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Stratégie des entreprises: Business Plan

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par soufiane Riad
Université CADI AYYAD Marrakech - Licence en scienses économie option économie d'entreprise 2006
  

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Section II : Méthodologie de construction d'un business-plan

I LES OPERATIONS D'ACQUISITIONS ET DE CESSIONS

Comme nous avons tenté de le démontrer, le business-plan peut et doit être un outil de gestion permanent au service des entreprises et des groupes. Il est également indispensable de disposer d'un tel document à l'occasion d'opérations ponctuelles portant sur la composition du capital d'une entreprise.

Ce sont ces occasions et l'utilisation qui seront alors faite du business-plan qui retiendront toute notre attention.

Que l'on soit en position d'achat ou de vente, se posera toujours un double problème : définir la valeur objective puis le prix. Ce prix ne sera évidemment connu qu'à l'issue de la négociation si celle-ci aboutit finalement. Il n'en est pas moins nécessaire de tenter de définir à quel niveau ce dernier pourrait se fixer.

Examinons donc l'apport et l'utilisation du business-plan pour la détermination de ces deux éléments.

1) La valeur objective

C'est un prix normatif de transaction entre un acquéreur et un vendeur qui ne seraient animés que par des motivations financières. Il s'agit évidemment d'une approche théorique dont la seule finalité est de fournir une référence pour une future négociation.

A La valeur d'utilité des actifs

Cette valeur est égale à la valeur à neuf multipliée par le quotient de la durée d'utilisation résiduelle sur la durée d'utilisation totale.

Le business-plan permettra d'apprécier les risques qui pourraient exister quant à la durée d'utilisation résiduelle des actifs. Ainsi, le business-plan peut-il mettre en évidence la nécessité de renouveler l'investissement pour des raisons technologiques, de retard d'investissement ou d'évolution des marchés. La durée de vie résiduelle accordée aux biens considérés ne pourra alors être que limitée et, donc, leur valeur d'utilisation faible.

B La capacité bénéficiaire

Il a été précisé que la capacité bénéficiaire doit être l'expression des résultats futurs prévisibles. De manière générale, celle-ci sera appréciée en tenant compte :

Ø Des résultats passés, corrigés, des anomalies fiscales ou comptables qu'ils peuvent contenir.

Ø Des prévisions établies par le management en place et donc d'un business-plan.

Toute évaluation suppose de s'interroger sur l'avenir et sur les prévisions réalisées qui seront d'autant plus crédibles qu'elles résulteront d'une démarche systématique et rationnelle.

Notons enfin que le business-plan est d'autant plus indispensable que l'évaluateur :

Ø entend donner à la rentabilité un poids proportionnellement important par rapport à l'actif net corrigé.

Ø utilisera une formule privilégiant les résultats futurs, telle que par exemple celle du discounted cash-flow. Cette formule, très usitée de nos jours, apprécie la valeur d'une affaire en actualisant les résultats futurs sur une période longue. Cette formule n'est dans la pratique applicable que si l'on dispose d'un business-plan portant sur une période équivalente à celle que l'on entend prendre en compte pour l'évaluation.

C Le choix des taux d'actualisation ou de capitalisation

Il s'agit selon les formules utilisées de capitaliser des résultats en multipliant la capacité bénéficiaire par un coefficient ou d'actualiser des résultats ou cash-flow futur à un certain taux. Ce taux ou ce coefficient a pour rôle de prendre en compte les risques spécifiques de l'entreprise.

Parmi les risques mesurables figure la pérennité des résultats et leur niveau prévisible. Là encore, le fait de disposer d'un business-plan va grandement aider l'évaluateur dans la mesure où il lui fournira une vision claire et argumentée des résultats futurs de l'entreprise dont il doit réaliser l'évaluation. Il devra cependant se souvenir que le business-plan peut ne pas se réaliser dans l'avenir et ce, pour deux raisons :

Ø La prévision établie est irréaliste,

Ø Des événements non prévisibles viendront éventuellement contrarier les plans de l'entreprise (crise économique, nouveau concurrent, évolution technologique, etc.).

La seconde catégorie de causes de non réalisation existe pour toute entreprise et à toutes les périodes, elle fait partie du « risque de l'entrepreneur » et explique pourquoi, à rentabilité égale, un « placement entreprise » est payé moins cher qu'un « placement financier garanti ».

Un bon business-plan, comportant une réelle description de la position stratégique et concurrentielle de l'entreprise, permettra à l'évaluateur de se prononcer sur la décote à envisager. Pour ce qui est du réalisme des prévisions, l'étude de la manière dont ont été construites les hypothèses retenues et de leur chiffrage permettra à l'évaluateur de porter un jugement sur leur crédibilité.

C'est intentionnellement que le mot crédibilité est utilisé et non le mot exactitude. En effet, l'avenir ne peut jamais être garanti sauf à attendre pour voir s'il se réalise effectivement.

2) prix

Peut-être est-il tout d'abord utile de rappeler qu'une négociation d'entreprise est un accord complexe qui porte non seulement sur le prix mais sur une série de conditions essentielles telles que :

Ø Les modalités de règlement,

Ø Les garanties données et reçues,

Ø Des conditions non financières mais souvent importantes :

Ø La pérennité de l'entreprise et de son implantation,

Ø Le futur rôle du dirigeant si c'est lui le vendeur,

Ø La position des cadres ou de certains d'entre eux,

Ø Etc.

Le principe de toute négociation étant celui de l'échange, le prix final variera donc en fonction des concessions faites ou obtenues sur ces différents points. Il ne faut pas non plus ignorer que la qualité et l'expérience du ou des négociateurs ont un effet certain même s'il est difficilement mesurable sur le niveau final d'une transaction.

Ces éléments font qu'il n'est jamais possible de justifier le « prix payé » uniquement par des calculs financiers rationnels. Il serait également inexact de prétendre que le « prix » n'a d'autre justification que le résultat d'une négociation ou l'envie d'acquérir aurait été plus importante que celle de vendre ou vice versa. Il existe en réalité des motifs objectifs pour qu'un acquéreur accepte de payer plus ou moins que la valeur objective d'une entreprise donnée. Cette affirmation est rassurante lorsque l'on sait qu'il n'est pas rare de constater des prix de transaction deux à trois fois supérieurs à la valeur objective et qu'en moyenne, les prix constatés se situent dans une fourchette de plus à moins 20 % par rapport à la valeur. Nous tenterons donc d'expliquer les raisons objectives de ces écarts et de voir en quoi l'existence ou la construction d'un business-plan est de nature à aider dans sa négociation l'une ou l'autre des parties en présence.

3) le business-plan et la définition du prix maximum acceptable

Dans le principe, l'entreprise doit être évaluée pour ce qu'elle est et en fonction de ce qu'elle produit, ou pourra produire en demeurant indépendante et en continuant à être gérée à l'identique. L'acquéreur, lui, se posera une question différente : combien me rapportera cette entreprise si j'en prends le contrôle ? La réponse ne sera en principe différente que si l'acquéreur peut mettre en oeuvre des synergies avec une ou d'autres entreprises qu'il contrôle déjà ou éviter des pertes liées à l'existence d'une concurrence frontale entre sa propre entreprise et celle qu'il envisage d'acquérir.

Quel sera dans ce cas le rôle du business-plan? Ce rôle est évident puisque l'acquéreur potentiel, pour réaliser les calculs, a dû préalablement établir des prévisions. Les effets des synergies envisagées ne sont en général :

Ø Ni immédiats,

Ø Ni forcément durables.

Le rôle de business-plan c'est de mesure l'effet prévisible sur une période de plusieurs années. C'est bien là le rôle ou l'un des rôles d'un business-plan. Notons que le fait de réaliser sur plusieurs années, en modélisant le futur fonctionnement de l'entreprise, est bien préférable à l'utilisation d'un résultat moyen.

L'expérience démontre que l'obligation de raisonner par année et non en moyenne oblige à se poser les vraies questions et à envisager avec plus d'attention les réactions prévisibles du marché et de la concurrence. C'est ici l'intérêt de la démarche d'approche par le business-plan. Il faut cependant rester conscient qu'en cas d'achat d'entreprise on ne disposera pas forcément d'informations suffisamment détaillées et analytiques pour construire un véritable business-plan. Le simple fait d'utiliser la démarche, même en admettant la relativité des chiffres, doit au minimum permettre de poser les « bonnes questions » et, ce qui est plus important, de tenter de faire les « bonnes réponses », même si elles demeurent approximatives.

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