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Transmission générationnelle des langues à  Gamboma.


par Frydh ONDELE
Université Marien Ngouabi - Master 2 en sciences du langage 2015
  

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Chapitre 4 : Facteurs de progression et de

régression de la transmission

générationnelle des langues

Dans ce chapitre, nous abordons les raisons qui sont à l'origine de la transmission des langues par les parents, c'est-à-dire les facteurs qui motivent le choix de la forte transmission de certaines langues par les parents et de la faible transmission d'autres. Ceci nous permettra de répondre à l'une des questions de notre problématique : Quels sont les facteurs qui sont à l'origine de la progression, de la régression ou rupture de transmission linguistique générationnelle entre les parents et les enfants ?

Nous avons soumis une question sur les raisons de transmission des langues aux soixante-douze parents enquêtés. Un parent n'a trouvé aucune raison. Les diverses réponses ou raisons des soixante-onze répondants sont réparties comme suit :

1- Pour les parents qui transmettent une langue : 28,17% ont dit la transmettre parce que « c'est la langue parlée dans le quartier » ; 26,76% ont déclaré que « c'est la langue des aïeux » ; 14,08% ont affirmé que « c'est la langue qu'ils parlent ou encore leur langue » ; 12,68% ont proclamé que « c'est la langue officielle » et 7,03% ont affirmé que « c'est la langue nationale. »

2- Pour les parents qui transmettent deux ou plus de langues : 2,82% ont indiqué que parce que « ce sont les langues nationale et officielle », « ce sont les langues nationale et des aïeux ». 1,41% des parents ont dit que « ce sont les langues nationale et parler dans le quartier », « ce sont

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les langues nationales que nous parlons ». Certains parents (1,41%) ont avancé trois raisons à la fois, « langues nationale, que nous parlons et du quartier » ; d'autres (1,41%) ont avancé quatre raisons, « langues officielle, nationale, que nous parlons et du quartier ».

Toutefois, en analysant ces différentes raisons évoquées, nous ne pouvons pas nous empêcher de percevoir les facteurs extralinguistiques : les faits socio-économiques, politiques et culturels.

4.1. LA CONCURRENCE DES LANGUES

Dans le domaine de contacts des langues, les représentations qu'ont les locuteurs vis-à-vis des langues en présence confèrent à l'une d'elles un poids physique élevé par rapport à l'autre.

En effet, on ne peut parler des langues sans tenir compte des sociétés qui les parlent. Les sociétés humaines sont de plus en plus interconnectées et par là, il y a d'autres facteurs qui influent sur le contact des langues. Et, étant donné que les sociétés sont inégalitaires dans leurs rapports les unes aux autres, les langues sont également inégalitaires sous deux aspects : dans leurs fonctions et dans leurs statuts. Les inégalités sociétales influent donc sur les rapports entre langues.

Dans ce sous-chapitre nous présentons le poids du français et celui des langues nationales qui interviennent dans le choix de la transmission générationnelle des langues à Gamboma.

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4.1.1. LE POIDS DU FRANÇAIS

Le français est la seule langue officielle du pays. Tout ce qui concerne l'administration se fait en français. C'est la langue de l'enseignement, de la justice, de l'armée, de l'hôpital, des médias, etc. Bref, c'est la langue de tous les actes de l'État. Et, il semble offrir les atouts qu'il faut pour la réussite sociale. Certains parents se disent que pour la réussite scolaire de leurs enfants, l'apprentissage et la maitrise du français apparaissent comme la condition sine qua non. Ainsi, ils sont obligés de leur transmettre le français depuis la maison, en famille. Ainsi, Martial Nkouka affirme :

« Pour justifier le choix du français à leurs enfants, certains parents affirment qu'il s'agit ici comme d'un phénomène de « mode » : la plupart des enfants qui naissent sont initiés d'abord au français. En tenant compte des différences de classes sociales, « donner » le français aux enfants devient pour beaucoup de parents une manière de s'approprier une place dans un univers convoité et jusque là inaccessible. Le français étant considéré par beaucoup comme la langue de l'élite, des gens riches et puissants, en leur donnant cette langue, beaucoup de parents espèrent voir leurs enfants réussir.30 »

C'est ainsi que 12,68% des parents ont affirmé transmettent à leurs enfants le français comme L1 parce que c'est la langue officielle.

30 Nkouka, Martial, « Émergence des langues véhiculaires comme langues premières chez les enfants de Brazzaville », in Le plurilinguisme urbain, actes du colloque de Libreville "Les villes plurilingues" (25-29 septembre 2000), Calvet, L-J. & Moussirou-Mouyama, A., Institut de la Francophonie, Diffusion Didier Erudition, Paris, 2000, p.151.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius