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Essai d'évaluation de la politique laitière en perspective de l'adhésion de lAlgérie à l'Organisation Mondiale du Commerce et à la Zone de Libre Echange avec l'Union Européenne

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par KHERZAT Bahidja
Institut National Agronomique -ELHARRACH- - magister en sciences agronomiques 2007
  

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IV.- PROSPECTIVE D'AJUSTEMENT DES POLITIQUES LAITIERES :

L'intervention gouvernementale s'est située principalement aux deux niveaux distincts que nous avons étudiés dans la partie précédente, la ferme et l'unité de transformation. C'est à ces deux niveaux de concrétisation directe, qu'il est nécessaire de s'attacher.

1.- Mode d'organisation au niveau de la ferme et de son environnement :

Le diagnostic de la situation de l'élevage bovin dans la zone d'étude reflétant l'impact des politiques antérieures et nouvelles et le mode de perception des effets du marché international ont conduit à l'identification des éléments permettant de comprendre les raisons de l'insuffisance de production et le manque à gagner significatif malgré les différentes formes de soutien et d'encouragement initiées.

La politique de renforcement des investissements à la ferme et l'implication des services d'appui a eu des effets sensibles mais encore insuffisants. La vitesse de croissance de la production laitière est restée peu significative, les progrès réalisés dans le cadre du développement du bovin laitier au niveau de la ferme, sont encore faibles.

Des caractéristiques d'évidence de la faiblesse de la production laitière au niveau de la ferme ont été relevées, il s'agit de :

- La taille limitée des fermes d'élevage.

- La faiblesse de la ressource en eau pour l'abreuvement et l'irrigation.

- Le nombre réduit de vaches laitières par ferme, dû essentiellement aux deux causes précédentes.

- La médiocrité des rations alimentaires.

- L'insuffisance du suivi technique.

- La faiblesse des systèmes d'organisation de la production et de la collecte.

- L'absence de cohésion entre l'approvisionnement et la production.

- L'insuffisance du suivi et de l'intérêt accordé au marché du bovin laitier.

Ces contraintes contiennent des éléments qui ont une incidence directe sur la faiblesse de la production. L'amélioration passe obligatoirement par la mise en place de moyens capables de lever ces contraintes et de modifier positivement le contenu de la production sans être à l'origine de difficultés nouvelles perturbatrices de l'environnement socio - économique de la ferme .

Pour cerner de manière efficace la mise en place de ces moyens, il y aurait lieu de définir et d'identifier l'unité d'organisation élémentaire en mesure de maîtriser les dispositifs et instruments à mettre en place et par laquelle transite l'ensemble des formes de soutien, d'encouragement, d'incitation et de sauvegarde des intérêts des producteurs. Il s'agit par ailleurs de caractériser la place qu'occupe l'exploitation agricole dans la chaîne de production laitière et de définir les relations qu'elle se charge d'entretenir avec les acteurs de son environnement. Il s'agit de l'élaboration d'un cahier de charges que chacun devra respecter.

Sur la base de ces éléments d'approche, il serait nécessaire de mettre en place un dispositif concret d'inventaire, de suivi et d'évaluation permettant d'engager des travaux de planification et de projections à concrétiser au fur et à mesure de la mise en place des actions de développement à l'échelle globale de l'aménagement du territoire. Initiées par l'intervention gouvernementale, ces actions de développement sont fortement appréciées au niveau de la ferme, notamment l'appui à la mise valeur, l'amélioration des systèmes de mobilisation et d'adduction d'eau, le renforcement des voies d'accès, l'extension des sources d'énergie et l'acquisition d'équipements modernes de production. Il est utile de souligner chaque fois qu'il sera nécessaire que la libéralisation ne pourrait en aucune façon devenir synonyme d'anarchie et que l'obligation de planification et de cohérence de l'économie à l'échelle de la ferme est d'une importance capitale.

Les critères d'établissement de l'unité d'organisation élémentaire doivent être fondés sur la nécessité de permettre un suivi personnalisé de la ferme dans toutes ses activités de production et d'existence dans le tissu socio-économique de sa zone d'intervention. L'étude a permis d'entrevoir qu'une unité d'organisation élémentaire ne pourrait suivre de manière appropriée plus d'un millier de vaches laitières appartenant à plus d'une soixantaine de producteurs. Il est nécessaire de tenir compte aussi d'autres critères tels que l'accès, la proximité, l'homogénéité de la zone, les moyens de production et l'environnement socio-économique. Par ailleurs, cette forme d'organisation n'obtiendra les résultats escomptés qu'avec au moins une quinzaine de producteurs pour pouvoir répondre aux critères administratifs et juridiques qui régissent les modes d'organisation actuels des acteurs socio-économiques soucieux de bénéficier de la protection et du soutien de l'Etat.

En matière de production, il est utile d'instaurer le raisonnement en fonction de la vache laitière et l'espace vital normalisé qui lui est nécessaire. Les critères de rationalité exprimés sous cette forme engagent la réalisation d'investissements nouveaux tels que le volume de fourrage vert et implicitement les besoins en eau et la surface à l'irrigué, le dimensionnement des étables et des équipements d'exploitation. L'exemple de Dina Integrated Farm, dans le désert égyptien, illustre bien la richesse des possibilités que peut développer un pays. Cette ferme de 7000 ha, 5000 VL Holstein et 150 puits creusés jusqu'à 120 mètres de profondeur emploie 1000 personnes environ et produit 7000L/an/vache en moyenne. Ce type d'expérience d'envergure, l'Algérie ne l'a pas encore tenté, mais il est peu probable qu'elle échapperait à la règle, car l'objectif de développement de la production laitière est incrusté, et des tentatives de taille plus modeste ont été enclenchées, à titre d'exemple : l'exploitation de GEP Kherfi Fréres de Guerrara fondée en 1988, 230 hectares, un forage de 1200 m de profondeur avec 110 Holstein et une moyenne de 25 litre / jour / vache. (Agroligne n°3, 2000)

Par ailleurs, la mise en place des programmes de santé animale implique nécessairement l'application de systèmes d'alimentation contrôlés avec une définition exacte des rations alimentaires par phase et gabarit. Dans ce sens, la gestion appropriée d'un programme de formation par étapes aux techniques modernes de conduite d'élevage laitier est une condition incontournable dans la prise en charge du développement des productions du lait et de la viande, fortement liées entre-elles dans leurs aspects technique et socio-économique.

Le lait, dans la situation actuelle de sa production locale est peu rentable, il est fortement lié à la viande dont la rentabilité dans ces mêmes conditions est intéressante pour les producteurs, il ne peut en être dissocié. Le développement de la production de viande bovine entraîne nécessairement une croissance de la production du lait.

L'étude (3eme partie) a montré que le niveau de rentabilité de l'exploitation d'élevage, à son seuil minimum dans le contexte actuel, se situe aux environs de la disponibilité de 7 vaches en lactation sur 300 jours à 3 500 litres au moins et une mise bas tous les 24 mois. Ainsi l'exploitation devra posséder au moins une quinzaine de vaches laitières et leurs descendances ce qui indique que la surface minimum devrait être de 11,25 ha dont 2,75 ha à l'irrigué. Beaucoup d'exploitations n'atteignent pas ce seuil minimum. C'est vers ce type d'objectif qu'il est nécessaire de s'orienter en réunissant les conditions rationnelles de cessions, de locations et de mises en valeur, pour permettre aux éleveurs faisant partie d'une même unité d'organisation élémentaire d'évoluer progressivement vers ce seuil minimum qui serait celui d'éleveur laitier. Par contre, en deçà, il s'agirait beaucoup plus d'éleveurs pour la viande. Le passage de la fonction de producteur de viande à producteur de lait est un progrès qui nécessite un accompagnement de gestion que l'unité devra prendre en charge.

L'unité d'organisation élémentaire est un maillon d'une importance primordiale mais inexistant dans la situation actuelle. Ses fonctions sont remplies par un ensemble éparse d'acteurs cloisonnés entre eux, assurant tant bien que mal une part de la collecte, la santé, l'administration, le financement lorsqu'il existe, etc. Il s'agit de regrouper au sein d'une structure l'ensemble de ces services d'appui à la production que les producteurs animeront au sein de leur unité d'organisation élémentaire qui agira en leur nom avec le soutien et la participation de l'Etat comme organe de suivi, d'encouragement et de régulation vis-à-vis de l'environnement. Cette structure pourra se charger d'assurer la collecte du lait au profit des producteurs par l'acquisition de ses propres moyens de transport et de stockage, de veiller à la santé des animaux et leur généalogie par le suivi, l'enregistrement et la gestion du marché du BLM, d'entreprendre les démarches nécessaires pour les approvisionnements réguliers en intrants et de contribuer en participant à l'identification, la planification et la mise en oeuvre des actions d'aménagement et d'investissements de l'Etat dans la zone qui la concerne. C'est à ce niveau que l'intervention gouvernementale est la plus efficace et qu'elle s'exprime sous forme de renforcement d'actions de développement et non pas de subvention à la production.

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