissance sont des villages non urbanisés où les langues vernaculaires ont tendance à se maintenir comme L1 des enfants. L'unique cas de bilinguisme est celui qui est constitué du lingala+français, soit 0,97%.

Ce qui est remarquable, c'est le maintien du Gangoulou comme L1 chez les enfants à Gamboma, qui est bien un centre urbain où les langues vernaculaires sont en parfaite régression comme l'ont confirmé les études antérieures sur les langues premières des enfants en milieux urbains (Nkouka Martial, Brazzaville (Bacongo et Ouenze), 2001 ; Talani Nanitelamio, Owando, 2009 ; Guina Joséline Kounghat, Brazzaville (Talangaï), 2013).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille