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La protection des marques de produits dans l'espace de l'Organisation africaine de la Propriété intellectuelle

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par René Georges BIYO'O
Université de Douala - Cameroun - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées 2004
  

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INTRODUCTION GENERALE

La fin du XXe siècle et le début du XXIème sont caractérisés par une véritable révolution des moyens d'informations et une éclosion sans pareil de la technologie. Ces différents bouleversements concernent le droit de la propriété industrielle. Les droits de la propriété industrielle constituent une partie d'un ensemble appelé la propriété intellectuelle. Celle-ci comprend, en effet, toutes les règles tendant à la protection des droits d'auteur, du savoir faire et de la propriété industrielle.

Les droits de la propriété industrielle comprennent d'une part les brevets d'inventions, les dessins et modèles industriels qui constituent une création industrielle ; et d'autre part, les marques de fabriques ou de services, le nom commercial des appellations d'origine, les indications de provenance sont des signes distinctifs et la concurrence déloyale qui vient se rattacher aux créations nouvelles et aux signes distinctifs. Tous ces droits se caractérisent par une exclusivité, un monopole.

Jusqu'en 1962, ce sont les lois françaises qui régissaient la propriété intellectuelle dans la plupart des Etats francophones membres de l'OAPI. A cet effet, l'INPI était l'Office National de chacun de ces Etats regroupés au sein de l'Union Française. Ces pays ont connu pour la plupart leur indépendance en 1960, ce qui a entraîné le besoin de créer une structure en propriété industrielle dans le respect des conventions internationales. L'article 19 de la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle dispose que les pays partis à cette convention se réservent le droit de prendre séparément entre eux des arrangements autant que ces derniers ne contreviennent pas aux dispositions de ladite convention. Ainsi, dans le souci de couvrir tous les objets de la propriété intellectuelle, de mieux les impliquer dans le développement avec un besoin ardent d'être la pierre angulaire d'une intégration plus large, les pays fondateurs de l'Office Africain et Malgache de la Propriété Intellectuelle ont révisé l'Accord de Libreville du 13 septembre 1962 et créé l'Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle par l'adoption d'une nouvelle Convention signée à Bangui le 02 mars 1977. Actuellement, c'est l'Accord de Bangui révisé du 24 février 1999 qui est en vigueur.

L'Accord de Bangui révisé a élargi les compétences de l'OAPI à tous les domaines de la propriété intellectuelle. Il offre une multitude de services en matière de marques de produits. Tel est le cas de l'enregistrement des demandes de marques, la fourniture d'arrêtés d'enregistrement et certificats définitifs d'enregistrement, la publication dans le bulletin officiel, ce qui permet de rendre le titre opposable à des tiers et permet aux titulaires de droits antérieurs de les faire prévaloir par le biais des oppositions, la fourniture de rapports de recherche d'antériorité avec pour but d'informer les usagers de la disponibilité ou non d'une marque.

La marque peut être considérée comme le signe sous lequel un produit est vendu. Il s'agit d'un signe matériel qui accompagne un produit : c'est une signature. Le nom commercial n'est pas souvent visible, et ce qui attire plus l'attention du consommateur, c'est la marque. Il ne faut pas oublier que la marque est un élément qui permet au consommateur d'économiser le facteur temps. La marque ne se contente pas seulement de coexister avec les droits sur les créations industrielles, elle peut en prolonger les effets car les signes distinctifs sont appelés à leur survivre.

L'importance économique des marques s'explique par le fait que les signes distinctifs donnent «des droits directement sur la clientèle », alors que les créations industrielles, confèrent des droits sur des choses. La marque a pour effet de s'allier la clientèle à travers les fonctions qu'elle remplit sur le plan économique : une fonction de différenciation qui a pour but de favoriser le désir de la clientèle et de renforcer la concurrence ; une fonction d'indication de garantie de qualité, une fonction publicitaire car elle atteint directement la clientèle sans intermédiaire... Le choix d'une marque constitue un exercice délicat obligeant à un arbitrage entre les critères juridiques et les critères marketing. Une marque évocatrice sera facile à associer au produit, mais risquera de ne pas être disponible juridiquement, et d'être difficile à protéger. Au contraire, une marque totalement fantaisiste posera moins de difficultés juridiques, mais nécessitera des efforts plus importants pour la faire connaître du public.

L'expression propriété industrielle désigne un ensemble de droits qui concourent à un même but, celui d'assurer à un individu ou à un groupement le plein exercice de son entreprise industrielle ou commerciale et le garantir contre les usurpations illicites telles que la contrefaçon qui de nos jours constitue un véritable fléau qui a gagné tous les secteurs économiques (5% du commerce mondial). Découvrir que l'un de ses produits est reproduit ou imité est toujours désarmant pour une entreprise. Toutefois, il n' y a contrefaçon que si l'entreprise dispose d'un monopole d'exploitation protégé par la loi. Or, certains monopoles d'exploitation ne s'acquièrent que par le dépôt suivi de l'enregistrement ?

La notion de concurrence déloyale existe depuis un certain temps déjà puisqu'il en a été question, dès 1900, dans le contexte de la protection de la propriété intellectuelle, à la Conférence de révision de Bruxelles de la Convention de Paris. Elle est régie par l'article 10bis de la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle qui dispose : «  les pays de l'Union sont tenus d'assurer aux ressortissants de l'Union une protection effective contre la concurrence déloyale ». De même, l'Annexe 8 de l'Accord de Bangui du 24 février 1999 est consacrée à la protection contre la concurrence déloyale. Ainsi constitue un acte de concurrence déloyale tout acte de concurrence contraire aux usages honnêtes en matière industrielle ou commerciale. Ceci va nous amener à expliquer quels types d'actes peuvent être considérés comme concurrence déloyale et quels moyens de recours peuvent être utilisés.

La protection de la marque est-elle encore importante au regard des multiples atteintes faites à ce droit que confère le dépôt suivi de l'enregistrement ? Constitue-elle une garantie contre les contrefacteurs ? Quelles sont les mesures réprimées par l'Organisation en cas d'atteinte aux droits de la propriété intellectuelle ? De nombreuses difficultés et de nombreux litiges peuvent-ils être évités par une bonne connaissance et le respect des règles de protection de la marque ?

Afin de répondre à toutes ces questions, notre étude sera tout d'abord axée sur le respect des règles de protection de la marque des produits selon le code de la propriété intellectuelle de l'OAPI (Titre I), et ensuite sur la répression des atteintes aux droits du titulaire de la marque (Titre II).

TITRE I

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon