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Les mécanismes de financement et de gestion budgétaire de la CEMAC

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par Marcel Williams TSOPBEING
Université de Dschang - Cameroun - Diplome d'Etudes Approfondies(D.E.A.) en droit communautaire et comparé CEMAC 2004
  

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B - Les justifications du système de ressources actuel de la CEMAC

L'existence d'un dualisme au niveau du système des ressources avec d'une part le mécanisme de financement autonome et d'autre part des contributions des Etats membres se faisant de manière égalitaire répond sans doute au souci de gérer la phase transitoire régie par l'article 46 de l'Additif. D'ailleurs, l'article 28 de l'Additif qui institue le financement par les ressources propres n'exclut pas les ressources préexistantes. La mise en place d'un financement intégral par des ressources propres doit donc se faire de manière progressive. Cela est tellement vrai que dans le cadre de l'Union européenne, après l'échec d'une première tentative de mise en place des ressources propres en 1965, qui a déclenché la crise de la chaise vide, le Conseil est arrivé en Décembre 1969 à un accord sur la mise en place des ressources propres en deux phases comprenant une période transitoire qui a commencé le 1er janvier 1970 et une période définitive débutée le 1er janvier 1975. Durant la période transitoire, les prélèvements agricoles ont été intégralement et immédiatement affectés à la Communauté; les droits de douane l'ont été progressivement afin d'éviter les conséquences trop brutales sur le budget de certains Etats membres. Le solde des dépenses non couvertes par les ressources propres est resté financé par des contributions nationales. Ce n'est qu'en 1975 qu'a débuté la période définitive caractérisée par le financement intégral du budget communautaire par des ressources propres. La CEMAC serait encore dans la phase transitoire, ce qui justifie l'existence d'un système dualiste de ressources.

Par ailleurs, la TCI/P serait à elle seule insuffisante pour assurer l'équilibre du budget de la Communauté. Les ressources propres étant des ressources « dont le produit suit les fluctuations de l'activité économique des Etats membres », dans une sous-région constituée des pays aux économies incertaines, il est à craindre que la ressource propre soit insuffisante pour assurer l'équilibre du budget de la Communauté. Il serait donc nécessaire d'adjoindre à la ressource propre, d'autres ressources telles que les contributions nationales des Etats membres aux fins de combler d'éventuels déficits. Ceci répondrait donc aussi à un souci de sécurité au niveau du financement.

La prééminence des contributions étatiques sur les ressources propres a des conséquences au niveau de l'élaboration du budget. En effet, contrairement à l'Union européenne dont le budget est un « budget des recettes » parce que la Communauté étant dotée des ressources propres, le Conseil et le Parlement européen évaluent d'abord l'enveloppe globale des ressources, puis veillent à ce que les dépenses tiennent dans cette limite ; le budget de la CEMAC est un « budget de dépenses », ce qui signifie que le Conseil des Ministres aurait tendance à fixer d'abord le montant des dépenses pour en tirer les conséquences au niveau des recettes. Dans l'UEMOA, le financement de la phase transitoire devrait être assuré d'après le Traité modifié de 2003 par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD).

En somme, les ressources de la CEMAC se caractérisent d'une part par les contributions des Etats membres sur une base égalitaire, et d'autre part par la prééminence des «contributions des Etats membres » sur le mécanisme de financement autonome basé sur la TCI/P. Les contributions sur une base égalitaire répondent au souci de gérer la phase transitoire. Elles visent à conférer à la Communauté une certaine garantie dans la disponibilité des ressources. Cela est d'autant plus vrai que le montant de la TCI/P est fixé d'avance et en cas de déficit, l'Etat concerné prend à sa charge et sur son budget la différence entre le montant total de ses contributions et les recettes enregistrées dans le compte CEMAC ouvert à la Banque Centrale au titre de la TCI/P. Cette pratique des contributions sur une base égalitaire est différente du système des contributions mis sur pied dans l'Union européenne pour assurer le financement de la phase transitoire. En effet, ici, la clé de répartition était fonction des capacités contributives de chaque Etat. La répartition des contributions dans la CEMAC ne prend donc pas en considération les capacités contributives des Etats membres sans doute pour des raisons de sécurité au niveau des ressources. Mais il faut espérer qu'avec la mise en place progressive d'un financement intégral par les ressources propres, les capacités contributives des Etats membres soient prises en considération pour une certaine rationalité au niveau du financement. L'une des modalités de rationalité d'ailleurs évoquée est le vote pondéré qui permet de s'approcher de l'équité entre le poids d'un Etat et sa capacité de peser sur la prise des décisions au sein de la Communauté à l'instar de la pondération au sein de l' Union Euriopéenne.

De même, l'assimilation du mécanisme de financement autonome aux « contributions des Etats membres » est guidée par un souci de sécurité au niveau des ressources. La TCI/P à elle seule serait insuffisante pour assurer l'équilibre du budget de la Communauté et nécessiterait un complément par des contributions des Etats membres. Il faut pourtant remarquer que ceci n'est pas toujours de nature à garantir à la Communauté des ressources suffisantes dans la mesure où les Etats membres ne sont pas toujours disposés à payer leurs contributions au budget, si oui lorsqu'il est fait recours à des mécanismes de recouvrement forcé. Seule l'institution de nouvelles ressources propres destinées à garantir un financement intégral de la Communauté par des ressources pourrait conférer à celle-ci des ressources suffisantes.

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