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Etude sur la faisabilite d'une structure de reglement amiable des litiges de consommation

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par Yoann Garot
Université des sciences sociales de toulouse - Master II Mention Droit Privé et Sciences Criminelles, Spécialité Contentieux et Arbitrage 2004
  

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III/ ANALYSE ET PROPOSITIONS

A- Analyse.

a) Idées importantes.

1. La méconnaissance juridique.

Il a été constaté une certaine ignorance du droit dans sa généralité et des droits individuels de chacun, tant de la part des consommateurs, que de celle des professionnels. Leur culture juridique est faible, ils ne connaissent pas leurs droits, ni les réflexes à avoir pour les préserver (par exemple, lire les contrats avant de les signer, droit de rétractation de 7 jours invoqué dans des situations où il ne s'applique pas...).

Parallèlement, une catégorie nouvelle de consommateurs émerge se présentant comme plus procédurière. Les gens emploient des termes, revendiquent des droits, alors qu'ils ne maîtrisent pas la matière. Beaucoup de personnes se présentent auprès des différents interlocuteurs (avocat, association) donnant leurs instructions pour la démarche à suivre, ayant entendu par les médias ou autre, ce qu'il faut faire dans une situation similaire à la leur.

On ne répètera jamais assez que l'éducation juridique des consommateurs est un axe important de toute prévention des litiges.

2. La complexité du paysage consumériste.

La principale carence constatée lors de cet audit est le manque d'unité des représentants des consommateurs. Il en résulte un éparpillement des associations, représentants des consommateurs. Et par là même, cela entraîne un émiettement du mouvement consumériste. A titre d'exemple, le Comité Départemental de la Consommation semblerait ne pas remplir son rôle de concertation et de cohésion.

Il y a un manque de communication entre les représentants des consommateurs : cause et conséquence du manque d'unité.

Mais ce manque de communication est constaté entre les associations et l'Administration, entre les associations et les professionnels, entre les professionnels entre eux, et entre la Direction Régionale de la Concurrence, Consommation et Répression des Fraudes et les professionnels ou leurs représentants.

La communication n'est pas assurée entre tous ces acteurs, alors même qu'elle constitue une condition nécessaire à la bonne mise en oeuvre des politiques de protection des consommateurs et de régulation du marché.

3. L'évolution de la pratique associative.

Deux choses ont évoluée.

D'abord la vision de l'association par le consommateur. En effet, aujourd'hui il va acquitter sa cotisation en contrepartie du service rendu, plutôt que dans l'objectif d'adhérer au mouvement de défense des consommateurs. L'association est devenue en pratique un prestataire de service.

Dans le même sens, le but à terme de l'association a un peu évolué, puisque aujourd'hui elle est axée davantage vers le rôle de défense des intérêts individuels des consommateurs, plutôt que ceux collectifs. Cette mission de défense des intérêts collectifs n'est réservée qu'aux associations nationales, la structure locale associative n'y est pas du tout sensibilisée. Et le manque de communication entre les associations locales accentue ce phénomène.

4. Le manque de pérennité.

L'étude confiée se heurte à une crainte qu'il y ait une vision à court terme de la mise en place d'une structure juridique de règlement amiable. Il faut faire le constat qu'il a été mis en place beaucoup de structures qui ne disposent plus du financement et du soutien adéquat. Ce qui entraîne leur dysfonctionnement ou tout simplement leur disparition. A l'image des conciliateurs de la consommation, de la Boîte Postale 5 000, la Commission de Règlement des Litiges de Consommation.

De plus, l'étude s'est heurtée au scepticisme des acteurs auditionnés. Tous faisaient valoir que le manque de pérennité entraînait un manque de crédibilité.

b) Reproche quant à l'étude.

L'organisation proposée se veut régionale, or l'étude n'a pu être faite qu'à un niveau départemental. Pour cette raison, il est proposé d'approfondir cette étude sur un plan régional pour une meilleure réalisation du projet. Un avis national du Conseil National de la Consommation pourrait se révéler tout aussi important.

Il est à rappeler que l'étude et son aboutissement ne peuvent reposer que sur une concertation de l'ensemble des acteurs.

c) Les modes alternatifs de règlement des conflits.

Deux aspects de ces modes de règlement méritent d'être développés compte tenu de la pratique qui en est fait.

En premier lieu, il faut noter une certaine confusion entre la médiation et la conciliation tant en terme de vocabulaire et de mécanisme.

L'un est souvent pris pour l'autre, mais il faut être vigilent à ne pas les confondre. Les mécanismes et leurs régimes juridiques sont pourtant bien distincts.

En second lieu, l'audit a révélé une utilisation excessive du terme « transactionnel », alors même que la transaction au sens juridique du terme est

peu utilisée. En effet, la transaction est un contrat par lequel les parties à un litige (déjà porté devant un tribunal ou seulement né entre elles) y mettent fin à l'amiable en s'accordant des concessions réciproques. Ce contrat a autorité de la chose transigée. Il aura la même valeur qu'un jugement passé en force de chose jugée quand l'une des parties aura obtenue du Président du Tribunal de Grande Instance l'apposition de la formule exécutoire.

C'est donc bien un contrat, mais qui est lourd de formalisme. Ce qui entraîne en fin de compte une judiciarisation du litige, alors même que le but originel était justement d'éviter le recours au juge.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe