2. L'absence d'éléments de mesure
pertinents
Le déficit d'outils permettant de mesurer
précisément la transformation de l'audience d'un élu en
vote personnel renvoie les acteurs politiques à prendre en compte des
éléments de mesure invalides tels que le nombre d'abonnés
à leur compte ou encore le nombre de réactions (like,
commentaire, partage) à une publication. Ainsi les comptes
publics/professionnels mettent à disposition des administrateurs des
statistiques techniques sur l'audience, le nombre de personnes qui ont vu telle
publication passer dans leur fil d'actualité, ou encore le nombre de
clics sur la publication etc.
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Ces éléments chiffrés rassurent mon
parlementaire qui a prononcé cette phrase que je m'étais
empressé de noter : « si à la fin de ton contrat on
dépasse les 10.000 abonnés, tu auras fait du bon boulot ».
Cette simple phrase illustre l'importance de la croyance de mon parlementaire
qu'une augmentation du nombre d'abonnés est synonyme d'une bonne
communication.
À défaut de disposer d'éléments de
mesures réellement contradictoires, les chiffres concernant le nombre
d'abonnements au compte ou le nombre de réactions restent pour un
parlementaire le meilleur instrument de mesure, ou du moins le moins
mauvais.
Paradoxalement, le ressenti constitue également un
élément de mesure de la communication comme l'évoque sa
collaboratrice :
« On le fait aussi en fonction des réactions des
citoyens par présence, par téléphone ou par mail. Et
notamment au moment où (Nadine) se pointe dans les séquences.
Notamment toutes les prises de position sur l'écologie... À
toutes les inaugurations on en a parlé... On le sent si un
sujet passe pas40 »
L'absence d'éléments de mesure clairs et
efficaces obligent mon parlementaire et son équipe à naviguer
à vue, à « prendre la température » au fil des
contacts avec la population et adapter la communication voire les prises de
position en conséquence.
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