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La seconde lecture en droit parlementaire camerounais.


par Daniel MBENGUE EYOUM
Université Yaoundé 2 soa - Master 2 en droit public 2018
  

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B- L'EXIGENCE D'UNE MAJORITE IMPORTANTE POUR L'ADOPTION DE

LA LOI

Le mot majorité est susceptible de plusieurs acceptions en fonction du champ scientifique dans lequel on se retrouve. En droit constitutionnel spécifiquement, il désigne « la pluralité, c'est-à-dire le plus grand nombre de suffrages exprimés »166 . Il est donc question des suffrages exprimés par les parlementaires dans le cadre de la seconde lecture. Si dans la première lecture tous les textes sont adoptés à la majorité simple, en seconde lecture par contre les lois ordinaires sont adoptées à la majorité absolue (1) et les lois portant révision constitutionnelle à une majorité qualifiée (2).

1- L'adoption des lois ordinaires à la majorité absolue

Une loi ordinaire est une loi votée par le parlement selon la procédure législative et dans les matières expressément prévues par la constitution. C'est ce dernier élément qui nous intéresse, élément matériel de la loi ordinaire. En effet, la constitution détermine l'élément

166AVRIL (P.) et GICQUEL (J.), Lexique de droit constitutionnel, op. cit., p. 75.

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LA SECONDE LECTURE EN DROIT PARLEMENTAIRE CAMEROUNAIS

matériel de la loi en son article 26. C'est donc dans le cadre de cet article précisant le domaine de loi que l'adoption s'opère à la majorité absolue pendant la seconde lecture.

La majorité absolue désigne selon le lexique des termes juridiques « plus de la moitié des voix »167. Le plus souvent la majorité absolue est traduite par l'expression « 50+1 voix ». Ainsi, c'est donc cette majorité qui est exigée pour l'adoption des lois ordinaires. A cet effet, la constitution et les lois portant règlement intérieur des assemblées disposent que les députés et sénateurs adoptent les lois à la majorité absolue en cas de seconde lecture168. Pratiquement, l'adoption du texte en seconde lecture se traduira ainsi qu'il suit : à l'Assemblée Nationale, sur 180 députés, l'adoption exige au moins 91 voix ; au Sénat, sur 100 sénateurs, l'adoption exige au moins 51 voix. Si ces voix ne sont pas atteintes, la loi n'est pas adoptée. Mais avec le fait majoritaire, l'on voit mal comment ces cota ne seront pas atteints.

2- L'adoption des lois portant révision de constitutionnelle à la majorité

qualifiée

Les lois portant révision de la constitution sont celles qui ont pour objet la modification de toute la constitution ou de certaines de ses dispositions. Ainsi, elles ne répondent pas au même formalisme que les lois ordinaires dans la mesure où « le parlement se réunit en congrès, lorsqu'il est appelé à se prononcer sur un projet ou une proposition de révision de révision de la Constitution »169 . Et pour l'adoption du texte, c'est « à la majorité absolue des membres le composant »170, soit (280/2) +1= 141 voix pour l'adoption en première lecture.

En seconde lecture, la majorité exigée c'est la majorité qualifiée. Cette dernière désigne la « majorité exigeant des conditions plus difficiles à réunir que la majorité absolue ; ex. majorité des 2/3 ». Ainsi, cette majorité est importante du fait de la nature du vote dans lequel elle intervient, notamment la révision de la constitution. La constitution dispose donc que « la révision est votée à la majorité des deux tiers des membres composants le parlement »171, soit 280 (2/3) = 186 voix. Si ce total important n'est pas atteint, la révision ne sera pas adoptée en seconde lecture. Mais nul ne doute que le fait majoritaire tournera à la faveur de l'adoption.

167 GUINCHARD (S.) et DEBARD (Th.), Lexique des termes juridiques, 22e éd, DALLOZ, 2014-2015, p. 622.

168 Art 19 al. 3 C ; Art 24 al. 3 C ; Art 65 al. 2 du règlement intérieur du Sénat; Art 77 al. 2 du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale.

169 Art 63 al. 3 C du 18 janvier 1996

170 Ibid.

171 Ibid.

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LA SECONDE LECTURE EN DROIT PARLEMENTAIRE CAMEROUNAIS

Au regard des développements qui précèdent, il apparait clairement que le réexamen de la loi en seconde lecture se fait suivant des modalités ambivalentes, ceci traduisant un polymorphisme pour une même catégorie juridique qu'est la loi172. C'est la raison pour laquelle les finalités de ce réexamen sont variables.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus