WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La place de l'enfant en droit français

( Télécharger le fichier original )
par Karinne OEHMICHEN
Université de Nîmes - Master 1 Droit privé 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

A/ De l'éducation à la maltraitance

Nous avons précédemment évoqué la question du droit de correction des parents qui peut être qualifié d'infraction pénale.

Cela s'inscrit dans l'évolution de la conception de la puissance paternelle.

Violemment attaquée pendant la Révolution, qui identifiait le père à la figure du roi, la « puissance paternelle » est remise à l'honneur en 1804. Le code civil institue un droit de correction paternelle qui permet même au chef de famille de faire emprisonner son enfant. En 1958, ce pouvoir est remplacé par « l'assistance éducative » au profit de mineurs en danger. Cette intervention de l'Etat en cas de carence de la famille est emblématique de la notion d'intérêt de l'enfant, apparue à la fin du XIXe siècle et centrale aujourd'hui.

La Convention Internationale des Droits de l'Enfant, ratifiée par la France en 1990, reconnaît aux mineurs le droit à la vie, au bien-être, à la liberté d'expression, la liberté de pensée, de conscience, de religion, d'association et même de réunion pacifique confirme et parachève cette évolution.

En 1993 est institué le Juge aux Affaires Familiales, chargé de veiller à la sauvegarde des intérêts des enfants mineurs. Il y a également eu introduction de l'obligation pour le juge d'accéder à la demande d'audition du mineur capable de discernement dans toute procédure le concernant.

Enfin, la loi du 4 mars 2002 relative à l'autorité parentale consacre le « respect dû à la personne de l'enfant ».

Cependant, il demeure quand même un hypothèse dans laquelle le respect dû à l'enfant est bafoué et où la toute puissance des adultes reprend le dessus : l'hypothèse des enfants maltraités, des enfants en danger.

1) Quels sont les types de maltraitances de dangers dont les enfants sont victimes en France ?

La loi prévoit que les enfants dont la santé, la sécurité ou la moralité sont en danger ou dont les conditions d'éducation sont gravement compromises doivent être protégés par le Juge des Enfants.

La notion d'enfant en danger recouvre une multitude de situations qui ne sont pas nécessairement liées à la maltraitance physique.

L'enfant en danger peut être une enfant dont les parents sont mentalement déficients et ne peuvent élever leur enfant dans de bonnes conditions. Ce peut être l'enfant dont les parents délaissent la scolarité (absences ou retards à l'école...).

L'enfant qui grandit dans des conditions d'hygiène et/ou de sécurité déplorables est lui aussi un enfant en danger.

Ce peut être l'enfant rejeté par ses parents qui ne veulent pas de lui.

Les parents mettent parfois en danger leur enfant lorsqu'une crise grave bouleverse le couple et rejaillit sur le bien-être de l'enfant.

On estime que chaque année, plusieurs milliers d'enfants sont victimes d'agression. Tous les degrés de violences existent, de la plus légère à la plus dramatique.

Bien des adultes déséquilibrés sur le plan psychologique perdent le contrôle de leurs actes et frappent leurs enfants. Les dégâts sont d'autant plus importants quand il s'agit d'enfants en bas âge, fragiles, qui sont dans l'incapacité de se défendre. Des violences sont même exercées sur des bébés. Les agressions sexuelles occasionnent de graves dommages physiques et psychologiques sur l'enfant.

Il existe également des agressions psychologiques, des adultes humilient l'enfant sur son physique ou encore ses difficultés scolaires. Ce peut être également les parents désirant faire de leur enfant un enfant modèle et l'obligeant à pratiquer une activité, voire même plusieurs, de manière intensive.

Il y a aussi des pratiques consistant à faire peur à l'enfant (l'enfermer dans le noir...) et à le maintenir en permanence dans une ambiance de peur et d'insécurité.

2) Comment le droit français réagit-il face à ces maltraitances et dangers dont sont victimes certains enfants ?

Un nombre important de personnes peuvent déclencher une procédure de protection judiciaire de l'enfance. C'est ce que l'on appelle une « procédure d'assistance éducative ».

C'est au Juge des Enfants que revient le rôle de prendre les mesures d'assistance éducative.

Le Juge des Enfants peut être saisi par le père et/ou la mère, conjointement ou séparément ; la personne ou le service auquel l'enfant est confié ; le tuteur ; l'enfant lui-même ; le Ministère Public ; un instituteur ou un professeur ; un éducateur ; une assistance sociale ; le médecin ou l'infirmière à qui l'enfant se confie.

Le Juge des Enfants ici a à gérer une situation de crise. Il prend des décisions, sur lesquelles il pourra revenir pour les modifier par la suite, afin de parer au plus urgent pour la protection et la sécurité de l'enfant.

Le Juge des Enfants doit aviser de la procédure le Procureur de la République mais également la personne ou le service à qui l'enfant à été confié. Cette information et les convocations afférentes à la procédure doivent mentionner les droits des parties à choisir un avocat.

Le Juge des Enfants entend la personne ou le service à qui l'enfant a été confié, le mineur capable de discernement et également toute personne dont l'audition lui paraît utile.

Le Juge des Enfants a d'ailleurs l'obligation de porter à la connaissance des personnes convoquées le motif de leur convocation.

L'enfant maltraité a la possibilité de porter plainte. Il peut contacter les services d'aide à l'enfance maltraitée.

Il y a également la procédure du signalement qui consiste à interpeller le Juge des Enfants sur un problème concernant un enfant.

Ce signalement ne suffit pas et donc le Juge des Enfants doit mener des investigations pour connaître les conditions de vie de l'enfant concerné.

La loi donne au Juge des Enfants tous les moyens nécessaires : enquête sociale, expertise médicale, psychologique ; enquête de police ; audition de personnes susceptibles de lui apporter de plus amples informations...

Il est à noter que l'enfant maltraité, agressé dans son enfance n'osera pas toujours dénoncer les personnes qui lui font du mal.

C'est pourquoi pour les infractions les plus graves, le délai de prescription est de dix ans et part du jour de la majorité de l'enfant. L'enfant devenu majeur aura alors jusqu'à l'âge de 28 ans pour dénoncer les personnes qui ont attenté à son intégrité physique.

3) Qu'est-ce que la procédure de protection judiciaire ?

Cette procédure est conduite par le Juge des Enfants. Il y a tout d'abord une phase d'enquête pendant laquelle le juge recueille un maximum d'informations. Le Juge des Enfants, lors de cette phase, a l'obligation d'entendre la personne ou le service à qui l'enfant a été confié et le mineur capable de discernement.

Ensuite, le juge organise une audience au tribunal.

Enfin, lorsque le Juge des Enfants estime qu'il a tous les éléments pour prendre sa décision, il met sa décision en délibéré.

Il existe deux types de décisions possibles :

- si l'enfant peut rester en toute sécurité auprès de ses parents, le juge peut ordonner une mesure d'éducation en milieu ouvert. C'est la mesure ordonnée le plus souvent. Des travailleurs sociaux vont rencontrer régulièrement l'enfant et sa famille. Le juge peut également imposer des rencontres avec un psychiatre et/ou un psychologue. Le juge peut aussi imposer des obligations aux parents en rapports avec la situation (veiller à la présence de l'enfant à l'école, à sa ponctualité, veiller à ce qu'il voie un médecin régulièrement...).

- Si la situation ne permet pas à l'enfant de rester auprès de ses parents, le juge peut ordonner une mesure de placement chez des particuliers ou dans des services éducatifs spécialisés. Les enfants qui quittent leur famille ne partent pas définitivement, la loi prévoyant que « tout doit être fait pour que les enfants restent chez eux ». En outre, durant le placement « les parents conservent le droit de rencontrer leur enfant » soit avec un droit de visite, soit avec un droit d'hébergement. La loi fixe à deux ans maximum la durée des mesures éducatives ordonnées par le juge. La durée peut être réduite ou, plus rarement, prolongée au-delà de la majorité de l'enfant, sur sa demande.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire